Découpage

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Il est là, je le vois juste devant mes yeux.
Il me hurle que c'est bientôt mon tour.
Il me sert le bras, ses doights semblent rentrer dans ma peau tellement il me sert fort.
Je pleure, je pleure encore.
Je l'implore de me croire mais rien ne fait.
Il ne me croit pas.
Il me hait à nouveau, comme la première fois.
Après mon viol, après son abandon.
Et je revois le visage de l'homme le plus destructeur jamais connu.
L'homme auquel j'appartiens et j'appartiendrais toujours.
L'homme vers lequel il m'a poussé après cette fameuse nuit.

Je me réveille en sursaut et ouvre les yeux sur Roy's, accroupi en face de mon siège.
Je suis transpirante, les larmes qui ont coulé humidifient mon visage.
J'essaiye tant bien que mal de calmer ma respiration qui ne fait qu'haleter.
Ca faisait des années que je n'avais pas rêver de lui.
Des années.

- Tu as rêvé de quoi putain ? dit il en m'enlevant les trois ceintures me maintenant.
Je n'arrive pas à répondre. Si je réponds, je me noierais dans trop de souvenirs.
Et je ne veux pas me souvenir.
- Elisa, faut qu'on bouge.
- Ok j'arrive. Laisse-moi juste deux petites minutes.
Il m'indiqua les toilettes avec son doigt et je me levais presque immédiatement.

Arrivée là-bas, je passais de l'eau fraîche sur mon visage ce qui me ressourça.
Mes yeux se plongèrent dans mon reflet, de l'autre côté du miroir, ou je contemplais mon visage cerné et bouffi de la nuit atroce que je venais de passer.
Comment tout ça avait pu revenir dans ma mémoire ? Après toutes les foutues séances passées chez monsieur Jangs ?
Pas d'importance.
J'ouvris le miroir et contemplais quelques dizaines de boites de médocs.
Alléluia !
Je jettais un vif coup d'il aux étiquettes diverses et variées.
Quelques boîtes de Méthadone, un peu de Zolpidem, vraiment beaucoup d'Oxalate de sodium et dans le fond un peu de Tianeptine.
On est dans un jet ou dans une pharmacie ??

J'admets que me droguer maintenant, c'est à dire me rendre complètement inutile pour les cinq heures à venir alors que je devis assurer une mission d'après l'autre séquestreur, n'était pas forcément une bonne idée mais bon, il était hors de question que j'affronte ne ce serait-ce qu'un seul souvenir de cette époque comment dire... atroce.

Je me saisis d'une des nombreuses boites restées ici et envoyais valser le bouchon je ne sais où.
Je l'inclinais et avant que la moindre gellule ne tombe, on m'interrompit.
- Tu fais quoi là ?
Je me retournais vers la voix.
Il était là, accoudé dans l'encadrement de la porte, un air sérieux sur le visage.
- Tu veux que je te fasse un dessin ?
- Repose ça tout de suite.
Je m'emparais de la boîte posée quelques minutes plus tôt sur le bord du lavabo.
Il me fusilla du regard.
J'inclinais à nouveau la boîte et en moins d'une minute je fus plaquée contre le mur de la salle de bain, sa main serrant mon cou.

- Va falloir que tu apprennes à respecter mes règles Elisa.
- Tu.. peux... toujours... rêver... dis-je suffoquante.
Il serra davantage, me bloquant la moindre petite dose d'oxygène.
- Tu penses pouvoir me baiser ? Continuer de te droguer alors que je t'ai dit non ? Tu penses être plus maligne que moi ma jolie ? Tu pensais sincèrement que je ne savais pas ce que tu allais faire en allant dans cette pièce ?
Il marqua une pause, serrant encore plus fort.
Je commençais sérieusement à manquer d'air. La chaleur stagnante sur mes joues m'indiquait la rougeur de mon visage.
- Elisa, dis moi, tu penses être plus maligne que moi et pouvoir m'entuber de la sorte sans que je ne m'en rende compte ? Pourquoi tu penses qu'il y a autant de médocs ici ?Tu es tombée dans le piège comme une putain de débutante débile. Rentre une chose dans ton crâne, tu n'arriveras jamais, jamais, à m'entuber. Réessaye et je te tuerai.

born to dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant