Fin

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1 an plus tard - Nice - Villa d'Octavia - 19h45.

Je fredonnais cette chanson de The Weeknd, la poussette au bout des bras, pendant qu'Aria dormait paisiblement.

J'enfonçais la clef dans la porte et l'ouvrît.

Je m'agenouillais devant la poussette en caressant la joue de ma fille.

- On va aller te coucher toi, tu dois être fatiguée, dis-je doucement, gagatisant complètement devant sa petite frimousse.

Elle me fit un petit sourire à peine visible.

Je marchais jusqu'à sa chambre, elle dans mes bras et la déposais dans son landau.
Je tirais la couverture sur elle pour ne pas qu'elle est froid. J'activais le babyphone, mis sa tétine dans sa bouche, lui donnais son doudou et je lui déposais un baiser sur la joue.

- Papa te fait aussi un bisou d'où il est ma choupette, dis-je avec un sourire nostalgique.

Après ça, je fermais sa porte et me précipitais vers le lecteur vinyle dans l'entrée.
J'ouvris le petit placard contenant l'entièreté des vinyles d'Octavia, à savoir plus de 70, et je commençais à les faire défiler entre mes doigts.

J'en attrapais un premier, Dead of Night. Je passais mes doigt sur le contour du visage de l'artiste trônant au centre. Et je le reposais immédiatement à sa place. Je ne voulais ni penser à lui, ni pleurer, aujourd'hui était une belle journée, ça n'en changerait pas.

Alors je dirigeais mes doigt curieux vers une autre pochette bien plus adéquat, un classique, Glory Box, Portishead. Je le sortis délicatement de sa pochette pour venir le placer au centre de l'appareil puis je glissais le bras du lecteur sur ce dernier et souriais devant la mélodie, dansant dans toute la pièce.

Je me dirigeais vers le miroir, au-dessus de la cheminée et y déposais mes clefs. Je dévêtis mes épaules de mon gros manteau, parce qu'en France il ne cesse de faire froid, et vins le poser sur le petit porte-manteau à ma droite.

Je relevais les yeux vers le reflet du miroir quand je sentis le froid glacial du métal se poser sur ma tempe droite dans une grande délicatesse.
Sa main vient s'incruster au creux de ma hanche avant qu'il ne me murmure à l'oreille :

- Je t'ai manqué, Johnson ?
- Pas vraiment, non.

Furtivement, je passais ma main sous la cheminée et y saisis mon arme. Je me retournais et le pointais.

Ses yeux se plantèrent dans les miens, les miens dans les siens et un silence s'installa.

Il m'avait putain de manquer. A vrai dire, je pensais à lui sans arrêt, il était ma force, même si, jusqu'à maintenant, je l'avais perdu.

Mais lui n'était pas de cet avis. Il m'avait avertie de ma mort, un an plus tard, soit aujourd'hui.
Mais je n'étais plus cette Elisa, je ne l'implorerai pas de me protéger, de m'épargner, non. Je me protégerai toute seule et je m'épargnerais par la même occasion.

Seule.

Un léger sourire s'étendît sur ses lèvres avant qu'il ne fasse un pas vers moi, son arme toujours au bout de son bras, pointée sur moi.

Je déglutis difficilement, à cause du stress et de souvenirs bien trop lourds.

Ses yeux quittèrent mes yeux pour venir balayer l'ensemble de mon corps, tout doucement. Après avoir détaillée la moindre parcelle de peau me recouvrant, ses yeux revinrent aux miens avant qu'il ne me murmure un :

- Oh et puis merde !

Il donna un grand coup dans mon bras, ce qui fit chuter mon arme avant qu'il ne me plaque contre le mur où il me surplomba de toute sa hauteur.

born to dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant