QUARANTE HUIT.

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CHAPITRE 48.
FREYA BUSHWICK.

Voldemort, un large sourire aux lèvres, dépose le bout de sa baguette sous mon menton, le relevant.

« Tu as raison, je mentais. »

Alors que je m'apprête à lui répondre, un flash traverse mon esprit. L'image d'une forêt, sombre. Une respiration haletante résonne dans ma tête. Une voix. Sa voix.

Mes yeux se perdent dans le vide, se remplissant d'une multitude de larmes. Ma gorge se resserre brutalement, mon cœur est alors secoué de sanglots brûlants à l'entente de mon amant.

...

EXTERNE.

Les jambes douloureuses et tremblantes, Sirius court, à une vitesse fulgurante, plus vite qu'il n'aurait jamais cru le pouvoir. Sa respiration est désordonnée, chaque parcelle de son être brûle mais, son cœur, son cœur est probablement ce qui lui fait le plus mal. Il ne ressent plus qu'une peur viscérale. Cette peur qui lui tord les intestins et lui serre la gorge. Cette fichue peur qui l'a condamnée elle.

Il ne peut la laisser mourir à sa place, pas pour lui.

...

FREYA BUSHWICK.

Je secoue plusieurs fois la tête, lui ordonnant d'arrêter, sans cesse. C'est trop tard. Nous le savons tous les deux. Je bats des paupières, tentant de chasser les larmes m'assaillant.

« Arrête, je t'en prie, Sirius... »

Le brun secoue la tête, continuant à courir.

« Je refuse de te laisser là-bas.

—Ça devait arriver, tu le sais, ça ne pouvait pas durer. On le savait. Tous les deux...ça ne pouvait pas durer éternellement... Rien n'est éternel. »

Les gouttes salées roulant sur mes joues viennent décorer le sol poussiéreux sous moi, y traçant des éclaboussures difformes.

« Je t'aime. Depuis toujours et pour toujours. »

Sirius laisse échapper un juron, me disant de ne pas abandonner, pas maintenant. Je peux le voir trébucher, accélérant la cadence. Mais c'est trop tard. On ne peut plus se battre. Et c'est tant mieux. Je suis fatiguée de me battre.

« Je ne regrette rien. Ça valait le coup. Tout ça, ça valait le coup. »

Voldemort lève sa baguette, le temps semble se ralentir. Je murmure à nouveau ces trois mots que je lui ai déjà tant répétés, prenant aujourd'hui un sens tout autre. Plus lourd. Tragique.

EXTERNE.

Les larmes dévalent à vitesse folle, ne cessant de lui brouiller la vue, trébuchant et ralentissant sa course vers le manoir. Il allait arriver trop tard.

« Je suis en route. Dis-leur que je suis en route, que je me rends, s'il-te-plait—... »

Un lourd bruit écho dans son esprit, puis, il n'y a plus rien.

Un seul silence. Un silence de mort.

Sirius s'arrête. Au milieu de cette multitude d'arbres, seule la respiration haletante du jeune homme se fait entendre.

Sa voix ne résonne plus.

Ni le battement de son cœur.

SIRIUS BLACK.

À mon arrivée, toute trace de leur présence avait été effacée. Le seul silence de sa mort résonnait entre les longs et interminables halls du manoir. J'ai longtemps erré à la chercher, là où ils l'avaient laissée. Ce ne fut qu'en descendant des escaliers sans fin que je l'ai trouvée. D'un mouvement de baguette, une douce lumière s'élève dans ce qui semblait être une cellule. La cellule dont je n'ai pas réussi à la sortir.

Son corps git là, contre le sol froid. Face contre terre.

Les jambes tremblantes, j'avance de quelques pas, le souffle court.

Mes genoux entrent en contact avec la pierre lorsque j'arrive à son niveau, un sanglot étouffé m'échappe. Je n'ose pas la toucher sur le moment, sûrement par peur qu'elle se désintègre. Qu'elle disparaisse, que son souvenir s'échappe avec son corps. Finalement, mes mains se mettent à bouger, retournant ce qu'il reste d'elle, la prenant dans mes bras. Son corps est encore chaud contre le mien.

Je retire les longues boucles blondes de son visage, laissant découvrir les traits que j'aime tant. Mon cœur se serre d'autant plus à la vue de ce qu'ils cachent. Ses yeux, encore ouverts, n'expriment plus rien. Plus son amour, sa passion, sa douceur, sa détermination. Ils n'expriment plus qu'un seul vide, glacial.

Je ferme ses paupières, passant mes doigts sur ses pommettes bleutées et blessées. Toutes sortes de coupures et éraflures balafrent sa peau livide. Ses lèvres, ses lèvres que j'aime tant, forment un doux sourire. Le sourire qu'elle adressait à Lily, Marlène ou Remus lorsqu'ils se disputaient pour savoir qui aurait le dernier carré de chocolat, le sourire qu'elle abordait dès qu'elle s'occupait de Monsieur Pinpin, le sourire qu'elle avait chaque matin lorsque je me réveillais à ses côtés. Ce sourire qui réchauffait le cœur de tous ceux qu'elle croisait.

Je m'abaisse, déposant un baiser tremblant sur ses lèvres immobiles. Elles ne me répondent pas, ne font aucun mouvement sous les miennes comme elles le faisaient il n'y a pas si longtemps. Comme elles ne le feront plus jamais.

Ma gorge se serre violemment, m'empêchant de respirer normalement. Je serre son corps de plus en plus fort contre moi, nous balançant d'avant en arrière tandis que je sanglote pathétiquement.

Une larme s'écrase sur sa joue, une autre, puis une autre. Que j'efface frénétiquement de mon pouce, l'une après l'autre.

Je ne sais combien de temps je suis resté là, son corps inanimé contre le mien, dans un état complément second. À attendre qu'elle se réveille, qu'elle ouvre les yeux, pétillante, clamant que c'était une blague. Que j'étais bien bête de m'être fait avoir. Qu'elle me serre contre elle, passe sa main dans mes cheveux, caresse mon visage, me dise que tout va bien. Que ce n'est pas réel. Qu'elle est là, et le serait toujours. Qu'elle m'aime. À jamais.

Mais elle ne le fit pas. Elle n'a pas ouvert les yeux et ne m'a pas embrassé. Son cœur ne bat plus. Il ne bat plus pour moi.

Et tout ça, par ma faute.

...

(il reste trois chapitres ne partez pas!!)

APOCALYPSE ━ S. BLACK.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant