Le trajet, tout le long, silencieux, nous arrivons une dizaine de minutes plus tard devant l'adresse.
Nous aurions dû y être en une trentaine de minutes mais les feux rouges sont passés sous nos yeux à vive allure. Les pieds d'H ne se sont pas une seule seconde lever de l'accélérateur. Éric nous a suivi avec difficulté.
La façade de cet hôtel plus que miteux nous fait donc face. La couleur d'un vert kaki se présente, les fenêtres sont pour certaines brisés, sûrement pas des pierres lancés, certaines du première étage affichent la moisissure des chambres ne donnant l'envie à personne d'y loger.
Nous y rentrons et faisons face à un hall que je n'analyse pas plus longtemps. Mais une chose me percute. L'odeur. L'odeur de moisie, d'humidité et de mort me submergent les narines me provoquant presque un relent.
- Je fais partie de la police du comté de New York. Éna Pazer. Nous cherchons un certain Alessio Mendoza. Il est censé occuper la chambre 13. J'ai besoin des clefs au plus vite dis-je fermement au réceptionniste.
Il analyse mes paroles pas l'once d'une seconde stressé ou même préoccupé. Ça ne doit pas être la première que la police doit venir à cet hôtel.
- J'ai besoin d'une preuve. Votre badge me dit-il simplement.
Bien évidemment je ne l'ai pas au vu de mon kidnapping improvisé. Mon insigne est chez moi. Toute preuve qui prouvent et qui justifient mes dires sont chez moi.
- Ça, ça suffit ? dit H en pointant l'arme sur le réceptionniste.
Ce dernier a les yeux prêt à sortir de ses orbites avant de rapidement lever les mains en signe de paix. Il est peut-être habitué à voir la police, les armes, elles, font toujours leurs effet.
Il me donne donc rapidement un double des clefs accrochés sur une rangée de bois derrière lui. Je l'attrape des mains et nous montons délicatement les escaliers au première étage afin de ne pas faire grincer ces bouts de bois étendus au sol. Certaines portes le long du couloir sont à deux doigts de s'effondrer. Les couleurs sont d'un gris et l'odeur est toujours aussi nauséabonde.
La porte numéro 13 nous fait, rapidement, face.
Je regarde les hommes à mes côtés afin de les analyser brièvement et voit H sa main derrière son dos.
Sur son arme.
Éric lui regarde les alentours, comme pour surveiller nos arrières.
Je ne peux m'empêcher de penser que dans une autre vie, on aurait pu être coéquipiers tous les trois.
Face à cette réflexion, je rentre la clef avec délicatesse, la porte étant fermée à doubles tour. J'essaie de faire le moins de bruit possible mais au vu de l'état de la porte, cette dernière grince dans un bruit tout sauf discret.
Au point où on est.
H braque son arme avant de défoncer ce long bout de bois de son pied droit. C'est alors que la chambre qui nous fait face est : vide.
Le lit est parfaitement rangé. Les rideaux sont fermés. Comme si personne n'y était resté. Aucune trace d'Alessio.
Eh merde.
J'ouvre la porte qui sert à séparer la chambre et la salle d'eau mais n'y voit personne. Je suis juste accueillie par un rideau de douche troué de couloir noire initialement vert. Une baignoire aux traces marrons. Je crois même y voir une tâche rouge séchée, qui n'est sûrement d'autre que du sang.
Sortant de la salle de bain, un appel téléphonique résonne dans la pièce. Je comprends qu'il vient de mon cellulaire lorsque je sens ma fesse gauche vibrer.
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Vengeance
RomanceVengeance, ce sentiment irrévocable de répondre à une souffrance que l'ont nous as infligés. Quelle souffrance est plus dure à supporter ? La douleur physique, blessé ? Ou la douleur psychique que nous ressentons face à un individu qui nous as tra...