Chapitre 21 - Un moment en famille

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Pierre est rentré depuis une heure de Milan, et je ne le lâche pas depuis son retour. Est-ce qu'il m'a manqué ? Juste un peu. Il a récupéré les clés de notre appartement, et les premiers travaux ont démarré. Nous avons prévu de refaire la cuisine, la chambre de notre bébé, la nôtre, et mon bureau. Pierre va continuer d'utiliser son appartement à Milan le temps des travaux quand il aura besoin de rester là-bas, ensuite quand nous pourrons emménager, en théorie, fin juillet, il fera quelques travaux et aménagement dans son appartement avant de le mettre en location.

Nous avons rendez-vous chez le médecin cet après-midi, pour s'assurer que le bébé soit en pleine forme avant que nous ne partions pour Monaco samedi matin. Pierre a pu s'arranger avec l'équipe pour qu'on puisse utiliser le jet de l'équipe samedi et non mercredi, comme cela était prévu au départ. Et j'en suis ravie, je supporte de moins en moins les longs trajets en voiture.

Pierre et moi sommes installés sur le canapé du salon, Pascale est allée faire des courses, et Jean-Jacques doit être chez des voisins. Nous profitons d'un petit moment de calme tous les deux avant que tout le monde ne se ramène à la maison, puisque les frères de Pierre viennent dîner ce soir.

« Maman m'a appelé dimanche soir, elle m'a dit que tu t'en voulais. »

Je baisse le regard vers le sol avant de souffler doucement, c'était sûr que Pascale allait le dire à Pierre.

« Je sais, j'ai eu du mal à accepter que je n'étais pas responsable de ton départ.

- Eh mon amour, tu sais bien que ce qui se passe en piste, ne peut pas être de ta faute. À moins que tu sois l'ingénieur responsable du moteur et que mon moteur n'explose.

- Je sais, mais je ne peux pas m'empêcher de penser de cette manière. »

Je sens la main de Pierre se poser sous mon menton et me relever le visage vers lui. Je relève les yeux du sol et me concentre sur les siens, pour savoir à quoi il pense.

- Tu sais, une fois que je monte dans la monoplace, je ne pense à plus rien sauf à la course. La seule fois, où j'ai pensé à autre chose, c'était à Spa. J'ai bien cru que j'aurais un accident ce jour-là. Vous étiez tous les deux dans ma tête et à chaque fois que j'arrivais au raidillon, je revoyais l'accident de Tonio. Après quelques tours, j'avais l'impression qu'il était sur la piste à m'encourager à chaque tour, à me rappeler que je devais rester concentré sur la course et oublier tout le reste. Et c'est la seule chose qui me permet aujourd'hui, de ne pas stresser ou de ne pas avoir peur. Je m'agenouille devant la voiture, je prie pour ma famille, pour Tonio, pour toi et notre bébé, et ensuite, je mets tout de côté pour ne penser qu'à la course. Je ne pense à rien d'autre qu'au prochain virage qui se dessine devant moi, et je laisse la voix de Pierre me guider. Sans tout ça, j'aurais eu un accident bien plus tôt.

- Pear...

- Alors surtout, ne t'inquiète pas d'accord ? Même si tu me dis que tu n'es pas bien, si je prends la décision de monter dans la voiture, cela n'affectera pas ma course. Si ça ne va vraiment pas, je ne prends pas le risque de monter dans la voiture et d'avoir un accident. J'ai beaucoup trop à perdre.

- Merci Pear.

- Pourquoi mon amour ?

- De m'avoir rassuré.

- De rien. »

J'essaie de me rapprocher de Pierre pour le prendre dans mes bras. Il n'y a que lui, pour trouver les bons mots, et me redonner un peu confiance.

« Sache une chose, si jamais notre bébé devait décider de pointer le bout de son nez, pendant que je suis à l'autre bout du monde, ou dans la monoplace. Ton père, mes parents, ont l'ordre de m'en informer même si toi, tu veux qu'ils attendent la fin d'un essai ou d'une course. Mon équipe a accepté cela, si je suis en interview ou en conférence, ils viendront me chercher, si je suis en essais, en qualifs ou en course, c'est pareil. Vous êtes la priorité numéro un, surtout puisqu'on ne joue pas grand-chose cette année. En échange, je leur ai promis, de faire de mon mieux cette année, avec un moins un podium, et de les aider à développer une excellente voiture. Bon avec un peu de chance, bébé Pierelie saura quand se montrer et quand rester au chaud.

Free Practice 3 - Pierre Gasly 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant