Chapitre 39

40.3K 6.7K 1.1K
                                    

Votez commentez, comme d'habitude 😉❤️

Bigzou

___________________

Aziz thiam ( Madman ),

J'observe l'extérieur à travers la vitre de ma chambre qui me donne une vue panoramique sur mon jardin.

Je sirote un café en bas de jogging, le torse nu, n'ayant nullement envie de gérer des affaires aujourd'hui. La tête n'y est pas, l'envie à pris la poudre d'escampette.

J'observe cette maison avec beaucoup de mélancolie, ni l'ombre d'une femme, ni l'ombre d'un enfant ni celle d'un petit enfant et je l'ai voulu. Imposer la vie que je mène à une famille, ça n'aurait pas été juste, je me sentirais bien trop coupable.
Au plus profond de moi, j'aurais voulu être appelé papa donner une atmosphère familiale à mon enfant autre que celle que j'ai connu, être présent pour mon enfant là où mon père ne l'a jamais été.

J'aurais aimé un enfant spécifiquement, un fils parce que je voulais égoïstement un être qui me ressemblerait, hélas ce sont des envies que je dois réfréner.

Aussi grande qu'elle est, cette maison est vide d'âme.
Aussitôt que je l'ai acheté, j'ai déménagé, il n'y a pas de cadre, pas de décoration, rien de rien.

J'ai la grâce d'avoir le physique d'un corps de quarante ans même si ma barbe blanche fait défaut. J'ai un corps d'athlète parce que je vis dans un monde d'action qui transforme tes muscles même si tu ne le désir pas. Je peux prendre ma vie en main fonder une famille, à mon âge je peux mettre une femme enceinte et l'épouser mais je me sentirai trop coupable.

La chanson samahani de Dobet Gnahoré peuple ma chambre accentuant mes souvenirs. J'aime écouter cette musique quand j'ai le cafard parce qu'elle est pure et profonde.

Mes yeux caressent les photos de nos années d'université et ça m'arrache un mince sourire. On était qu'une simple bande dans la fleur de la jeunesse, on avait notre innocence, nos coups de folie, nos délires, notre complicité. Mamour a toujours été l'ami silencieux, le plus mature, toujours ennuyé mais qui était la quand même, j'étais celui qu'on traitait de con à chaque fois que je sortais un truc pourri, J'étais celui qui mettait la joie dans la bande, Malick était le plus bavard, il ne s'asseyait jamais, il restait toujours debout à bavasser aussi, il aimait bien écouter mes blagues, j'étais plus proche de lui dans la bande, on avait l'habitude de jaboter dans notre bulle. Kader était celui qui nous proposait toujours des plans foireux, il connaissait tous les plans de la ville, toutes les soirées aux programmes et elle la petite touche féminine qui nous faisait des caprices en a point finir.

J'observe la photo de Malick, celui qui fut mon plus proche ami, il était potelé, des fossettes creusées dans les joues. Sur la photo que je tiens, j'avais passé mon bras autour de son cou, je le rappelle que ce jour, je lui donnais des astuces sur comment aborder une fille, il a toujours été complexé par son poids, c'était bien dommage car à l'époque, il était une belle personne, naïf et souriant. Aujourd'hui il est mort et je ne cesse de me demander comment nous en sommes arrivés là ?

Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Nos parents étaient aisés. qu'est-ce qui nous manquait ? Qu'est-ce qui ne suffisait pas ?
Qu'est devenu notre destin ?

Tant de questions auxquelles je ne trouverai jamais réponse.

Comme un tsunami venu droit vers nous, ça nous a engouffré et nous avons naufragé dans une marre de mauvais choix. Nous nous sommes perdus et nous n'avons jamais pu atteindre la rive.

Nos choix pernicieux, nous ont détruit.

On était une bande innocente qui ne pensait à rien qu'à s'amuser et en une nuit tout à dérapé.

Justice Passionnelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant