Chapitre 42

997 51 8
                                    

La journée passa à la vitesse de l'éclair. Aria avait pu discuter avec sa famille et aller voir son grand-père qui, comme lui avait dit sa mère, allait beaucoup mieux ce qui lui ôta un énorme poids des épaules.

Si tout se passait bien, d'ici deux semaines le viel homme pourrait reprendre le travail.

Aria quant à elle, avait prévu de rester pendant ces deux semaines pour prendre soin de lui et passer un peu de temps avec ceux qu'elle aimait avant de partir et cette fois de ne plus revenir.

La nuit commencée à tomber et ils avaient tous décidé de fêter le retour d'Aria en allant au restaurant.

Évidement, Adam avait pris soin de s'asseoir en face d'elle et ne se gênait pas pour la mater.

Jamais il ne détournait le regard, comme s'il était absorbé, envoûter par elle.

Elle, elle fuyait son regard comme la peste.

Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de la regarder à la dérobée.

Revoir Adam avait fait ressortir toute la souffrance qu'elle avait vécue ces dernières années. C'était si douloureux que plusieurs fois Aria crut qu'elle allait s'effondrer.

Quand elle le regardait elle ne voyait plus Adam, non, elle revoyait tout depuis le début.

Leur haine commune, leur trêve à Lisbonne, leur premier baiser, leur première nuit ensemble, le jour où ils avaient fait ce pacte à la noix, le jour où il l'avait presque supplié de partir avec lui et qu'elle avait accepté sur un coup de tête, le jour où elle avait appris qu'elle attendait son enfant et enfin le jour où il lui avait fait comprendre qu'il l'avait prise pour une conne.

Quand elle plongeait son regard dans le sien, elle pouvait ressentir une seconde fois toutes les émotions qu'ils avaient vécues ensemble. Comme la haine, la rage , le dégoût ensuite le désir, la passion et l'envie puis l'amour, le bien-être et le réconfort pour et pour finir de nouveau la haine, la tristesse, le mal et la douleur.

Et puis surtout quand elle le regardait elle revivait le pire moment de vie, la perte de son bébé, de leur bébé.

Elle comprenait maintenant que quand Adam lui disait être le diable, il disait vrai.

Si elle avait pu s'en rendre compte avant...

Il se rendit compte que durant toutes ces années il ne savait même pas où la jeune femme se cachait et il espérait que quelqu'un mette enfin le sujet sur le tapis.

Un serveur s'approcha avec une bouteille de vin et remplit chaque verre présent sur la table à tout de rôle.

Quand il passa devant Aria elle mit sa main sur son verre et lui dit en souriant poliment.

«Je ne bois pas merci»

Aria n'avait pas touché une goutte d'alcool depuis qu'elle était tombée enceinte. Même si l'idée de boire pour oublier lui avait plus d'une fois traversée l'esprit, elle ne l'avait jamais fait.

Elle savait que si elle s'y mettait jamais elle ne pourrait arrêter car aucune bouteille d'alcool au monde ne pourrait réparer les morceaux de son coeur briser à jamais.

Son coeur était mort à jamais et on ne refait pas revenir quelque chose de mort à la vie.

Les regards qu'Adam lui lançait l'agaçaient et malgré ses nombreux regards noirs il ne s'arrêtait pas. Il la regardait comme une femme de soldat regarderait son mari revenu du front pendant la guerre.

«Alors Aria, tu te plais au Mexique?» Demanda Carla.

Elle lança un regard vers Adam, visiblement satisfait que quelqu'un mette enfin la vie d'Aria comme sujet principal.

«Oui c'est super» Répondit-elle le plus vaguement possible.

Ce qui intrigua sa marraine qui lui lançait un regard qui voulait dire on doit parler ma grande.

Elle connaissait ce regard par coeur. Elle hocha la tête pour lui faire comprendre qu'elle avait compris le message.

Son père la questionna à son tour.

«Tout se passe bien à l'hôpital?»

«Oui je m'y plais énormément.»

Le Mexique? C'était donc là qu'elle se cachait tout ce temps.

Sur un ton taquin, Milo lui dit:

«Tu as réussi à trouver le mexicain de tes rêves ?»

Elle tourna automatiquement la tête vers Adam qui avait perdu de ses couleurs. Elle rigola gênée et répondit.

«Non je n'ai pas le temps pour ça»

«Ne t'inquiète pas un jour tu trouveras le bon, celui avec qui tu fondras ta famille» Dit son oncle sans lâcher du regard sa femme qui souriait amoureusement.

Ils étaient si beaux...

Une famille?

À cette évocation, Aria eu la nausée.

Sa famille elle avait bien tenté de la construire...

Elle n'en voulait pas à Milo pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas au courant. Dans sa famille seuls sa mère et son père étaient au courant de sa fausse-couche et de sa grossesse.

Elle se leva précipitamment et accourut aux toilettes. Elle y passa une bonne dizaine de minutes.

Elle avait l'impression d'étouffer, elle devait partir d'ici.

Elle retourna à table mais ne s'assit pas et prit ses affaires.

«Je suis désolé je ne me sens pas bien, je vais rentrer. Bonne soirée»

Et elle partit sans leur laisser le temps de répondre. Elle s'éloignait et elle n'entendait maintenant plus que le bruit de fond du restaurant.

Elle sortit en poussant brutalement la porte ce qui réussit à faire peur à une vielle dame qui fumait sa cigarette. Elle s'excusa du regard.

Elle s'adossa contre le mur et aspira un grand bol d'air frais.

Elle resta comme ça, la respiration lente et douloureuse, le corps nonchalamment adossée t les yeux clos.

Elle entendit une fois de plus les portes s'ouvrir à sa droite.

«Aria» Dit une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille.

Elle ouvrit d'un seul coup les yeux et le dévisagea méchamment.

«Quoi?» Demanda-t-elle froidement.

«On pourrait aller prendre un verre pour discuter demain?» Dit-il en se grattant la nuque.

Elle partit dans un faux fou rire amère.

«Toi et moi on n'a plus rien à se dire»

Et elle prit la fuite vers sa voiture qu'elle démarra à toute vitesse laissant Adam démuni à la porte du restaurant.

Une pincée de haine ( histoire non-corrigée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant