Chapitre 36.

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  Il avait fait un peu plus frais vers le milieu d'août, le mois le plus chaud de l'année. J'avais eu dix-huit ans trois semaines plus tôt, mais, à l'époque, tu ignorais la date de mon anniversaire.
  J'étais descendue avec un panier dans le pré voisin, où se trouvait ton chêne préféré, car je voulais cueillir des fleurs que je ferais sécher pour des infusions. Le pré était rempli de violettes, de verveine et de phlox. Je me suis assise au soleil, à un endroit où le vent faisait onduler l'herbe et osciller les fleurs. La beauté de cet après-midi me grisait. J'ai dénoué mes cheveux et, appuyée sur mes mains, j'ai contemplé les nuages qui défilaient dans le ciel.
  Tu ne devais pas m'observer depuis plus de quelques minutes quand je t'ai remarqué, appuyé comme à ton habitude à un tronc d'arbre. Un carnet de croquis niché au creux du bras, tu tenais délicatement un mince crayon entre les doigts. Tes yeux allaient et venaient de moi à ton cahier aussi nonchalamment que les ailes des papillons monarques voletant autour du phlox.
  Tu as doucement posé ton dessin et tu t'es dirigé vers moi à travers les hautes herbes. Elles bruissaient contre tes genoux et je frissonnais, bien que le soleil rependît sa chaleur dorée.
  Tu t'es agenouillé face à moi et tu as pris mon visage entre tes mains.

- Evelyn Sonnenschein, puis-je vous embrasser ? as-tu demandé.

  J'ai tourné la tête, embrassé la paume de ta main, puis doucement saisi ton poignet et guidé tes doigts dans mes cheveux, ce qui t'a encore rapproché de moi.

- Oui, je vous en prie, ai-je répondu.

Blood Lovers || Kagehina Où les histoires vivent. Découvrez maintenant