Addicted to you

CHAPITRE 40 : Grands retours.

Pendant une semaine, j'ai fait la connaissance de mon frère. Ezio. Le monde est petit. J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à réaliser les liens qui nous unissaient réellement. Je suis toujours sous le choc, comme lui je pense. Mais ça se dissipera bien avec le temps.

Aujourd'hui, j'ai deux nouvelles. Une bonne et une mauvaise.

La bonne est que nous sommes allés voir Melvin ce matin. Les médecins m'ont affirmé qu'il allait beaucoup mieux. Dans peu de temp, il sera sur pied.

La mauvaise est que Dyab revient aujourd'hui. Je ne suis pas prête à le voir. Je n'ai toujours pas digéré ce qu'Emily m'a dit. Dyab me cache quelque chose. Et je n'aime pas ça du tout.

Nous sommes installés sur le canapé avec Ezio et Lisandro qui nous a rejoint. J'ai passé beaucoup de temps avec eux deux cette semaine. Étrangement, j'ai l'impression d'être à ma place ici. Plus que je ne l'ai jamais été.

— C'est du n'importe quoi. Je sais pas, elle le sait qu'il y a quelqu'un dans l'armoire. Mais elle est complétement conne celle-là, s'exclame Lisandro.

— C'est comme dans tous les films d'horreur, si elle se barre y'a plus de film. Maintenant, tais-toi, ralaîs-je.

— Pour qui tu te prends ? glousse-t-il avant de me balancer un oreiller dans la tête.

— Hé !

Notre session cinéma se termine en bataille d'oreiller. J'ai mordu la poussière, mais je me suis bien défendue. Alors que j'étais en train d'asphyxier Lisandro avec un coussin du canapé, une voix résonne depuis le couloir.

— Mis vidas ! Vous vous amusez bien sans moi à ce que je vois.

Je relève aussitôt la tête pour tomber sur Valério. Valério et Manella, accrochée à ses bras, en train de dormir. Je me lève follement pour me diriger vers elle. Je ne peux m'empêcher de lâcher quelques larmes. Seulement, il n'y a que Manella.

— Gazelle, comme on est techniquement chez toi, donne-moi une chambre. Elle a besoin de beaucoup de repos.

— Oui, bien sûr. Première chambre en haut des escaliers, mon ancienne chambre.

Il me fait un clin d'œil, avant de se diriger vers les escaliers. Je reste de marbre, au milieu de la pièce. Où est Eva ? Au même moment, la porte du garage claque. Le moment que je redoutais. Ses pas retentissent de plus en plus fort. Puis, la porte qui mène au sous-sol s'ouvre devant moi.

— Calista ?

Je reste immobile. Je n'ose pas bouger. Mes seules pensées se tournent vers Eva. Est-ce qu'elle est morte ?

Valério réapparaît dans le salon.

— Où est Eva ? m'empressais-je de lui demander, froidement.

Il me regarde, puis regarde Dyab. Avant de river ses yeux sur moi, à nouveau. Son regard. Je ne l'aime pas.

— Je suis désolé.

La nouvelle est dure à accepter. Eva est comme ma mère. Elle nous a élevé Manella, mes sœurs et moi, toute seule. Je sens mon cœur s'arrêter. Je suis tellement sous le choc que j'ai du mal à réagir.

— Comment ?

— Je ne suis pas sûr que ça t'apaises de savoir les circonstances dans lesquelles elle...

— Comment, insistais-je sèchement.

Je sens les regards silencieux des quatre garçons sur moi. Valério déglutit, puis, il formule sa réponse.

— Elle s'est faite éventrer et vider. Puis attacher par les mains, jusqu'à ce que son corps se détache de ses bras.

Les nausées commencent déjà à arriver. Je chancèle à cause du manque de force. Mes yeux s'écarquillent, et les larmes coulent sans que je ne parvienne à cligner des yeux. Je sens que ma tête tourne et chauffe. D'une vision trouble, je parviens à voir Dyab s'approcher de moi. Je l'entends m'appeler, je sens ses mains agripper mes hanches pour me stabiliser.