Chapitre 24

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Le bruit des voitures, les passagers qui discutent. Puis d'un coup cette silhouette noire. Un mouvement rapide mon corps se retrouvant plaqué contre la vitre, les morceaux me tailladant. Il est là, il arrive. Sa main vient se poser sur ma gorge pour la serrer, impossible de parler, je ne perçois même pas un visage. Je sens ma respiration se couper et je ne peux apercevoir qu'un sourire sur ce qui semble être sa peau noire charbon.

J'ouvre brusquement les yeux, tremblant faiblement et serrant la couette contre moi face à ce cauchemar. Je n'arrive pas à bouger ce serait-ce que pour regarder Emilie dormir, je me sens comme pétrifiée, la sensation qu'il est là, dans la chambre et m'attend me hante.
Après de longues heures j'arrive à me rendormir sous la fatigue mais mon réveil est difficile en sentant les vibrations sous mon oreiller, j'arrive à l'éteindre assez vite mais Emilie ayant l'ouïe fine dû à sa race, se réveille quand même.

-Désolée...
-C'est rien, ils auraient quand même dû faire les chambres avec les personnes de même classe ca serait plus logique.

Je sourie faiblement et commence à faire mon sac.

-Eh, tu te sens bien ?
-Pas trop...j'ai fait un cauchemar.
-Oh...Tu pouvais me réveiller tu sais.
-J'arrivais pas à bouger de toute manière mais c'est gentil.

Elle reste dans son lit tandis que je me rends à la salle de bain pour me préparer, je la salue ensuite avant de rejoindre Trina plus loin dans le couloir.

-Tu as une sale tête ma belle ca va pas ?
-Mal dormi.
-Oh...je te comprends, je dors mal aussi en ce moment...
-Tu fais des cauchemars ?
-Oui, toujours le même contexte je vois Thomas en train de mourir ou se faire torturer sous mes yeux mais je peux rien faire...et toi ?
-Ouais, j'ai rêvé de l'accident sauf que cette fois Gaspard était pas la et ce mec me serrait le cou pour m'étrangler.

Elle caresse mon épaule dans un signe de réconfort.

-Tu sais, ils ont ouvert un cabinet de psychologue à côté de l'infirmerie, j'y vais pour les cauchemars tu pourrais y faire un tour.
-Peut-être je vais y réfléchir.

Gaspard nous attend adossé au mur à côté de la porte de la classe, lui non plus n'oublie pas de me demander comment je vais, ce que je réponds encore une fois par la même chose. La matinée se passe normalement et nous rejoignons ensuite nos deux amis sur un des bancs de la cour pendant notre pause entre cours. Alice ne lâche pas son portable des yeux, même pas pour nous saluer.

-C'est intéressant ce que tu regardes ? Demande Trina.
-Je cherche des infos sur les enlèvements.
-Tu connaissais la nouvelle disparue ?

Elle daigne enfin lever les yeux vers moi pour hocher la tête.

-Ouais...mais je savais pas que c'était une hybride et je suis sûre qu'elle-même l'ignorait.

On entend un rire ce qui nous fait tous tourner vers Jasper, visiblement en train de se réjouir de la situation.

-Y'a quoi de drôle ?
-Tu crois vraiment qu'elle ne savait rien ? Tu es naïve, ces monstres savaient juste qu'ils n'auraient jamais été accepté s'ils en avaient parlé.

L'ambiance change radicalement, Trina ne le lâchant pas du regard.

-Ces "monstres" ? J'ai bien entendu là ?
Répond-t-elle.

Il se lève de son banc en lui faisant face.

-Parfaitement, ils sont contre nature on ne peut pas avoir 2 races ! C'est soit l'une soit l'autre c'est tout. Et le directeur est inconscient si il savait qu'ils inscrivaient des bêtes de foires comme ca sans son école.

Sans que nous comprenions ce qu'il se passe Jasper se retrouve projeter au sol, j'observe Trina la main en évidence devant elle. Avançant vers celui-ci qui dégaine une baguette, lançant un sort que la sorcière détourne facilement.
Lorsque les élèves comprennent ce qu'ils se passent ils s'agglutinent tous autour d'eux, le duel entre les deux sorciers étant lancé. Trina semble s'acharner de plus en plus allant même jusqu'à désarmer Jasper. Je ne vois même plus ce qu'il se passe tellement les gens nous poussent pour se frayer un chemin jusqu'à la dispute. Tout ce que j'aperçois, c'est les cheveux roses et longs de mon amie et sa main se levant pour sans doute tirer le coup final. Mais quelqu'un la retient, j'arrive à me glisser entre les personnes pour y voir Alice, prenant les poignets de la sorcière et les gardant au dessus de sa tête.

-Ca suffit...tu vas t'attirer des problèmes.

Un silence intervient ou on entend que le début des sanglots de Trina. Mais un rire vient prendre la place de ceux ci, partant de la foule.

-Jasper, tu t'es d'abord fait éclater par moi puis par une sorcière, décidément tu ne comprendras jamais que tu es une vraie loque.

Je reconnais la voix de ma colocataire qui fait diversion laissant la vampire éloigner Trina de la scène, le sorcier marmonne simplement en se relevant sous les moqueries de la foule. Lorsque celle ci se disperse la louve vient vers nous accompagnée d'un garçon que je ne connais pas.

-Ca va aller ?

Demande-t-elle à Trina qui séchait ses larmes en acquiesçant.

-C'est un gros con faut essayer de l'ignorer.
-Visiblement c'est pas ce que tu fais.

Réponds Gaspard.
-C'est vrai mais c'est mon passe-temps de l'énerver, c'est pas tout les jours qu'on a une brute qui se fait battre par toutes les personnes qu'il essaie de moquer.
-Pas toute...

Dis-je murmurant mais personne ne semble y prêter attention. Nous sommes coupés par le proviseur venant dans la cour avec un micro et quelques hauts parleurs, si c'est la dispute qui l'a fait descendre il doit pas rigoler avec la violence entre élèves pour carrément faire un discours improvisé.

-Mes chers élèves, je viens vous mettre en garde. Avec toutes ces disparitions il serait bien dangereux de ne pas vous sentir concerné. N'importe lequel d'entre vous pourrait être visé ne serait-ce que pour attirer un de vos proches étant hybrid hors de l'école, je sais que vous êtes sous tension mais l'heure n'est pas à la discorde. Je vous demande de faire attention à vous mais également à vos proches et vos camarades, surtout à l'extérieur. Même si vous êtes persuadé de ne pas être un hybrid, soyez sur vos gardes.

Nous restons silencieux pendant tout le long de son discours. Je suppose qu'il dit ca car ce soir, la majorité étant à l'internat retourneront chez eux avec le week end, ce qui est mon cas.

Génération surnaturelle TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant