33. Retour à la réalité.

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Ryo Moreno

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Ryo Moreno

— Allô ? marmonnais-je dans les vapes à cause du sommeil duquel on venait de me tirer.

— Toi et moi, dans trente minutes. Séance shopping. Soit prête, je passe te prendre en voiture. Et j'ai prévenu Elyo, pas la peine de l'informer.

C'était Aria.

Sa voix était plus vivante qu'hier dans la salle de bain.

— Qu'est-ce qui te rend aussi joyeuse ?

— Te voir. Allez maintenant on se bouge, on ouvre ses yeux, on essuie la bave au coin de sa bouche, et on se réveille.

Sans aucune grâce, je faisais rouler mon corps endormi pour me retrouver sur le dos. Le portable vissé à mon oreille, je protestais d'une voix encore assoupie :

— C'est faux...je n'ai même pas de bave au coin de la bouche déjà.

Son rire résonna avant qu'elle ne raccroche et mes lèvres s'étiraient dans un sourire avant de disparaître alors que j'ouvrais mes paupières après plusieurs essais non concluants.

— Putain de décalage horaire de merde, je soupirais en voyant que la nuit commençait déjà à tomber.

J'étais complètement décalée.

On était en fin d'après-midi et je n'avais fait que dormir toute la journée.

La deuxième place dans le lit qui était celle d'Elyo se trouvait être vacante et froide, me prouvant que lui avait tout le contraire.

Il n'avait que trop peu dormi.

Chasse le naturel et il revient au galop, comme on dit...

Comme sa sœur plutôt, il m'avait tiré de mon sommeil cette nuit. Tentant de faire le moins de bruit, il avait presque réussi à sortir du lit sans me réveiller, mais c'était sans compter mon corps qui ne sentait plus le sien et sa chaleur habituelle.

Mais j'avais continué de faire croire que j'étais toujours endormie lorsqu'il s'était assis par terre pour tenter de réécrire des passages du livre que Flynn m'avait prêté.

Une fois de plus.

Seulement éclairé par la lampe torche de son téléphone. En silence. Et en toute discrétion, il tentait de s'améliorer à écrire. Il ne pouvait pas faire disparaître sa dysorthographie, il le savait, mais il s'accrochait à l'idée de pouvoir suffisamment progresser pour ne plus compter sur l'aide de son meilleur ami.

Pour ne plus être le poids qu'il pensait être.

— Sale mocheté, soufflais-je en passant devant le miroir après m'être levée de mon nid douillet.

Mais je me stoppais devant la glace et fronçais avec force les sourcils en sentant le nœud dans mon ventre.

— Toi aussi tu sens que tout va mal tourner ? Et que c'est bien trop calme pour être normal ? demandais-je à mon reflet sans obtenir de réponse.

VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant