CHAPITRE 42 : Perdre le contrôle.

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J'ai redescendu les marches quatre par quatre. Dès que j'ai retrouvé la partie du club à laquelle je suis habituée, je me suis installée mollement au bar. J'ai interpellé le barman.

— Une vodka, s'il vous plaît. Non, une double vodka plutôt.

Le barman me tend un verre, je tends un billet. Je porte un toast dans l'air.

À toutes les choses et les personnes que j'ai perdu depuis qu'il est rentré dans ma vie !

Je pose mes lèvres sur le verre, puis en un basculement de tête, je bois l'entièreté de ma boisson. Le goût me fait froncer les sourcils. Mais pour une raison qui m'est inconnue, je redemande un verre. Puis un autre, et encore un autre. Tout en buvant, je commence à comprendre les mots d'Emily. « Dyab Mendoza a prévu de te... ». Vendre. Il avait prévu de me vendre. Je sais pas si c'est vraiment ça, si ça l'est, comment elle l'a su. Mais bref, je veux juste tout oublier.

— Toi, t'as le cœur brisé.

Je me retourne furtivement, un peu trop rapidement même. Ma tête tourne horriblement. Je manque même de tomber de mon tabouret. Mais la personne qui s'est adressé à moi me rattrape de peu. Je relève les yeux vers lui. C'est un homme que je connais pas. Il semble être à peine plus âgé que moi. Je ne perçois pas vraiment son visage à cause des lumières colorées qui éclaircissent plus ou moins bien la pièce.

— Toi, tu commences à me faire chier, réponds-je sans vraiment réfléchir.

L'homme rit. Puis il s'installe à mes côtés. Je ne repousse pas sa compagnie.

— T'es d'où ?

— Oh, merci c'est gentil.

Je pose ma main sur son bras et je le caresse rapidement.

— Toi en revanche tu devrais faire des gommages plus souvent. Tu seras doux toi aussi. N'abandonne pas.

Il me regarde en arquant un sourcil, puis un sourire amusé se dessine sur son visage. Il désigne mon verre d'un mouvement de tête.

— Alors miss, est-ce que tu as seulement l'âge légal pour boire ça ?

— Bonne question. Et toi est-ce que tu es un trafiquant de drogue ?

— Pourquoi cette question ?

— Je referai pas la même erreur deux fois. Vous êtes tous des charlatans.

— Rassure-toi, j'en suis pas un. À moins que je ne sois pas au courant.

Je redemande une vodka au barman. Mon compagnon me regarde attentivement avant de reprendre la parole.

— Tu n'es pas écœurée à force de boire autant de vodka ? Pure en plus.

Je prends une gorgée d'alcool avant de reposer mon verre et de jouer avec du bout de mes doigt, en le faisant tourner sur lui même.

— Truc, tu sais ce qui est vraiment écœurant ? lui demandais-je en restant concentrée sur les cercles que je fais avec mon verre.

— Truc ? Ok, je pense qu'il est inutile de te donner mon prénom. Dans tous les cas, je ne suis pas sûr que tu t'en souviennes le lendemain.

— D'accord, partons pour Truc dans ce cas.

Je cesse de faire bouger mon verre, puis je croise mes bras sur le bar avant d'enfouir ma tête dedans. Je me sens tanguer. Je sens que l'alcool est néfaste pour moi. Mais si j'analyse mes derniers mois, j'ai un penchant pour tout ce qui m'est néfaste. Alors autant aller jusqu'au bout.

— Dis-moi, me dit l'homme.

— Hein ? répliquais-je en me relevant pour laisser retomber ma joue sur ma main.

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