01. Quotidien.

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( TW : agressions sexuelle )

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( TW : agressions sexuelle )

Ryo Moreno.

Italie, Rome, lundi, 10h47.

Mille quatre vingt quinze jours, cent cinquante six semaines, vingt six mille quatre vingt heures.

Soit un total de trois ans.

Voilà le temps qui s'était écoulé depuis que je n'avais pas mis un seul pied dehors, avec les années qui étaient passés j'avais oublié la sensation du soleil sur ma peau, l'herbe sous mes pieds qui me chatouillaient, le souffle du vent qui soulevait mes cheveux, le chant des oiseaux qui me berçait... J'avais oublié le goût de la liberté.

Trois ans, trois longues années, que j'étais séquestrée et que je n'étais plus maître de mon destin.

L'étais-je au moins une fois depuis que je suis née ?

Non pas une seule fois, mais je l'avais sûrement mérité après tout, du moins je m'en suis persuadée au fil du temps, c'était plus facile à encaisser. J'avais fini par persuader mon cerveau qu'autant de malchances n'étaient pas dues au hasard, du moins je l'espérais secrètement.

Allongée sur le dos sur le vieux matelas que j'occupais comme tous les jours, je suivais le chemin des toiles d'araignée du plafond malgré que je les connaissais par cœur.

Bordel quelle vie de merde.

Je me tournais sur le côté en soufflant mais ce n'était sans compter sur la chaîne qui passait autour de mon cou qui se resserrait en m'étranglant au passage. Je toussais en essayant de faire le moindre bruit possible, la main contre la bouche, plusieurs secondes m'étaient nécessaire pour reprendre ma respiration.

Une fois dans une position qui me permettait de nouveau de respirer normalement, je me remettais à fixer ce qui m'entourais. C'était étrange de connaître par coeur cette pièce, de la chaise en bois sur laquelle il s'asseyait pendant des heures pour me fixer en silence, au pot où il m'obligeait à faire mes besoins et sans oublier le matelas qui avait l'air d'avoir vécu encore plus de choses que moi.

C'était étrange parce que malgré ça, dès que j'ouvrais les yeux il me fallait plusieurs secondes pour prendre conscience d'où j'étais, pour me souvenir, puis réaliser, que rien n'a changé depuis la veille.

Mes yeux se plissaient sous les rayons du soleil qui passaient à travers les rideaux noir qui tombaient en lambeaux, éclairant faiblement la pièce. Depuis quelques semaines, j'avais remarqué que des moisissures avaient fait leurs apparitions aux plafonds, l'humidité de la pièce m'étouffait, me prenant les poumons, l'odeur devenait dérangeante, étouffante, suffocante.

L'endroit faisait pitié.

Ou c'était plutôt moi mais bon on va rien dire.

Le regard rivé sur le bas de la porte en bois comme la chaise, j'attendais de voir son ombre, il n'allait pas tarder. Je le savais. L'oreille tendue à l'affût du moindre bruit provenant de son bureau, je guettais l'agitation mais le calme m'enveloppait, laissant bien trop de place à mes pensées, je passais la main sur mon front pour chasser mes cheveux qui me tombait sur mon visage, la respiration calme je fermais les yeux profitant de ce petit moment de répis qui, je savais, aller bientôt m'être arraché violemment, je profitais malgré mon corps endolori, qui hurlait d'être apaisé, ma tête, elle aussi criait.

VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant