Chapitre 47.

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Tobio

Une musique dans la tête, il poussa la porte de la maison. Il était huit heures du soir et il venait de se faire déposer devant chez lui par le gars le plus fou et le plus magnifique de l'univers. Les mains sur les hanches, il rejeta la tête en arrière.

- Bonjour tout le monde ! lança-t-il à la cantonade. Je voudrais convoquer un conseil de famille !

Maman arriva la première. Elle surgit de la cuisine.

- Tobio, ça va ? demanda-t-elle avec un sourire intrigué.

La taille serrée dans un tablier à fleurs, elle avait un torchon à la main.

- Maman, tu as une minute ?

Elle fit signe que oui.

- Je finissais seulement de remplir le lave-vaisselle, répondit-elle.

Tobio s'approcha d'elle et l'embrassa sur la joue.

- Papa et Kaito sont là ? J'ai vu les voitures.

- Ils regardent le coucher de soleil du patio.

- Parfait, je n'en aurai pas pour longtemps. Je les rejoins, tu viens ?

- Je démarre juste le lave-vaisselle.

Tobio sortit sur le patio par la porte coulissante. La cour était plongée dans la pénombre depuis que le soleil était descendu derrière le toit des voisins. Papa et Kaito étaient allongés sur deux chaises longues délabrées, une bouteille de soda à la main.

- Bonsoir, mon petit, dit papa.

Il portait son t-shirt préféré, plutôt surprenant, à l'effigie du Hard Rock Café de Bahrein, qu'un pote lui avait envoyé en souvenir de la première guerre du Golfe.

- Alors, ces greffes ? demanda Kaito.

- Hein ? dit Tobio, trop occupé à chercher ses chiennes des jeux pour réfléchir à sa question.

- Les arbres ? insista Kaito. Tu sais bien, la raison pour laquelle on t'a relaxé cet après-midi ?

Tobio pivota sur lui-même.

- Ah ! Euh, oui, super !

Il lui adressa un large sourire de son air le plus innocent, mais son frère n'était pas dupe.

- Maman va nous rejoindre, dit le noiraud. Je voudrais tenir un conseil de famille.

Papa reposa son soda, les sourcils froncés.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Rien du tout, répondit Tobio avec un bref regard à Kaito, je voudrais juste vous annoncer quelque chose en ce qui concerne mon avenir.

Sans leur laisser le temps de répondre, il sortit du patio et se dirigea au trot vers le chenil. Il avait repéré la robe de Havoc à travers les planches. Il tira le verrou et s'accroupît, les mains tendues.
Walkyrie resta en retrait, la queue basse. Havoc s'approcha de Tobio, le poil hérissé, mais sans montrer les dents ni gronder. Havoc s'arrêta à moins d'un mètre du noiraud, tendit le cou et posa sa truffe noire sur le bout de l'un de ses doigts.
Tobio tremblait de l'effort qu'il s'imposait pour rester immobile.

- Tobio ! appela Kaito.

Havoc recula d'un bond, mais ses oreilles étaient dressées.

- Salut, poulette ! murmura Tobio.

Elle inclina la tête sur le côté et il se mit à rire, soulagé. Elle restait sur ses gardes, mais elle était redevenue elle-même.

- Je reviendrai vous voir avec du bacon ou quelque chose d'autre pour vous régaler, d'ac' ? reprit le noiraud.

Blood Lovers || Kagehina Où les histoires vivent. Découvrez maintenant