CHAPITRE 38 : La vérité blesse.

3.3K 114 350
                                    


Mon cœur bat.

Un peu plus intensément à chaque marche que je gravis.

Ma respiration se saccade.

Elle s'accélère un peu plus à chaque fois que m'imagine mettre à exécution ce fameux plan qui trotte dans ma tête depuis la nuit dernière.

Est-ce de la peur ? Du regret ?

Non. Effrayer Emily de cette façon ne m'effraie pas. Au contraire.

Dyab prend une clé qui trône sur un clou accroché au mur du long couloir de ses prison. Il sépare une clé des autres, et me tend le trousseau. Il m'indique d'un signe de tête la pièce dans laquelle est confortablement installée mon amie. Je m'y précipite. J'insère la clé dans la serrure, et je la tourne. J'ouvre la porte, et mes yeux se posent sur la fausse blonde au sol. Elle est réveillée. Son mascara est étalé sur ses joues. À ma vue, son visage change d'expression.

— Toi.

Je souris en repensant à la première conversation que j'ai entretenu avec Dyab. J'avais répondu la même chose, avec le même air. Seulement, ça m'étonnerai qu'elle s'en sorte de la même façon que moi. Comme quoi, elle ne peut pas me ressembler jusqu'au bout.

— Moi ? réponds-je d'un air triomphant, exactement comme le sadique l'avait fait avec moi.

D'ailleurs, il ne tarde pas à arriver derrière moi.

— Des souvenirs, Meva bella ?

— Quelques un en effet.

Emily nous regarde. Une pointe de colère, de peur et d'incompréhension dans son regard.

— Calista... Je croyais qu'on allait passer outre tout ça. Pourquoi tu as fait ça ?

— Et toi ? Pourquoi tu as fait ça ?

— Tu ne peux pas comprendre.

Je prends la chaise en bois dans le coin de la pièce. Je la traîne sur le sol puis je la place en face d'Emily. Je m'installe à califourchon dessus, et je croise mes avant-bras sur le dos de celle-ci. Tout ça en ne la quittant pas du regard une seule seconde.

— Si tu n'y mets pas tiens aussi, soupirais-je.

J'entends les pas de Dyab s'approcher de moi. Son souffle s'abat soudainement sur ma joue.

— Dis-moi à quel moment dois-je lancer les hostilités.

— Je n'y manquerai pas, querido.

Je sens sa bouche s'élargir en un léger sourire.

— Ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas appelé ainsi.

— J'ai sadique aussi si tu préfères.

Querido me va parfaitement bien.

Il se décale d'un pas, puis il pose sa main sur le dossier de la chaise pour s'appuyer dessus.

— Emily, c'est très simple. Tu as une chance sur deux de sortir de tout ça parfaitement indemne. Sois tu collabores et tu pourras retourner tordre ton cul sur le premier vieux con qui passe par là. Soit tu décides de garder ta langue pour faire ta chienne, et là, je peux t'assurer que tu finiras mal.

— Mal ? bégaie-t-elle.

— Très mal.

Je la fusille du regard, comme depuis que je suis dans la même pièce qu'elle.

— Première question, est-ce que tu travailles avec mon père ?

— Je ne te le dirais jamais grosse salope ! braille-t-elle.

Addicted to youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant