Chapitre 33 - Une famille de champions

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Après trois semaines passées sans voir Pierre, j'avais été très heureuse de le voir rentrer à la maison. Il m'avait manqué terriblement et à notre petite princesse aussi, j'en suis certaine. Elle m'avait donné des petits coups dans le ventre à chaque fois qu'elle entendait sa voix.

Pierre était rentré il y a quelques jours d'Autriche, où il avait passé deux semaines pour deux Grand Prix d'affilés sur le même circuit, et aujourd'hui nous partons pour l'Angleterre.

Ma valise était prête, et on avait eu l'accord du médecin pour prendre l'avion, étant donné que j'entrais dans mon huitième mois de grossesse, son accord avait été indispensable. Mais heureusement pour nous, tout allait bien alors nous pouvions partir en vacances.

Depuis deux semaines, maintenant, les premiers résultats du pari concernant ma grossesse tombaient, chaque jour qui passait sans naissance annonçait les premiers perdants.

Graham, le team manager de l'équipe avait été le premier de nos « proches » à perdre son pari, puisqu'il avait parié sur le 2 juillet et que nous étions aujourd'hui le 8. Il y avait également eu Jean-Jacques qui avait parié sur le 7 juillet. Les prochains étaient, mon père le 13, Andrea le 18, Louis le 24, et Nicolas le frère aîné de Pierre qui avait parié sur le 29 juillet.

Pendant que Pierre emmène nos valises dans la voiture, je dis au revoir à Pascale et Jean-Jacques.

« Tu fais bien attention à toi, Élie.

- Ne vous inquiétez pas Pascale, je vais faire attention à moi et au bébé. De toute manière, nous allons rester à proximité de la maison de mon oncle, on rejoindra Silverstone pour le week-end seulement.

- Reposez-vous et profitez de ces vacances, ça vous fera du bien avant la naissance.

- Oh ça, c'est certain, mais tout ira bien ne vous inquiétez pas. »

Je leur souris et Pascale me prend dans ses bras.

« Tout est prêt, on va pouvoir y aller. »

Je quitte les bras de Pascale pour me retourner vers Pierre.

« Bon, je pense qu'il faut qu'on y aille avant d'être en retard.

- Lilo... Tu ne t'habitueras jamais à prendre le jet, n'est-ce pas ?

- Ahah, c'est vrai qu'il ne partira pas sans nous. »

Nous rions tous les quatre, avant de se dire au revoir une dernière fois et de quitter Rouen.

La Scuderia nous a encore une fois prêté le jet de l'équipe pour rejoindre l'Angleterre, et je suis vraiment soulagé. Déjà que prendre l'avion en étant enceinte de huit mois n'est pas évident, mais en plus si on avait été sur un vol commercial avec toutes les personnes susceptibles de reconnaître Pierre, ça aurait été insupportable.

On finit par quitter la maison, pour rejoindre l'aéroport.

« Alors Pear, pas trop anxieux à l'idée de rencontrer Damon ?

- Absolument ! Il est quand même champion du monde de Formule Un. Je suis toujours impressionné, quand je repense à ça. Tu sais, même si on côtoie Lewis, tous les jours, on n'oublie jamais qu'il a déjà gagné sept championnats. C'est toujours impressionnant. Mais là ça, c'est encore plus, ton grand-père a été champion, ton oncle, et moi à côté, qui n'ai gagné qu'une seule course. Je me sens presque nul à côté.

- Hey, ne dis pas ça, tu es excellent Pierre. Regarde tout ce que tu as traversé, et regarde où tu es aujourd'hui. Souviens-toi à quel point tu as bossé quand tu étais jeune, tous les sacrifices que tes parents ont faits. Tu as été jusqu'à la catégorie reine, tu as couru le lendemain du décès de ton meilleur ami, tu as couru alors que j'étais dans le coma, tu t'es battu comme un roi, pour gagner à Monza, tu as magnifiquement résisté alors que Sainz revenait super vite derrière toi. Tu nous as fait une remontée extraordinaire à Abou Dhabi alors que tu partais dixième pour terminer sur le podium. Tu as résisté à Lewis au Brésil pour t'offrir la deuxième place du Grand Prix, tu as résisté à Charlie à Bakou. Tu es bon, même excellent. Tu fais des merveilles avec une voiture de fond de tableau, est-ce que Red Bull ne croyaient pas en toi, et c'est pour ça qu'ils t'ont rétrogradé ? Peut-être, mais toi, tu leur as prouvé, à quel point tu étais bon. Et ils vont s'en mordre les doigts, le jour où tu recevras l'opportunité de quitter l'équipe, et peu importe si tu le fais ou non, mais ce jour-là, ils vont s'en vouloir, et toi, tu auras ta chance de briller.

Free Practice 3 - Pierre Gasly 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant