Disparue

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Point de vue d'Elisa
On tambourina à la porte et j'ouvris, saoulée.
Un livreur.

Il me tendit un paquet, un papier et un stylo avec un sourire figé sur le visage.
- J'ai rien commandé.
- Vous êtes bien Elisa Johnson ?
- Oui.
- Et bien c'est votre jour de chance.
J'attrapai le stylo et gribouillai dans l'encadré avant d'attraper le paquet et de le poser sur la table.
Je découpai le contour vivement et mis le cutter entre mes dents avant d'ouvrir.
Je poussai l'épaisse couche de papier bull, attrapai les deux côtés du carton blanc comme neige et vis un string et un soutif en dentelle noir.
Je saisis le mot, perplexe.
« Moi je ne sais pas donner de l'affection ? » Un petit rictus s'étendit sur mes lèvres mais je passais vite à autre chose.
J'avais plus important à penser.

Je tentai de rappeler Cassie, sans réponse. Je sortis de chez moi rapidement en allumant une clope. Je toussai à l'entrée de la fumée dans mes poumons, ça faisait longtemps que la nicotine ne m'avait pas brûler de l'intérieur. Je commençais ma route vers sa maison, son silence m'inquiétait. Elle me répondait toujours, presque à la seconde, et surtout, les exams étaient passés. Je n'y avais pas assisté, bien sûr, mais elle oui, et elle n'aurait jamais manqué l'occasion de me faire la morale.

Je tapai trois coups sur sa porte, sans réponse.
Je tambourinai sur sa porte et là, elle ouvrit.
Elle me regarda droit dans les yeux, le corps tremblant et le coeur tapant d'essoufflement.
- Oh, Elisa ! Comment tu vas ?
Je fronçai les sourcils et pris un ton suspicieux.
- Humm ça peut aller, et toi ?
- Oui, oui, ça va parfait. Je remarquai une petite tache rouge sur sa joue.
- T'as du sang sur la joue.
- Du sang ??
Elle tata sa joue en devenant de plus en plus pâle et atteignit enfin la tâche qu'elle effaça.
- Tu m'as fait peur, c'est de la pizza.
- T'es vraiment blanche, t'es sûre que tout est ok ?
- Oui, oui (elle eut un rire gêné), j'ai juste pas mal peur du sang.

Elle baissa les yeux vers ma clope et les remonta jusqu'aux miens, l'air exaspéré.
- Ecrase ça et rentre mia Caro. Je tirai une grosse taff en levant les yeux vers le ciel et en profitant des effets que me procurait la nicotine.
- T'es italienne toi ?
- Oui, j'ai quelques gènes italiens qui trainent.
- Sors, viens fumer avec moi.
Elle leva les yeux au ciel et ferma sa porte en s'asseyant à côté de moi sur les marches du porche.
- T'as de la beuh ?
Je ricanai.
- J'ai quoi ?? Un petit rictus s'étendît sur son visage et elle me poussa légèrement.
- Roooh ferme-la et roule-moi cette merde au lieu de te foutre de ma gueule.
- Le souci, c'est que je suis à sec ma belle. Mais j'ai peut-être une solution, mais bon, elle va pas te plaire.
Elle plissa les yeux en essayant de détecter la supercherie.
- Humm, dis toujours.
- Bah, on peut toujours aller voir mon dealeur.
Une lueur s'alluma dans ses yeux. Je fronçai les sourcils face à cette excitation anormale.
Elle m'attrapa par la main et me leva.

- Andiamo mio bello ! On prend la jeep !
J'écrasai ma clope et la suivai instinctivement.
- Je conduis pétasse.
Elle me fit un doigt et passa côté passager.

born to dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant