Ndeye Binta Thioune,
Je sors du manoir afin de les rejoindre. J'ai prétexté un rendez-vous avec une cliente pour ne pas éveiller les soupçons de mon amie. Je m'engageais dans cette mission sans savoir que je me ferais une amie, une sœur qui me coûterait si chère. J'espère que le jour où elle apprendra tout, elle ne m'en voudra pas.
Une horrible voix me hèle dans le couloir.
- Fo dieum ?
(Tu pars où ?)- Dama la améle ?
(Je te dois ?) réponds-je.- J'ai hâte de te foutre hors de chez moi. Ta présence ici m'exaspère, ton amitié avec ma femme, m'exaspère, ta figure m'exaspère, pour faire plus simple, tu m'exaspères !
- Oh, mais je t'annonce officiellement que moi, tu ne m'exaspères pas, je te déteste ! De tes racines de cheveux jusqu'à tes orteils. Si ma présence t'exaspère tant, bah meurs, parce que tu vas me supporter encore et encore, je vais vivre ici, mourir ici, y pousser même des fleurs et ce, tant que mon amie sera auprès d'un salaud comme toi.
Il me pousse violemment sur le mur avant de me serrer le cou. Je tente de me défaire de sa poigne. Son regard de pervers sur mon corps me donne envie de vomir. Je n'ai jamais détesté quelqu'un comme je le déteste lui.
- Tu es belle, tellement, mais rebelle. Pourquoi tu t'entêtes à t'accommoder d'un simple titre d'amie de la première dame ? Tu pourrais être ma maîtresse.
Répugnée, je lui lance mon poing dans son ventre, avant de le retourner contre le mur. Il ne sait pas se battre ce pauvre con. Moi, j'ai suivi un entraînement excessif à cause de mon boulot qui l'exige.
- Beuss bo dioumaté dima diay sa yeufou say sayi damalay diongual.
(Le jour, tu te trompes encore pour jouer au pervers avec moi, je vais te circoncire.)- Soma diongualé, sa xarite lorr.
(Si tu me circoncis, tu détruiras ton amie.)- Lorr na bou yague ndax yow do goor sa toubey mo rey rek sinon dara amoussi. Domaram !
( Y a longtemps qu'elle est détruite parce que tu n'es pas un homme, c'est seulement ton caleçon qui est gros sinon y a rien dedans.)Je ramasse mon sac et pars alors qu'il éclate de rire derrière moi.
Chaque mois, je viens faire le point avec eux. Je salue tous les collègues d'autres me gratifient d'un sourire d'autres m'avoue que je leurs manque ce qui est réciproque d'ailleurs.
Arrivée devant son bureau, je toque deux fois avant d'ouvrir. Il est là, assis magistralement sur son fauteuil. Il est dans son élément, dans son environnement, il maîtrise tout et gère tout. Au-delà d'être mon chef, c'est un grand frère pour moi et pour tous ceux qui sont à son service. C'est l'homme le plus doux et gentil que je n'ai jamais connu, toutefois avec toute sa gentillesse quand il est fâché ce n'est pas du tout bon.
Je tourne la tête et aperçois l'autre. Je sais qu'il est particulièrement pressé que je lui donne de ses nouvelles.
- Enfin, tu es là ! Me presse mon collègue.
- Ce n'est pas de ma faute, vous savez que notre Dakar grouille d'embouteillage, Lou bess ? (Quoi de neuf ?)
- C'est à toi qu'on doit demander, parle-moi vite, me presse-t-il alors que mon chef me fixe l'air de me demander si je vais bien. Je le rassure d'un regard et m'installe face à eux.
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Justice Passionnelle
AventuraLa trahison d'un mari qui a toujours rêvé d'être à la tête du pays enclenchera le bouton de la Justice. Le bouton "Justice" déclenchera la ruée d'une avalanche de découverte. Si X est X alors qui est Y ? La cible n'est plus la cible. Qui es-tu Reine...