CHAPITRE 9: Pris au piège.

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Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. Plusieurs jours je suppose, voir même plusieurs semaines. À vrai dire, je perds la notion du temps.

Je ne dors que rarement, car j'ai atrocement peur. Je m'accroche, mais je suis profondément terrifiée.

Je sais que je n'arriverai pas à pleurer. Je sais que je devrai me soumettre à eux, mais au final, je ne peux pas. Car depuis toute petite, je suis trop habituée à rester "forte". Que ce soit car on m'y oblige, ou pour ne pas inquiéter les autres.

Calista, tu dois rester forte.

Même si ça fait bien des années que je n'ai plus de force.

Si ça ne tiendrai qu'à moi, j'aurai déjà tout dis sur Julio. Tout ce que je sais. Mais après ?

Va-t-on me laisser sortir ? Si oui mon père va vite m'envoyer rejoindre le ciel.

Ou alors on va m'abattre dès que la moindre information sortira de ma bouche. Dans tous les cas, je suis perdante. Et j'ai eu beau imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables, je m'en sors toujours égorgée, pendue ou voir même noyée.

Je n'ai plus rien à perdre. Et j'ai presque envie que ces étrangers m'abattent, plutôt que ce soit mon géniteur.

Je veux tellement hurler et pleurer toute la haine et la souffrance que contient mon corps. Mais je suis effrayée rien qu'au fait de penser aux conséquences que mon père m'inflige quand ça arrive.

Il n'est pas là, je ne dois pas le craindre, mais j'ai en permanence la putain d'impression qu'il est là, se moquant de moi parce que je suis minable et que je n'ai pas réussi à garder ma famille en vie.

Je me sens tellement minable.

Le bruit d'une clé dans la serrure résonne.

J'ai peur. Chaque instant que je passe ici m'effraie
un peu plus. Je reste en vie pour des raisons que j'ignore. Mais je sens que ça ne va pas durer.

Chaque fois qu'une de ces personnes est avec moi ici, je peux me faire tuer sans problèmes. Je le sais ça.

Je regarde attentivement. Et ma peur retombe d'un étage quand je vois Ezio.

Même si il fait parti de toute cette organisation, il a un côté rassurant. Quand j'ai paniqué l'autre fois, c'est lui qui m'a aidé.

Je retrouve dans son comportement un trait de caractère de ma sœur. Même si ça n'a rien à voir, il me fait penser à Ivana. Je pense que c'est pour ça qu'il me paraît plus docile.

Pourtant, je ne me berce pas d'illusion. Si il a l'ordre de m'exécuter, il le fera sans broncher.

— Comment ça va ? me demande-t-il en posant le plateau par terre, devant moi.

Dans l'incapacité de parler, j'hoche doucement la tête positivement. Il s'appuie contre le mur à côté de la porte et il me regarde boire cette bouteille d'eau. C'est la seule chose que j'avale depuis que je suis dans cet endroit.

— Tu sais, il va falloir que nous dises tout. Dyab t'as donné deux jours, pas un de plus. C'est pas pour te presser mais je pense que tu devrais vraiment tout nous dire, car je pense que tu sois encore qu'une gamine ou pas, il s'en fiche royalement.

Je le regarde, attentivement. Il a l'air sérieux dans ses propos. Mais que voulez vous dire, quand vous ne savez rien ? Je n'ai que des fragments de tout ça. Et je suis convaincu qu'ils le savent déjà. Je ne vais pas inventer.

Surtout que si ils obtiennent ce qu'ils veulent, je serai sûrement tuée instantanément.

Pour l'instant je garde le silence pour me protéger. Même si je sais très bien que dans quelques jours, ça ne sera plus la même chose. Mais en attendant, je me tais.

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