TW : crise d'angoisse.
Ryo Moreno
— Tu ne réponds pas ?
La voix rocailleuse de Kali, de l'homme à qui je ne pensais pas ; ne voulais pas et ne devais jamais parler, résonner suite à mon silence éternisant. Les notes de son timbre ressemblantes à celles d'Elyo étaient terrifiantes, celles contraires étaient glaçantes.
Elles différenciaient leurs intentions.
Et puis deux choses pouvaient se ressembler autant que possible, notre corps savait faire la différence aussi minime qu'étaient-elles. Il savait toujours. Le mien ne résistait pas à la chute mortelle quand c'était celle d'Elyo, par exemple.
— Tu as perdu ta langue ? Elle me semblait pourtant bien pendue il y a quelques secondes.
Quand je ne savais pas à qui je m'adressais.
Quand je pensais que c'était Elyo.
Ma langue mourrait dans bouche, je n'arrivais pas articuler le moindre son. Flynn choisissait ce moment pour revenir, serviette humide autour du cou, cheveux dégoulinant d'eau. Me voyant au téléphone, il s'inquiétait de la raison :
— Boîte vocale ou tu as réussi à l'avoir ?
— Encore mieux, lui répondait Kali, le volume assez fort pour être saisi. C'est moi qui réussis à l'avoir.
Flynn s'interrompait dans ses gestes.
Le reste de l'univers continuait son histoire pendant que le nôtre prenait un tourment non souhaité. Réactif, le choc une fois encaissé pour Flynn, il ne divergeait pas, en quelques enjambées il m'arrachait le portable, manquant de le broyer, au contraire de son autre main qui témoignait de retenue pour me chaperonner jusqu'au canapé.
En une simple pression sur mon épaule, il me conseillait de m'asseoir, j'abdiquais.
— Kali, s'exprima-t-il au téléphone sur son éternel ton calme, mais plus sec cette fois-ci.
— Ça faisait longtemps.
— Pas assez.
Kali émettait quelque chose qui se rapprochait d'un rire. Comme sa voix, le son paraissait ne pas être utilisé depuis des lustres : rugueux et coupant, avec au fond la même paresse que possédait Elyo, qui donnait l'impression que rien ne l'intéressait réellement.
C'était de famille.
— Que veux-tu ? Les mauvaises herbes reviennent toujours quand on croit s'en être débarrassé.
— Au moins, vous reconnaissez en être une, soulignait Flynn en faisant glisser sa serviette moite de son cou.
— L'humilité n'est jamais à reprocher.
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VENDETTA
RomanceAucun d'entre eux ne s'attendaient à que cette soirée d'hiver bascule leur univers. Des secrets déterrés, des destins brisés...et si toutes les vérités n'étaient pas bonne à éclater ? D'un côté Elyo Keurton. Tueur à gages. Seulement un nouveau contr...