Torture

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Le chauffeur du taxi se tourna vers moi avec interrogation.
- Quelle adresse ?
Il ne m'avait jamais donné l'adresse mais Rémi s'en était chargé en parlant avec l'une de leurs nombreuses bonnes le jour de mon arrivée.
Je lui donnai et il se retourna vers moi avec inquiétude.
- Je ne vais pas dans ces quartiers moi.
- Faites pas chier, je vous paierai plus.
Il passa sa langue sur ses dents et appela certainement un collègue.
Une demi-heure plus tard, un SUV noir se gara à côté de nous, laissant apparaître un jeune homme, 20 ans pas plus, avec des cheveux Afro et un grand sourire.
Le chauffeur sortit de la voiture et discuta quelque minutes avec le mec avant qu'il m'indique de sortir du taxi.
Je sortis en tentant d'égoutter mes cheveux encore trempés et montais sans qu'on me l'ai demandé dans le SUV, à l'avant de la voiture.
Il me fit un grand sourire avant de venir s'installer à côté de moi.
- Qu'est-ce qu'une jolie fille comme toi viens faire dans des coins comme ceux-là ?
- Les jolies filles ont beaucoup de secrets.
Il me sourit et démarra en montant la musique d'un cran.
J'ouvris la boîte à gants et y découvris une bouteille de champagne que je descendis.
- T'en veux ?
- Je suis ton chauffeur.
Je lui fis un sourire en agitant la bouteille sous son nez.
- Justement, tu conduiras mieux.
- Rêve pas, je connais les filles comme toi.
- Développe.
- Pas important. Je tiens à ma bonne évaluation, c'est ma première course.
Je rigolai et levai les yeux au ciel.
- Alors c'est pour ça qu'ils t'ont envoyé, pour me conduire là-bas ?
- Ca va, dans cette voiture tu passes inaperçue.
Je laissai s'échapper un rire moqueur.
- Je vois bien que c'est ta première course du coup.

Arrivés dans le quartier, je le sentis stresser, son front luisant le trahissait.
Avant qu'il nous fasse une crise de panique, je l'arrêtai.
- Ok c'est bon, arrête-moi là.
Je lui tendis quelque billets et claquai la porte en emportant la bouteille. Il descendit la vitre.
- Bonne chance gamine.
Je lui souris et traçais ma route en tapant l'adresse dans mon gps.
"Adresse introuvable"
Manquait plus que ça.
La règle dans le quartier est de ne jamais se retourner, marcher vite, ignorer toutes formes de voix et surtout, ne regarder personne.
J'arpentais les trottoirs pendant une bonne heure avant de tomber sur un immense portail au fond d'une rue déserte.
Je sonnais, sachant pertinemment qu'on allait me tomber dessus.
- C'est pour ?
Je sursautais et me tournais vers le haut-parleur de la sonnette.
- Roy's.

Le portail s'ouvrît dans un grincement donnant sur 4 hommes armés me pointant avec leurs AK47.
Je levai les bras, les dévisageant tous de haut en bas.
L'un se plaça derrière moi, m'attrapant les bras et me poussant à avancer rapidement.
Mes talons claquaient en rythme sur l'allée de carrelage en pierres grises.
La maison était immense, je connaissais l'intérieur mais je n'avais jamais vu l'extérieur.
On monta quelques petites marches et on passa une grande porte noire.
Le hall d'entrée était énorme. Un des hommes m'appuya sur l'épaule, me forçant à m'asseoir.
- Bouge pas.
Je le fusillai du regard et croisai les jambes en attendant l'autre con.
- Je peux aller aux toilettes ?
Il me lança un regard noir et prévint ses petits camarades avant de m'escorter à travers la maison, toujours une main sur l'épaule et une arme dans le dos.
Une fois rentrée dans les toilettes, hors des caméras, je sortis le couteau caché dans ma jarretelle et le lui plantais dans la jugulaire.
Des giclures de sang me recouvrirent le visage avant que son corps ne s'écrase à terre.
J'enlevai mes talons et attrapai le silencieux caché dans la poche intérieure de sa veste.
J'attrapai son téléphone et fouillai un peu partout pour trouver l'étage de Roy's.
Je le trouvai et sortis rapidement des toilettes en me dépêchant de trouver ce foutu bureau avant que les caméras ne me repèrent.

J'arrivais devant l'ascenseur et me précipitai dedans.
Avant que les portes ne se ferment complètement, trois hommes couraient déjà en ma direction.
J'insistai sur le bouton "fermeture des portes" et appuyai vivement sur le numéro d'étage.
Arrivée à destination, les portes s'ouvrirent sur cinq hommes armés jusqu'aux dents.
Je tirai dans le tas mais ça ne suffit pas. Ils finirent par m'immobiliser et par attraper mon arme.
Ils m'extirpèrent hors de l'ascenseur et Rémi apparut dans mon champ de vision.
- C'est bon, lâchez-la.
Il m'attrapa le bras et me tira à part.
- Qu'est-ce que tu fous ici putain ?
- J'ai des infos.
- Les messages, tu connais pas ?
- Amène-moi à Roy's, fais pas chier.
Il me plaqua au mur avec son flingue au milieu du front. Je le regardais droit dans les yeux et passais ma langue sur mes dents.
- Putain Elisa, va vraiment falloir que tu apprennes à connaître les gens à qui tu peux manquer de respect.

born to dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant