Free Practice 3 - Pierre Gasly 🤍

Chapitre 3 - Le pari

Aujourd'hui, c'est mon dernier jour de travail à l'usine même, à partir de lundi, je travaillerai depuis notre appartement.

Pierre est parti depuis quelques jours déjà, et je dois avouer que c'est étrange de me retrouver toute seule dans notre appartement. Je n'ai pas vraiment eu de soucis, à part un peu de déprime d'être toute seule, mais comme je l'avais promis à Pierre, j'ai tout de suite appelé Giulia, au moins pour lui parler quelques minutes et retrouver un peu le sourire.

Peu de temps après avoir raccroché, j'avais entendu la sonnerie de la porte d'entrée et j'avais été très heureuse de voir Giulia s'y tenir avec deux pots de glaces dans les mains.

« Je viens te remonter le moral, on va manger de la glace en regardant un film ! »

Et finalement, j'avais passé une superbe soirée. Le lendemain Pierre m'avait appelé après sa conférence de presse, beaucoup de monde avait remarqué que je n'étais pas sur le circuit et que je n'avais pas été vu avec Pierre depuis le nouvel an que nous avions passé en Espagne. Ils se demandaient si nous étions toujours ensemble ou non. Pierre m'avait dit de regarder la conférence pour voir sa réponse et que ça devrait m'amuser. C'est que j'avais fait alors que nous étions toujours au téléphone.

« Interviewer : Pierre ! J'ai une question pour vous : L'an dernier, vous terminiez la saison sur de magnifiques performances, une quatrième place à Sakir et une troisième place à Abou Dhabi. Personne n'a oublié la déclaration que vous avez faite à la fin de la course pour votre petite-amie Élie, cependant nous n'avons pas pu nous empêcher de remarquer qu'elle n'est pas présente à vos côtés cette semaine et que nous ne l'avons pas vu à vos côtés depuis la nouvelle année. Fait-elle toujours partie de votre vie ?

Pierre : Oh, vous savez, elle en a eu marre de moi, enfin d'être avec moi vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous sommes toujours ensemble, plus heureux que jamais. Mais il était temps pour elle de rentrer à la maison, elle n'aimait pas vraiment l'idée de voyager toute l'année, vous savez, visiter de nouvelles villes, de nouveaux pays, elle préfère visiter la même ville encore et encore. Vous n'êtes pas obligé de faire cette tête, c'est une plaisanterie. Non, Élie est simplement retournée travailler, elle n'avait pas la possibilité de repartir avec moi au bout du monde. Mais tout va bien, elle est la meilleure personne que je pouvais avoir à mes côtés, et je lui en serai éternellement reconnaissant. »

« Roooh, mais Pear, tu es un amour. J'aurais aimé pouvoir voir leur tête.

- Tu aurais adoré, ils étaient choqués au départ, mais quand ils ont compris que je plaisantais, ils ont recommencé à sourire, c'était marrant à voir.

- Tu m'étonnes.

- Bon et toi alors, comment tu vas ? Comment va ma petite mécanicienne ?

- Je vais bien, j'étais un peu triste hier, mais je vais mieux, j'ai appelé Giulia et elle est venue me remonter le moral.

- Oh, je suis à la fois triste d'apprendre ça et heureux de voir que tu as tenu ta promesse et que tu l'as appelé.

- Je l'ai fait pour nous deux. Je ne devais pas rester triste trop longtemps.

- De toute manière, on est jeudi soir, je rentre lundi, ça passera vite et puis demain, tu as ta dernière journée au boulot. D'ailleurs, tu es allée écrire une date sur le tableau des paris ?

- Oh non, je voulais attendre le dernier jour.

- Tu as déjà choisi une date ?

- Le 26 août.

- Dis donc, on est quasiment dans les mêmes jours.

- Pourquoi tu as mis quel jour ?

- Tu le verras quand tu iras noter ta date. »

En arrivant à l'usine, j'ai laissé Giulia à l'accueil pour me diriger vers mon bureau, mais avant, j'ai fait un petit détour par la salle de pause. J'ouvre la porte et la referme derrière moi.

Je regarde attentivement les dates qui ont été inscrites par les employés, Giulia n'avait pas tort, ça va de fin juin à mi-septembre, Andrea a parié pour le 18 juillet, et Giulia pour le 23 août. Même Graham et Franz ont parié respectivement les 2 juillet et 9 août. Ce qui me surprend le plus c'est Pierre, et la date sur laquelle il a parié, le 31 août.

Je sens quelques larmes coulées sur mes joues, je ne veux pas que cela arrive. Surtout pas.

Je sais que selon mon médecin, notre bébé devrait naître dans la dernière quinzaine d'août si tout se passe bien, mais je ne sais pas si je le vivrais bien, de voir notre bébé naître le même jour que le décès d'Anthoine.

Après avoir essuyé quelques larmes, j'écris mon nom sur le tableau et y note la date que j'ai choisie, le 26 août.

Après avoir pris quelques instants pour reprendre mes esprits, je te retourne enfin au bureau de l'équipe moteur. Ma formation a duré deux mois complets, depuis début mars et puisque la saison allait bientôt reprendre, Andrea m'a donné un peu de responsabilités. Je continue à apprendre tout en ayant des tâches à réaliser.

À partir de lundi, ils vont commencer à travailler en deux équipes, une qui traitera les données moteurs envoyés par Andrea, lors des week-ends de course, et l'autre équipe qui s'occupe de préparer des moteurs pour les prochaines années.

Moi, je vais faire partie de la première équipe, je recevrais des données après les essais, et je devrais en traiter une partie pour les aider à améliorer les performances de la voiture.

Je suis installée au bureau depuis plusieurs heures quand je reçois un appel provenance du Bahreïn.

« Bonjour Élie ! Comment allez-vous tous les deux ?

- Bonjour Andrea ! On va bien, bébé va bien. Alors comment ça se passe à Bahreïn ?

- On commence bien la saison, Pierre vient de finir septième des premiers essais. La voiture est superbe.

- Oh, je suis contente d'entendre ça, si l'année commence aussi bien, la saison va être belle.

- On espère, ça serait super. Enfin bon, je t'appelle pour te faire part de ce que je voudrais que tu me fasses cette après-midi.

- Oh oui, bien sûr dites-moi.

- Alors je vais t'envoyer les données de ce matin, il faut que tu me fasses les comparaisons des données moteur entre ces essais et ceux de l'an dernier, surtout au niveau des températures, commence par ça, si tu ne vois rien de suspect alors on devrait être bon, sinon il faut qu'on voie avec les autres données de la voiture.

- Il y a eu un souci avec la voiture ce matin ?

- Non, aucun. On a eu une légère surchauffe, mais rien d'inquiétant, enfin pour le moment, c'est pour ça que je veux que tu creuses un peu.

- Très bien Andrea, je m'occupe de ça tout de suite.

- Si tu as une info urgente, tu peux m'appeler sinon je te rappelle après les essais de cette après-midi.

- Ça marche.

- Prends quand même le temps de manger Élie, d'accord. Si Pierre sait que je t'ai empêché de manger, il va m'engueuler.

- Ahah ne t'inquiète pas Andrea, je ne lui dirais rien. Mais je vais aller manger d'abord, le ventre plein, on sera plus efficace. Tu salueras Pierre de ma part quand tu le verras.

- Avec plaisir Élie ! Allez, à tout à l'heure !

- À tout à l'heure, Andrea ! »

Après un bon déjeuner et plusieurs heures à farfouiller dans les données, il n'y avait finalement pas de quoi s'inquiéter, une petite manipulation dans les données devrait être suffisant pour diminuer la surchauffe.