CHAPITRE 15 : Le jeu.

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Sans aucunes surprises, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Me dire qu'Hugues est peut-être encore en vie me donne des frissons.

Je dois en parler à quelqu'un ici. Je dois en parler à Dyab.

Justement, la porte s'ouvre, laissant apparaître sa silhouette.

Je m'apprête à lui dire ce à quoi je viens de penser, mais il me coupe aussitôt qu'il voit mes lèvres s'entrouvrirent.

— Parle pas. Ça vaut mieux pour toi.

— C'est import...

— Bizarrement j'en ai rien à foutre Calista. Alors ferme ta gueule, et viens.

Tant pis pour lui. Ça fait depuis je ne sais combien de temps qu'il me fait chier pour avoir des informations. Et le jour où j'en ai, il ne veut pas les entendre.

Je me lève du matelas, avance jusqu'à lui et m'arrête à son niveau. Je contemple ses iris grises, il contemple les miennes. Un sourire nerveux se dessine sur mon visage.

— Pourquoi tu souris Meva joguina, demande Dyab.

— Ne pose pas de questions.

Sa main trouve mon cou, et le sert légèrement. Son corps s'aplatit sur le mien, et son visage descend, afin que nos nez se touchent.

— Tu me donnes des ordres maintenant ? Tu devrais te méfier de ce que je pourrais te faire.

— Ne te gènes surtout pas. Mais j'ai remarqué que tu parles beaucoup pour ne rien faire, répliquais-je du tac au tac.

— Bordel. Tu te prends pour qui ?

Sans qu'il ne me laisse le temp de répondre, sa deuxième main se pose sur ma hanche. Dans un geste brutal, il tourne mon corps. Je suis désormais collée à l'une des parois de la porte. Lui est derrière moi. Sa main encercle toujours mon cou.

Je sens son visage s'approcher de mon oreille, son souffle chaud s'aplatît sur ma joue.

— Tu veux jouer avec moi, c'est ça Cali ? me susurre-t-il au creux de l'oreille.

Ma seule réponse est un souffle que je relâche bruyamment.

— Tu as déjà perdu Meva joguina.

Et il me relâche aussi brusquement qu'il m'a prise. Je suis totalement étonnée. Ma respiration se fait lourde. Je sens mes joues rougirent, et mes lèvres sont entrouvertes. L'humeur de monsieur se tasse, puis il reprend froidement.

— Dépêche toi, bouge.

Il s'extirpe de la pièce. Je le suis, sous ses ordres. Il se dirige vers le salon. Salon où se trouvent Nora, Valério, Lisandro, Ezio et Tao.

À ma vue, Nora laisse un sourire s'élargir. En revanche, c'est bien la seule à être contente que je sois là.

Ils me regardent tous avec mépris.

— Tu peux sortir d'ici Nora, revendique Dyab.

Ce qu'elle exécute aussitôt. Avant de disparaître totalement de la pièce, elle me lance un regard inquiet.

À peine la jeune femme quitte les lieux, Dyab me balance. Je m'écrase par terre, face contre sol dans un grognement de souffrance.

Je me retourne, afin de fusiller du regard l'auteur de ma chute. Mais lorsque ma vu me permet enfin de le voir, son arme est pointée vers ma direction.

Je devis le regard affolé sur les autres. Chacune d'eux pointent un flingue sur moi.

Calista, tu vas passer un sal quart d'heure.

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