Chapitre 8

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Je publie tard, faute de temps néanmoins je fais de mon mieux pour publier donc s'il vous plaît encouragez mes efforts avec les votes ça ne prend que quelques secondes comparé aux jours que je mets à écrire. Vos votes et commentaires sont ce qui me booste.

Bonne lecture ❤️
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Vide

Apathique

Aride

Meurtrie

Détruite

Triste

Je me noie, je me noie dans cette marée haute de tristesse dont chaque vague houleuse s'échoue au fin fond de ma personne. Ni écho ni sentiments, je suis dans un état indicible. Entre pleurer où rire je ne sais plus ce que je fais. Qui me sauvera de cette noyade ? Serai-je sauvé ? Où peut-être, j'échouerai quelque part, là où tout sentiment sera éteint.

La mort est atroce, perdre un être cher est une douleur foulée d'impuissance atroce. L'impuissance de ne pouvoir changer les choses, de se dire qu'on ne reverra plus cette personne, nous sourire, nous parler, interagir avec nous est un supplice. Comment vivre sans cette personne du jour au lendemain ? Sans prévenir la mort emporte tout sur son chemin, sans nous laisser le temps, c'est là que ce dicton prend toute sa place, le temps ne nous appartient pas.

Tout fuse en moi comme une larve, tout se déchire en moi. J'ai peut-être fait du mal dans une vie antérieure, car je ne mérite pas tout ce qui m'arrive, je ne pense pas le mériter. Des jours plutôt, je vivais sans savoir que tout virerai au cauchemar, que ma vie était dans un sablier qui s'écoulait sans que je ne le sache. Je veux peser ma douleur, je veux l'arracher de mon cœur, je veux ne plus sentir ce sentiment atroce qui comprime mon cœur.

Je suis impuissante.

J'enterre ma sœur aujourd'hui, ma petite sœur, ma petite fille, mon bébé. Celle que je nourrissais, celle que je lavais, habillais, celle que je grondais, celle à qui je racontais des blagues pour qu'elle rit jusqu'à s'endormir, celle dont je prenais un malin plaisir à tenir la main, celle qui avait réveillé mon instinct maternel, mon désir de protection n'est plus.

Saïda, 20 ans, n'est plus. Je ne comprends pas.

Comment ?

Où ?

Quand ?

Par qui ?

Je n'ai pas la réponse et c'est ce qui me tue.

Je les regarde creuser au loin sans vouloir quitter ce cimetière.

Zall enterre ma sœur, un inconnu, un garde du corps qui enterre mon sang. Un étranger s'est occupé de ses funérailles, a réuni des personnes que je ne connais même pas pour enterrer ma sœur. Il m'a soutenu, me soutient, il est resté avec moi à l'hôpital, il s'est chargé de me ramener des vêtements, il a dormi dans la chambre au taquet de mes moindres besoins, il m'a ramené chez moi, me faisait la conversation même quand je ne l'écoutais pas, il zikrait pour moi quand je gardais le silence laissant simplement mes larmes s'exprimer, larmes qu'il prenait la peine d'essuyer à chaque fois. Et Badra dans tout ça ? Rire, il était en train de s'envoyer en l'air avec mon assistante, le jour où j'enterre ma sœur lui il baisse tellement en colère, je l'ai filmé dans son ébat. Sa famille ne m'a pas appelé, personne ne s'est intéressé à mon état à part Zall et mes deux employés.

Et encore au cimetière seul Zall est là avec des inconnus.

- Nous avons terminé Sadio.

- Elle est morte hein ! Fini fini ! Couiné-je en me tenant contre cet arbre lointain d'où je les regardais de loin s'affairer sur le corps.

Justice Passionnelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant