Après avoir vu ce que "Manella" a envoyé, je suis restée inconsolable, en larme sur le canapé. Ezio et Valério essayaient de me calmer, sans aucun succès. Je hurle, je pleure, je suis à bout de force, je n'arrive même pas à tenir debout.
Les garçons ont même tenté d'appeler Dyab pour qu'il me parle. J'ai refusé de lui parler. Je suis sûre que tout ça c'est de sa faute. Tout est de sa faute. Si il ne m'avait pas forcé à rester avec lui, rien de tout ça ne se serai passé. Si il m'avait tué comme convenu, Ivana, Selma, Brianna et Raoul seraient encore en vie. Et Melvin, Manella et Eva, seraient en pleine forme et en sécurité.
— Calista, je te promets qu'on va la retrouver. Je suis à deux doigts d'avoir son emplacement exact, dès que c'est fait on envoie des hommes allez les récupérer, me rassure Ezio.
— Et si il était trop tard ? larmoyais-je.
Valério se ramène vers moi. Il me tend un verre d'eau que je décline.
— On sait déjà qui c'est, sans aucun doutes c'est les russes.
— Peu importe, réponds-je d'un ton las.
— Calista, on voit sur la photo qu'ils n'ont encore rien fait, me rappelle Val.
La photo. Quelques larmes coulent encore en y repensant. C'est une photo prise dans un environnement sombre et hostile. Au centre de celle-ci, un espèce de poteau, sur lequel sont ligotées et bâillonnées Manellla et Eva. Elles ont l'air toutes les deux inconscientes et mal en point. Rien que le fait d'y repenser, j'en ai des relents.
Toute la journée, je suis restée cloitrée sur le divan. J'ai regardé une série, je ne m'y intéressait pas particulièrement. Valério est parti je ne sais où. Je n'ai pas écouté. Ezio est resté vers moi. Il a installé pleins de PC sur la table et il faisait des choses trop compliqués pour moi.
Je n'ai la force pour me concentrer sur quoi que ce soit. Je repense juste à ma vie avant tout ça. Avant que je ne sache tout ce qu'il se passe réellement. J'étais chez moi, dans ma chambre plus précisément. Je lisais. Je ne passais pas beaucoup de temps dehors. À part au café où j'avais l'habitue d'aller lorsque je manquais les premières heures de cours. Ou avec Manella et Emily.
Je repense à tout ça. Ma vie était tellement plus belle quand je ne savais rien. Non, pas vraiment. Ma vie n'a jamais été belle. Ma vie ? Quelle vie ? Je n'en ai jamais eu. Vivre ne veut pas dire avoir une vie. Une vie c'est ressentir, se sentir en sécurité, aimer. Vivre, c'est seulement rester, sans raison, sans même se rendre compte à quel point on est détruit.
Avant je pensais que j'endurais la vie. Maintenant je me rends compte que je serai prête à tout pour revenir en arrière. Ne plus avoir de sang sur les mains, ne plus dépendre d'un homme qui préfèrerait me voir morte, ne plus avoir peur des personnes qui m'entourent et de moi même.
Pour essayer de me sentir un peu mieux, j'ai pris mon téléphone. J'ai scrollé dans ma pellicule pour chercher ma safe place.
Une photo de mes deux sœurs, de Manella et moi. Sur la photo, on était dans le jardin de Manella. Myra avait trois ans, Ivana onze, et Manella et moi huit. Myra était dans les bras de ma sœur, je câlinais Manella tout en lui tirant les cheveux. On était toutes les quatre couvertes de peinture à cause d'une bataille qui avait été déclaré quelques minutes plus tôt. Tout le monde souriaient sur cette photo. Sans exception. Je ne peux m'empêcher de sourire aussi face à ce souvenir. Mon sourire se transforme rapidement en rire nerveux, puis en larme.
— Hé Calista. Ça va aller, me dit Ezio en se levant de sa chaise pour venir vers moi.
Il s'installe sur le canapé, à côté de moi. En remarquant que c'est à cause de mon téléphone si je suis comme ça, il me le prend doucement pour baisser l'écran.
VOUS LISEZ
Addicted to you
RomanceUne soirée, pour chambouler la vie de Calista Vesquez. Cette soirée où par hasard elle croise son géniteur. Cette soirée où elle comprit que si il était précisément là, ce n'était pas par pur hasard. Cette soirée où elle décida qu'elle devait savoir...