Je suis rentrée chez moi depuis trois heures maintenant. Il est minuit. Je me suis faite salement engueulée par ma mère.Je plaide être sortie, et m'être battue.
Inutile de lui dire que j'ai découvert que mon père, qui m'a tailladé la pommette, est embarqué dans des histoires cheloues, que j'ai faillis me faire droguer deux fois, dont une tentative qui a très bien réussi. Que je me suis retrouvée dans le lieu dans lequel je me sens le moins en sécurité, avec mon oncle qui m'a menacé de viol et de meurtre, qui est ensuite mort sous mes yeux.
Inutile. Vraiment.
Je suis juste remontée dans ma chambre. J'ai reçu une tonne de messages de la part de Manella et de sa mère, quelques-uns d'Emily. J'ai simplement répondu par « rien de grave. », à toutes les trois.
Je tourne en rond dans ma chambre depuis que je suis rentrée à vrai dire, je n'arrive pas à trouver le sommeil. La culpabilité me ronge. Le sentiment de n'avoir rien fait. Certes, il est horrible. Mais laisser quelqu'un mourrir devant mes yeux sans rien faire, ce n'est pas moi.
Je m'assoie en tailleur devant la grande baie vitrée, laissant apparaître les néons de la ville, les lampadaires et les pancartes lumineuses des restaurants et établissements encore ouverts. La pleine lune est apaisante. La pénombre autour d'elle l'est aussi.
Mes éternels écouteurs dans mes oreilles, avec The Neighbourood à fond dans mes oreilles. Je contemple la vitre. Mais je ne me laisse pas divaguer dans le paysage. Mes yeux sont bloqués sur mon reflet.
C'est la deuxième fois. Je vois quelqu'un mourrir, et je suis impuissante. Je suis un monstre. Je me déteste. Je me hais. Je voudrais tellement m'effondrer en larme, mais elles ne sortent pas. Tout ça à cause de lui qui me battait dès que l'ombre d'une larme apparaissait.
Je continue de me regarder, et je fini par comprendre, que je suis devenue exactement ce que je ne voulais pas être. Froide, limite méchante et agressive, manipulatrice... Je ne me supporte plus.
— Calista, pourquoi... Pourquoi tu pleures ? C'est de ma faute ?
Je regarde ma petite sœur. Les larmes débordent de mes yeux. Elles coulent sans fin. Je sais que je n'ai pas le droit, mais je ne peux pas m'en empêcher.
Un sanglot s'échappe de mes lèvres. Et papa, il l'a entendu. J'entends ses pas sur le parquet de l'appartement.
Il arrive, il pu l'alcool et la drogue. Une bouteille à la main, comme d'habitude.
Il regarde mes larmes couler. Il s'approche de moi, et frappe violemment ma joue. Devant les yeux de ma petite sœur.
L'idée que je ne puisse pas la protéger me fait mal à la tête. Me laissant échapper d'autres larmes. Cinq au total. Je le sais car c'est le nombre de baffes que m'a donné papa.
— On en a déjà parlé, une larme est égal à une punition. Alors arrête de chialer.
Je l'écoute. Mais je n'y arrive pas. Mes larmes coulent beaucoup trop. Et je me prends une rafale de coup de poing.
Ce qui les fait ruisseler encore plus. J'ai mal. Ça me brûle tout le visage. Mais il n'arrête pas. Même si ma sœur crie. Même si je crie. Il continu. Avant de s'arrêter net, quand ma respiration commence à se bloquer.
— T'es impossible, dit-il méchamment, avant de m'empoigner par le bras et de me traîner par terre.
Je cris. Je ne veux pas. Pas ça. Pas la douche. J'essaye de me débattre au sol. Mais à chaque mouvement, sa poigne se resserre. Ce qui me fait encore plus mal.
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Addicted to you
Roman d'amourUne soirée, pour chambouler la vie de Calista Vesquez. Cette soirée où par hasard elle croise son géniteur. Cette soirée où elle comprit que si il était précisément là, ce n'était pas par pur hasard. Cette soirée où elle décida qu'elle devait savoir...