Chapitre 27 - Un lien particulier

1.6K 70 7
                                    

Je regardais Charles à mes côtés, les larmes aux yeux.

« Je sais que c'est difficile à entendre, de savoir que la personne qu'on aime a souffert. Mais regardez-vous maintenant, vous êtes heureux, vous avez une magnifique vie qui vous attend. Vous allez emménager ensemble, vous marier, avoir une magnifique fille.

- Charles...

- Non, pas ce soir. Ce soir, on va dire que j'ai raison et que ça sera une fille. Ma nièce adorée. Vous avez souffert tous les deux, toi pendant qu'il était au Japon, et lui pendant que tu étais dans le coma. Mais c'est terminé. Vous allez être heureux maintenant. Je pense que vous avez tous les deux, besoin de discuter de ce qui s'est passé pendant cette année, mais ne laisse pas le passé te blesser. Tu dois aller de l'avant, et vivre en paix. Je sais qu'on n'efface pas le passé aussi facilement de nos mémoires, que ce n'est pas simple. Mais avec le temps, ça ira mieux. Alors sèche moi tes larmes Élie. Viens là. »

Charles a ouvert ses bras et je me suis jetée dedans. Ce garçon est vraiment un ami en or.

« Bah alors, ça fait des câlins sans nous ? Tu crois ça Pierre ?

- Je n'en reviens pas, qu'ils nous abandonnent comme ça pour un câlin. »

J'ai doucement rigolé dans les bras de Charles, je me suis écartée légèrement avant d'ouvrir mes bras.

« Allez venez ! »

Après avoir prononcé ses mots, j'entends les pas de Charlotte et Pierre.

« Levez-vous tous les deux, on va éviter d'écraser notre bébé. »

J'ai ri franchement, avant de me détacher des bras de Charles. On s'est levé et on s'est pris tous les quatre dans les bras.

« Je ne le dis pas souvent, mais merci.

- De quoi tu parles Élie ?

- Je veux vous dire merci. Merci d'être là, d'être vous-même. Merci à toi Charlotte, de ne pas m'avoir jugée parce que je traînais avec des garçons, merci à toi Charles, d'avoir pris soin de Pierre quand je n'étais pas là, et merci à toi Pear, de m'aimer autant.

- Moooooh.

- Et voilà, la Élie sentimentale est de retour.

- Je ne suis pas partie très loin, je suis désolée d'avoir été complétement absente aujourd'hui. Désolé d'avoir manqué la course, de ne pas avoir été là pour toi Charles. Je pense que j'avais besoin de réaliser qu'on ne peut pas changer le passé, qu'il faut simplement vivre avec.

- Ce n'est rien Élie. Tu as le droit de ne pas être heureuse tous les jours. Maintenant, si ça va mieux, on va pouvoir fêter la magnifique sixième place de Pierre au Grand Prix de Monaco ! Désolé Charles, mais on doit fêter ça.

- Tu as raison Charlotte, on doit absolument fêter ça ! J'aurais bien sorti la bouteille de champagne, mais je la réserve pour mon prochain podium. »

On a tous éclaté de rire. On a quitté notre étreinte et on s'est dirigé vers le salon. Juste avant de passer la porte, j'ai senti une main me tirer légèrement en arrière. Je me suis retourné et j'ai vu Pierre me sourire doucement. Il m'a tiré contre lui pour me faire un câlin.

« Je sais que tu te poses beaucoup de questions sur ce qui s'est passé pendant ton coma, et je te raconterais tout, bientôt ne t'inquiète pas. Tout ce que tu dois savoir, c'est que j'ai été très triste, mais que ce n'est plus le cas, depuis le 6 septembre 2020. Depuis ton réveil, ma vie est devenue meilleure, bien meilleure qu'avant. Je t'ai retrouvé, j'ai retrouvé l'amour de ma vie. On va avoir un bébé, se marier, avoir notre propre appartement, et j'ai gagné une course. S'il y a une chose que je peux te dire dès aujourd'hui, c'est que cette semaine-là à Monza, j'ai su, je ne sais pas par quel moyen, mais j'avais le sentiment que tout allait aller mieux. Lors de la deuxième séance d'essais, je me sentais étrangement bien, comparé à ce que j'avais ressenti pendant toute une année, là, je me sentais vivant, j'avais l'impression de pouvoir accomplir des miracles. Bien sûr, je ne pensais pas être capable de gagner la course, mais je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là, j'avais l'impression que tout allait bien.

- La deuxième séance d'essais libres a eu lieu le vendredi après-midi comme toujours ?

- Bien sûr, mais pourquoi ?

- Pierre... Je me suis réveillée le vendredi après-midi. Un peu avant 15 h.

- Je... »

Il s'est détaché de moi, pour me regarder dans les yeux.

« Je... Tu...

- Tu as ressenti mon réveil, je ne sais pas par quel miracle, mais tu l'as ressenti. Je me suis réveillée juste avant ta séance d'essais libres, et tu me dis que tu te sentais étrangement bien. Je ne sais pas comment cela est possible, mais...

- Alors tu es la raison de ma victoire. C'est grâce à toi que j'avais des ailes dans le dos.

- Je ne suis pas la raison de ta victoire, Pierre. Tu étais le seul dans ta monoplace, c'est toi et la stratégie de ton équipe, qui avez permis cette victoire pas mon réveil.

- Non. Si je ne m'étais pas senti aussi bien, si je n'avais pas cette impression de pouvoir réussir, je n'aurais jamais tenu le coup, surtout face à Sainz, et son moteur Renault. Cette victoire, c'est aussi grâce à toi, et ta force. Tu as réussi à te battre et à te réveiller après plus d'un an dans le coma. Tu ne me feras pas penser le contraire, je suis désormais certain que je n'aurais jamais gagné sans toi. Tout est lié, ton réveil, c'est ma première victoire, ta grossesse, c'est mon podium à Abou Dhabi. Tu es mon porte-bonheur et je sais que tant que je t'aurais à mes côtés, je ferais des miracles. Qui sait peut-être que je ferais une nouvelle belle performance grâce à toi.

- Je ne pense pas y être pour grand-chose, mais je te promets de toujours être là pour toi. »

Je l'ai embrassé doucement, une manière pour moi de lui envoyer tout mon amour. Peut-être qu'il avait réellement ressenti mon réveil. Et j'y croyais un peu, comme deux âmes sœurs liées. Après tout, nous avions tous les deux ressenti la présence de Tonio au sommet du raidillon, alors pourquoi est-ce que je ne croirais pas que Pierre avait ressenti mon réveil ? Il y a toujours des choses pour lesquelles nous ne trouvons pas de raisonnement logique.

Je me suis séparée doucement de lui.

« Allez, je crois qu'ils nous attendent au salon, pour fêter ta sixième place. Ne les faisons pas plus attendre. »

Sans dire un mot de plus, nous avons rejoint le salon, où nous attendaient effectivement Charles et Charlotte.

« Ah bah voilà enfin. Pierre, Élie est déjà enceinte, ce n'est pas la peine d'essayer d'en faire un autre tout de suite, ça ne marchera pas.

- Charles... Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ?

- Désolé, c'était trop tentant. Bon, on a une sixième place à fêter alors venez, ce n'est pas ma magnifique performance que l'on va célébrer. »

J'avais eu envie de rire, mais par respect pour lui, je m'étais contentée de sourire. On s'est assis à côté d'eux, et Charles à sortir une bouteille. En la voyant, j'ai éclaté de rire.

« Pour que tu ne te sentes pas mise à l'écart, on a acheté du champomy.

- C'est une adorable attention. Vous êtes des amours. »

Charles a débouché la bouteille et nous a servi dans des flûtes à champagne. Voilà exactement ce dont j'avais besoin après une journée aussi difficile que celle d'aujourd'hui. Être entourée de gens que j'aime énormément.

Free Practice 3 - Pierre Gasly 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant