41. Cachoteries surprenantes.

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Ryo Moreno

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Ryo Moreno

Il a tué sa grand-mère.

Elyo a été forcé de tuer sa mamie à sept ans.

Mes larmes laissaient transparaître sur mes joues l'effet de regarder ses maudites cassettes, je me détachais de l'écran tandis qu'Elyo, à mes côtés, continuait de fixer l'écran noir, comme s'il voyait la suite même si l'enregistrement était fini, et je ne doutais pas qu'il parvenait à la visualiser, car il l'avait vécu.

Non.

Subi. Il l'avait subi, pas vécu. On ne vivait pas ces événements, on les endurait avec l'espoir que ça se finisse.

Je sais de quoi je parle.

Tous les deux assis sur le sol froid, des questions multiples me mitraillaient l'esprit, mais deux sortaient du lot, j'avais besoin d'une clarification :

— Kali c'est ton...

— Père.

— Et Aderito...

— Mon grand-père.

Kali et Aderito Keurton.

Ce n'était pas une surprise, mais entendre de lui la confirmation rendait les choses plus réelles, plus étouffantes. Plusieurs inspirations furent nécessaires pour tempérer le flux d'émotions qui pesaient sur mon cœur, réussissant à les cadenasser, je les sentais me crier de les laisser exploser sauf que je craignais de me noyer si je leur obéissais. Je cherchais maintenant mes mots, sachant qu'ils étaient décisifs de ma réaction, ceux qui allaient briser le silence qui s'étendait, mais contre toute attente c'était lui qui se charger de le rompre :

— Ce n'était pas si horrible que ça... Flynn est resté près de moi, même s'il avait peur et Aria et Luca m'apportaient de bons moments.

Mais les mauvais étaient comme des pommes pourries au fond du panier, ils contaminaient les autres, modifiant la saveur des meilleurs sauf qu'on était affamés alors on croquait ces moments et on s'en satisfaisait parce qu'on n'appréciait plus de la même façon lorsqu'on avait goûté au pire, le juste bon devenait une oasis de bonheur, alors Elyo n'avait pas tort, ce n'était pas si terrible que ça.

— Luca serait vexé d'apprendre que tu as juste passé de "bon moment" avec lui, taquinais-je pour désamorcer son expression torturée.

J'avais le droit à l'ébauche d'un petit sourire pour réponse avec un regard baissé. Je déviais :

— Ça ne change pas la façon dont je te vois, tu sais.

" — Pourquoi... tu as autant peur des insectes ? Comment est-ce arrivé ?

— Tu n'en sauras rien... la façon dont tu me regardes changerait... c'est tout ce que je ne veux pas."

Je les tenais en mémoire : ses craintes à ce sujet, mais malgré elles, il avait décidé de me montrer pour que je pense à autre chose que ce boulet de peur accroché à mon pied, que je traînais, agrafant au passage d'autres sentiments étouffants. Il devenait lourd d'avancer avec lui.

VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant