CINQUANTE.

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CHAPITRE 50.
EXTERNE.

Remus fixait la cage dans laquelle était enfermé son ami d'enfance, non, le traitre qu'avait été son ami.

Patmol était fermement tenus par des chaines. Ses poignets, ensanglantés par celle-ci, tremblaient, en accord avec ses traits, fixés au sol. Ses cheveux dissimulaient les larmes qui baignaient ses joues. De loin, Sirius ressemblait, d'une certaine manière, à sa cousine, il n'était plus le charmant jeune homme qui faisait tomber toutes les sorcières à ses pieds. Non. Il n'était plus rien.

Remus avait bien du mal à le reconnaitre même s'ils s'étaient quittés il y a seulement quelques jours. Sirius était méconnaissable.

Il n'était plus que l'ombre de lui-même.

La salle était remplie de membres du ministère. Remus n'en connaissait aucun, aucun ne s'était battu à ses côtés, alors pourquoi jugeaient-ils ceux qui avaient donné leur âme à cette cause ?

Remus aurait voulu courir hors de cette salle, fuir cette nouvelle réalité, ce nouveau monde qui n'était plus vraiment le sien sans ses amis.

Le brouhaha ambiant ne manquait pas de faire frissonner le maraudeur, l'apparition de Sirius avait suscité bien plus de bruits que les autres prisonniers. Sûrement, car il avait fait partie de l'ordre, et que sa trahison avait été une surprise pour tout le monde.

Dumbledore avait soudainement fait son apparition dans la pièce, faisant taire toute conversation. Sirius avait soudainement relevé la tête. Le cœur de Remus s'était serré en voyant le regard implorant de son ami.

Black avait attrapé les grilles, suivant des yeux le mage. Celui-ci l'avait royalement ignoré, prenant place à côté de la Ministre de la Magie. Les deux sorciers s'étaient mis à discuter comme de vieux amis, d'un ton léger, qui avait fait grogner Lupin. Quels hypocrites, avait-il pensé.

La séance n'avait pas tardé à commencer. Remus n'avait réussi à suivre le cours du long monologue prononcé par les juges. De toute manière, il connaissait déjà par cœur ce qu'il s'était passé il y a quelques jours. Il avait vécu ce drame. Il avait vu les corps de Lily, de James, il avait découvert Sirius, genoux à terre, pleurant la perte de son amour, il avait assisté à sa crise de folie. Remus savait tout. Du moins il le pensait.

Dumbledore l'avait forcé à venir. Remus n'avait pas eu la force de résister, le barbu en avait sûrement profité. Il est plus facile de manipuler quelqu'un en deuil, Dumbledore le savait mieux que personne.

« Vous êtes accusé de haute trahison ayant entrainé la mort de Lily et James Potter, de collaboration avec l'ennemi ainsi que d'homicide volontaire envers Peter Pettigrew. Que plaidez-vous ? »

Un silence de plomb était tombé sur la salle, Sirius secouait la tête frénétiquement. Son visage était contracté.

« Non coupable (chuchotait-il), non coupable ! criait-il cette fois plus fort, pour se faire mieux entendre. »

Il avait répété cette phrase de nombreuses fois, hystérique, désireux d'être finalement entendu.

Le procureur s'était mis à ricaner, haussant les sourcils, marmonnant qu'il était bien sûr de lui, pour un traitre.

Un couinement s'était échappé de la gorge du jeune sorcier à ce mot.

« Je...je dis la vérité. »

Sous les rires de l'audience, il s'était tourné vers le directeur de Poudlard qui avait feint la surprise.

« Dites-leur Dumbledore, dites-leur la vérité ! »

Le concerné avait haussé un sourcil, puis lui avait demandé ce qu'il voulait dire par là.

« Que ce n'était pas moi, que je n'étais pas le détenteur du secret des Potter. Je ne les ai pas trahis. »

La salle s'était alors agitée, chaque sorcier se regardait d'un air ahuri, chuchotait et s'exclamait. Le cœur de Remus fit un bond, il n'avait pu s'empêcher de remarquer que la voix tremblante de Sirius ne laissait transparaître aucun mensonge. Son ami n'avait jamais été très doué pour mentir, à qui que ce soit.

« Je ne vois pas de quoi tu parles Sirius. »

L'homme à la barbe argentée avait froncé les sourcils, abordant cet air innocent qui avait toujours fait frémir les maraudeurs. Il mentait. Remus le sentait, sans pouvoir expliquer pourquoi. Mais pourquoi mentirait-il ? Pourquoi ferait-il taire la vérité ? Pour qui ? Tant de questions tournait dans l'esprit du jeune homme, auxquelles il n'avait pas de réponses. Auxquelles il n'aurait probablement jamais de réponse.

A ces mots, le prisonnier s'était effondré, bon nombre de larmes coulaient sur ses joues. Pathétiquement, il reniflait à plusieurs reprises, ne réussissant à se retenir. A quoi bon ? Tout ces sorciers lui crachaient déjà à la figure, se moquaient de sa situation, le méprisaient autant qu'il se méprisait lui-même.

Remus s'était mis à taper du pied, nerveux. Lorsqu'il avait levé la main, ses intestins s'était contracté, tous les yeux s'était tourné vers lui. Le juge lui avait ordonné de parler, d'un air interrogatif. Le regard de Sirius avait croisé celui de son ami, Lupin y avait trouvé une multitude de sentiments. L'espoir prédominait.

« Pourquoi ne pas lui donner du Veritasérum ? »

Sous les regards ahuris des personnes présentes, Lunard avait haussé les épaules :

« Quitte à juger quelqu'un, faites-le comme il faut. Je suis sûr que Sirius sera ravis de prouver son innocence s'il dit la vérité. »

Le concerné hoche la tête vivement, les larmes toujours au bord des paupières, signifiant son accord.

Le juge avait laissé un long rire.

« Les preuves me paraissaient pourtant évidentes. Sirius Black est un traitre, tout comme l'a été son frère ou son amante, quel était son nom déjà ? (Après quelques secondes de réflexion, il reprit, ennuyé) Peu importe, elle aussi est morte en traitresse. Les chiens ne font pas des chats, vous devriez le savoir, Monsieur Lupin. »

Remus avait lâché un juron, se levant, poings serrés. De quel droit se permettaient-ils de parler de ce qu'il ne connaissait pas ?

« Vous ne savez rien de Freya ou de nous. Vous...Où étiez-vous lorsque nous nous battions ? »

Dumbledore avait posé sa main sur l'épaule du jeune homme, expliquant que Remus était épuisé, qu'il ne savait plus ce qu'il disait.

« Veuillez l'excuser. »

Remus s'était dégagé d'un mouvement d'épaule.

« Sirius est peut-être un traître, mais vous n'êtes que des lâches »

APOCALYPSE ━ S. BLACK.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant