9. Que sont-ils ? 🐺

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Les hobbits sont en trains de dormir dans le grand lit de la chambre que nous avons loué pour la nuit. Nauro est couché à leurs pieds, Aragorn est assis sur le seul siège de la pièce alors que je suis debout à ses côtés devant la fenêtre. Un grand bruit résonne à mes oreilles d'elfe... Comme une porte que l'on aurait jeté au sol. Une porte massive. Les portes de la ville.

-Ils arrivent.

Aragorn tourne la tête vers moi alors que je laisse mon énergie camoufler la présence ténue de l'anneau. Anneau qui se trouve dans la poche de Frodon qui est réveillé et assit sur le lit. Lui aussi attend de voir la suite. On entend quatre chevaux arriver à pleines vitesse et nous les voyons enfin. Les quatre Nazguls sautent presque de leur chevaux pour pénétrer dans l'auberge du Poney Fringants. Quelques instants plus tard j'entends le son ténue de lames que l'on enfoncent dans du tissus, des plumes... Donc ils ont mordus à l'hameçon. Je jette un regard à Aragorn et il hoche la tête. Je comprends alors ce que je dois faire alors que les cris de colère des créatures résonnes. Je focalise mon esprit sur un petit promontoire que je connais bien à plusieurs kilomètres de la ville et j'y concentre l'énergie de l'anneau. Immédiatement les quatre ombres sortent de la taverne et sautent sur leurs montures.

-Que sont-ils ?

Aragorn et moi nous tournons vers les hobbits pour voir Sam et les cousins maintenant bien réveillé. Je retourne mon attention vers les nazguls et laisse Aragorn expliquer.

-Autrefois des hommes, de grands rois. Puis Sauron l'imposteur leur a offert neuf anneaux de pouvoirs. Aveuglés par leurs avidités ils les acceptèrent sans poser de question. Et sombrèrent l'un après l'autre dans les ténèbres.

Les quatre cavaliers font faire demi-tour à leurs chevaux et quittent la ville. Je prends alors le relais pour terminer l'explication.

-Désormais ce sont les esclaves de la volonté de Sauron. Ce sont les nazguls. Les spectres de l'anneau. Ni vivant, ni mort. A chaque instant ils sentent la présence de l'anneau. Ils sont attirés par le pouvoir de l'unique. Ils ne cesseront jamais de nous pourchasser.

Une fois sûre que les ombres sont loin je me tourne à nouveau vers les hobbits et je vois bien que ce que je viens de dire les terrifie. Aragorn se lève et pose sa main sur mon épaule.

-Nous partirons à l'aube. Dormez à présent.

A contre cœur les quatre petits se couchent à nouveau mais je vois bien qu'ils ne dormiront pas vraiment. Je décide donc de les endormir un peu de force. Ils doivent être en forme pour demain. Ce sera une longue, très longue journée de marche. Je m'avance donc doucement et tour à tour je pose un baiser sur le front de chaque hobbit. Le dernier est Frodon et il a très bien comprit ce que je fais puisque ses amis sont tombés de sommeil en quelques secondes.

-Elwing ?

Je me stop et m'assois près de lui pour l'écouter.

-Oui ?

-J'ai peur...

Doucement je pose une main sur la joue du petit être et je lui sourit avant de lui murmurer.

-J'ai jurée de te protéger et je tiendrais parole.

-Mais...

-Temps que je serais auprès de toi ne crains rien.

Il hoche la tête rassuré et je lui embrasse le front à son tour. Il s'écroule sur son oreiller et je me redresse en remettant en place la couverture sur leurs corps. Cela dérange Nauro qui se relève avant de se recoucher en baillant. Je ris amuser et lui caresse la tête avant d'aller me rassoir sur le bord de la fenêtre près d'Aragorn.

-Ils sont tombé dans le piège ?

Je hoche la tête et lui répond.

-Oui mais nous ne devrons pas tarder pour autant. A l'aube nous quitterons Bree sans nous retourner.

Je fixe toujours l'auberge par où sont sortis les ombres et j'entends encore leurs cris aigus déchirer la nuit alors qu'ils s'éloignent de la ville. Mon corps se détend un peu une fois sur qu'ils soient loin et je me laisse choir contre la fenêtre froide pour y coller ma tempe. Je porte ma main à mon bras blessé et je gémis de douleur quand un coup d'électricité semble parcourir mon corps.

-Tu dois retourner à Imladris au plus vite Elwing.

Je secoue la tête et me redresse pour regarder mon ami.

-J'ai promis à Bilbo de protéger son neveu et c'est ce que je ferais.

Le rôdeurs soupire et attrape mon bras pour relever ma manche et m'exposer mon avant-bras veiné de noir sous le nez.

-Si tu meurs tu ne pourras plus le protéger.

-Je n'en suis pas à mourir Aragorn.

-Peut-être pas encore et ce grâce à ta magie mais cela ne durera pas.

Je secoue la tête et me détourne lui faisant bien comprendre que je ne dirais rien de plus. Il soupire et décide de changer de sujet.

-Comment était ta vie en comté ?

-Calme et reposante. C'est ce dont j'avais besoin après sa... après...

Je me tais et porte d'instinct ma main à mon cou où pend la clé d'Erebor.

-Après la mort de Thorin.

Je hoche la tête et il reprend.

-As-tu revus tes amis nains ?

-Dwalin est un jour venus nous rendre visite mais c'est tout. Et j'ai aussi revu Legolas.

-Il t'a soutenue après la mort de Thorin si je me souviens bien.

Je hoche la tête doucement et lui répond.

-Oui... Legolas a tenté de me changer les idées en venant souvent en comté et je l'en remercie. Avoir la compagnie d'un des miens était une vraie bouffée d'air pur pour moi.

-Sais-tu où il est désormais ?

-Normalement il devrait être retourné chez lui en forêt noir. C'est en tout cas ce qu'il m'a dit la dernière fois que nous nous sommes vus.

-Que ressens-tu pour lui ?

Je fronce les sourcils et regarde l'humain sans comprendre où il veut en venir.

-Que veux-tu dire ?

-Rien de plus que ce que j'ai dit. Comment perçois-tu Legolas après tout ce qu'il a fait ? Parce que rassure-moi tu sais tout de même qu'il ne fait pas cela pour rien ?

-Je ne vois pas vraiment ce que...

-Elwing il est amoureux de toi.

Je le fixe surprise et je hoquète.

-Je ne... je n'en savais rien... je ne sais pas... je ne l'aime pas ainsi. Je ne me suis jamais projeté dans ce sens-là ! Pour moi après Thorin il n'y avait...

-Je ne te dis pas cela pour que tu lui saute dessus la prochaine fois. Je te faisais juste part de la situation.

Sans un mot de plus il s'enroule dans sa cape et se pelotonne plus dans le fauteuil me laissant avec mes pensées. Legolas amoureux de moi ? Un ricanement m'échappe. Impossible ! Je secoue la tête amusé par ce que le rôdeurs vient de me dire. Le fils de Thranduil n'est pas amoureux de moi et je ne le suis pas non plus. J'ai trop souffert après Thorin. Je n'aimerais plus jamais personne ainsi.

La louve d'ImladrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant