VENDETTA

12. Dix bonnes raisons.

Ryo Moreno

- Qu'est-ce qu'elle a ? Demanda Luca la voix inquiète.

Allongée dans le lit, sur le dos avec la couette qui me recouvrait, je regardais les yeux demis-clos les Keurton. La sueur perlait sur mon front, j'étais éveillée depuis peu de temps et aucun des trois ne semblaient pas le remarquer.

J'avais l'impression qu'un camion m'avait roulé dessus.

Comment j'ai fait pour atterrir là ? C'est Elyo ?

- J'en sens rien putain ! S'agaça Elyo. Je suis rentré, elle était derrière la porte. Elle a commencé à délirer et puis elle tombée comme une merde.

- Elyo, soupira Aria, pas la peine de t'énerver...

- Putain ferme ta gueule Aria, siffla le concerné.

Toujours aussi aimable...

Encore dans les vapes, je voyais Elyo s'agacer sur son téléphone. Aria, elle, soufflait sûrement au comportement de son grand frère.

Pourquoi ma tête me faisait si mal ? Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

- Pourquoi tu n'étais pas avec elle ? Questionna Luca. Imagine tu serais pas rentrer att-

- Tu sais très bien où j'étais, alors tu la fermes aussi, coupa Elyo.

De quoi ils parlaient ? Où avait été Elyo cet après-midi ?

Mes yeux se refermaient, j'écoutais leur conversation sans pouvoir ouvrir la bouche, mon corps pesait des tonnes.

J'ai envie de pleurer de douleur.

- Putain et ce fils de pute il arrive quand ? Grogna le tueur à gages.

Qui doit arriver ?

- Tu aurais dû rester avec elle, lança son petit frère.

Ils commençaient à se disputer.

Je soulevais légèrement mes paupières, Luca s'était levé, ses poings étaient serrés.

Rien à voir avec le Luca habituel.

- Cette chouineuse, c'est pas mon problème, vous avez voulu qu'elle squatte chez moi, vous assumez, cracha Elyo.

Pourquoi leurs voix résonnaient autant dans ma tête ?

- Justement c'est ton problème et ça ne devrait même pas en être un. Tu dois la protéger.

Je ne voulais pas qu'ils se disputent, surtout si j'étais le sujet de la discorde.

- J'en ai rien à foutre de ce contrat, grogna Elyo.

Ça commence à être vexant...

Je me forçais à ouvrir les yeux, les deux frères étaient debout, face à l'autre. Leur front se touchait presque, leurs mâchoires étaient contractées.