Origine

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Je continuais de courir sans m'arrêter, avec mon nouveau compagnon derrière moi.
Je crus apercevoir une route, ce qui me soulagea.
Je courus encore 100 mètres dans le champ avant de me retrouver sur du béton froid.

La route est déserte mais c'était déjà ça.
Le chien me rejoignit et je me baissais vers lui pour venir lui caresser l'entre-oreilles.
Il me lécha la main et posa ses deux pattes sur mes genoux.
- T'es beau toi, tu sais.

Pas de réponse,  bien sûr.
Je regardais à l'horizon et je fus vite aveuglée par des phares venant éclairer jusqu'au fond de mon cerveau par leur puissance.

Je plissais les yeux, la voiture ralentit et vint s'arrêter juste devant moi.
- Tout va bien mademoiselle ?
Je bafouillais une réponse incompréhensible qui le fait sourire.
- Je mords pas, ahah, montez je vous dépose !

J'hésitais un instant mais après tout, qu'est-ce que j'avais à perdre ?
J'ouvris la portière et attrapais la laisse, la tirant légèrement.

Le grognement du chien hérissa mes poils.
Je me retournais surprise.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je me retournais, toujours accroupie devant l'animal, avec un sourire gêné vers le conducteur qui me faisait signe de la main de ne pas m'inquiéter.
Je lui souris timidement et me reconcentrais sur le labrador trop agité.
- Calme, oh oh oh, calme toi, lui dis-je a voix basse.

Au bout de 10 longues minutes, il se calma enfin, se laissant porter jusqu'au coffre de la voiture.

- Je suis désolée, je viens juste de l'adopter, je ne connais pas ses réactions.
- Pas de soucis, alors miss, je t'emmène où ?

Je lui donnais mon adresse et il fonça en montant le son du grésillement de la radio.
Le paysage était désert, pas de voitures, pas d'animaux et aucun humain à l'horizon.
Rien d'autre que moi, lui et le chien.

Il avait bien essayé pendant le trajet d'aborder quelques sujets mais honnêtement, je n'avais aucune envie de parler de quoi que ce soit à qui que ce soit.

Mais une phrase attira mon attention.
- Ca va, t'es pas trop amochée, ils ne t'ont pas trop touchée.
Sauf que, à aucun moment, je n'avais mentionné mes ravisseurs.
L'information ne fit qu'un tour, les hommes ne me courant plus après dans le champ après le massacre, cette voiture arrivant pile au moment où j'étais dans le besoin, un monsieur parlant français dans une région comme celle-ci, très patient et n'abordant que des sujets bateaux, le chien lui grognant dessus, l'homme dans la voiture avec moi était putain de mèche avec mes kidnappeurs !

Je tournais ma tête vers lui les larmes aux yeux.
Je devais me casser et vite ! Mais le chien ?? Je ne pouvais pas laisser le chien ici !!

Je réfléchis un instant en surveillant qu'il n'est rien pigé.
Si je me basais sur le tableau de bord et l'extérieur de la voiture, elle ne devait pas dater de plus de trois ans, donc, les fenêtres étaient forcément automatiques. Si j'arrivais à glisser mon bras sur le côté de mon siège et à monter le son avec l'autre, je pourrais baisser la vitre du chien discrètement.
Je profiterais qu'il se retourne, surpris que la fenêtre soit baissée, pour tirer le frein à main et ouvrir ma porte, sortir, ordonner au chien de sauter s'il ne l'avait pas déjà fait, et me casser le plus vite possible.
Le plan était simple et facile à réaliser, je devais simplement tout jouer sur la subtilité et la discrétion.

Je jetais un coup d'il rapide au monsieur. Il n'avait pas bougé d'un pouce, toujours droit derrière son volant, les doigts serrés sur le volant et les yeux rivés devant lui.
Je montais subtilement la musique qui nous avait rejoint quelques minutes auparavant, remplaçant le grésillement, et atteignais, avec mon bras droit, le petit bouton de la fenêtre.
J'appuyais du bout de l'ongle et le vent s'engouffra immédiatement dans un bruit pas possible.
Le conducteur, comme prévu se retourna presque immédiatement. Je tirais le frein à main ce qui stoppa la voiture presque dans la seconde.
Je tirais la petite poignée une première fois, puis une deuxième fois, je m'acharnais dessus mais impossible, ce fils de pute avait tout prévu.
J'étais enfermée, dans la voiture d'un fou, avec mon chien qui avait d'ors et déjà sauté de la voiture.

born to dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant