CHAPITRE 43 : Amo del cielo.

3K 115 277
                                    

DISCLAIMER : Ce chapitre contient des scènes sensibles (suicide).

__________

Toute la journée, on s'est occupé du nettoyage. Tao a emmené les corps je ne sais où, et Valério et moi avons effacé toutes les empreintes possibles à la javel. Il a essayé de me faire rire, mais à cause de l'angoisse, du déni et de la peur je n'ai pas réussi à émettre la moindre émotion positive.

Je n'arrive toujours pas à y croire. C'est pas possible. Je n'ai pas tué ces femmes. Je ne peux pas être un monstre autant cruel que ça .

Lorsque Tao est revenu, il nous a assuré qu'il ne restait aucune trace de ces meurtres. Les deux garçons sont restés quelques instants pour essayer de parler avec moi. Mais j'étais trop chamboulée. Cinq meurtres. Qui ont été filmé. J'ai plus qu'à espérer que je vais m'en sortir. Quoique je n'ai même pas envi de m'en sortir.

J'ai finalement mis Valério et Tao dehors après de longues minutes. Leurs voix m'étaient insupportables. Je veux être seule et au calme.

J'ai pris une nouvelle bouteille, je me suis enfermée dans la salle de bain et je me suis laissé tomber sur le sol, en pleurs. Je sais que beaucoup ne sont pas d'accord avec mes actes. Beaucoup doivent me détester. Beaucoup me trouvent peut-être folle. Moi aussi je ne suis pas d'accord avec ce que j'ai fait, Moi aussi je me déteste. Moi aussi je sais que je commence à perdre pied.

Je bois goulûment ma bouteille. Je veux oublier. Je veux partir. Je ne veux rien. Je suis perdue. Je le veux lui. Je le veux mort.

Je veux juste en finir.

Sur cette pensée, les larmes ruissellent un peu plus. Mes sanglots commencent à se faire bruyants. Je termine ma boisson d'une traite. Un litre en trente seconde. Ma tête tourne, mes idées ne sont pas clairs. Mais une d'entre elle ressort sans cesse. Une seule idée. Celle de tout abandonner.

Je délaisse la bouteille sur le sol, je l'entends rouler quelques secondes. Je me redresse en prenant appuie sur le mur et je me dirige difficilement vers le placard de la salle de bain. Là où ma mère rangeait ses médicaments et ses autres drogues. J'ouvre la porte, et je prends tout ce que je trouve. Antidépresseurs, Xanax, Tercian, paracétamol, codéine... Tout.

En refermant le placard, je m'attarde sur la vitre. Je revois la petite fille qui n'avait pas le droit de pleurer car elle était trop effrayée par son père. Je revois celle qui faisait des crises d'angoisses à la moindre gouttes de sang. Je revois celle qui faisait tout pour aider les autres et les rendre heureux. Je me revois, moi, comme je l'étais avant. Et dire que tout a changé depuis cette maudite soirée où comme une conne j'ai voulu me mêler de ce qui me regardait pas. Je n'aurai jamais dû me regarder, ça multiplie mon mal-être.

Je rive mes yeux sur le sol à cause la douleur insupportables. Je ramasse avec beaucoup de difficultés la bouteille vide. Je la brise sur le lavabo et je prends un gros morceau de verre que je place à côté de moi. Je rive de nouveau mes yeux sur le visage, je fixe cette larme qui dévale ma joue.

— Courage Calista, elle sera la dernière.

J'ouvre les emballages de pilules un par un. J'en avale, encore et encore. Une fois que tout est avalé, je prends le morceau de verre. Je relève la manche de mon sweat-shirt dans lequel je m'étais emmitouflé. Je colle le verre sur la peau de mon poignet, sur ma veine bleue et je me regarde une dernière fois.

Les larmes brouillent ma vue, mes lèvres tremblent. Est-ce que c'est la solution ?

Oui. Tu n'as plus de familles, peu d'amis, plus d'avenir, tu es juste une meurtrière seule et désespérée depuis des années.

Addicted to youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant