13. Vous m'avez manqué père... 🐺

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J'ai réussi a échappé à mes frères et ma sœur. Même si je suis profondément heureuse de les retrouver j'ai besoin de calme pour remettre mes idées en place. Nauro et moi nous sommes donc réfugiés sur le plus haut balcon qui surplombe la citée caché. Là où se trouve le bloc de quartz qui sert à mon père pour lire les cartes à l'écriture de lune. Là où il lut la carte de Thorin qui nous permit de trouver la porte caché d'Erebor. Je suis assise les jambes dans le vide, Nauro coller à moi ma main parcourant la fourrure de son cou. Doucement mes souvenirs remontent en moi. La dernière fois que je suis venue ici, c'était en compagnie de Thorin et la compagnie. Sans même vraiment m'en rendre compte je commence à chanter une chanson que j'ai écrite il y a bien longtemps pour Thorin et la lignée de Durin. Une chanson que j'ai écrite en leurs honneur il y a bien longtemps et qu'il me plaît de chanter assez souvent. Elle me rappelle ceux qui sont tombé et ceux qui malheureusement ne reviendront jamais... Mes paroles sont emportées par le vent et par moment Nauro joint sa voix la mienne pour prolonger certaine syllabe en long et doux sons. Quand le dernier mot glisse entre mes lèvres je me rend compte que comme toujours je me suis mise à pleurer mais comme toujours je ne sais pas exactement quand... J'essuie mes joues alors qu'un bruissement d'étoffe dans mon dos me préviens que quelqu'un approche. Et à l'odeur je dirais que c'est mon père. Je tourne à peine la tête vers lui quand il s'assoit à mes côtés. Mais pour sa part il me sonde du regard alors que Nauro le force à se concentrer sur lui. Mon ami à poil reçoit des caresses avant que mon père ne le repousse gentiment.

-Cette chanson est magnifique.

Je regarde toujours devant moi quand je réponds enfin d'une voix plus sûre d'elle.

-Merci.

-Je suis désolé pour leurs morts.

Je hausse les épaules incapable de répondre à cela. Que pourrais-je dire de plus. J'ai échoué, j'ai échoué... Je ne peux pas changer le passé même si je serais prête à tout pour donner ma vie à la place de la sienne.

-Son destin était écrit avant même que tu ne te batte à ses côtés. Même en donnant ta vie tu n'aurai pu le sauver. Et... il ne l'aurait pas voulu Elwing.

Je tourne la tête vers mon père les yeux à nouveaux brillants.

-Nous ne le saurons jamais de toute façon.

L'elfe penche la tête légèrement vers la droite avant de m'interroger.

-L'aimais tu vraiment ?

Je hausse à nouveau les épaules.

-Non ce n'est pas l'amour qui m'unissait a Thorin. Nous avons tous les deux voulus le croire mais nous nous trompions.

-Je vois...

Avec un peu d'hésitation je me rapproche de mon père pour me blottir contre lui. Il m'entoure de son bras en réponse et embrasse ma tempe. Nous restons ainsi un long moment dans le silence face au soleil au zénith avant que je ne me décidé enfin à briser le silence.

-Vous m'avez manqué père...

Il resserre sa prise sur moi en soupirant.

-Tu m'a manqué aussi Elwing. Mais je suis fière de ce que tu as fait et de celle que tu es aujourd'hui devant moi.

-Moi je ne suis pas fière.

Je me lève et m'éloigne de lui pour aller me poster plus sur la droite juste au bord du vide. J'entends mon père me rejoindre et il pose ses mains sur mes épaules avec réconfort.

-Pourtant tu as empêché que les troupes du mal prenne l'est. Tu as repoussé Sauron en te postant droite et courageuse devant lui. Et tu as mené son anneaux et le porteur ici.

-Frodon est arrivé à moitié mort...

-Sans toi il ne serait pas arrivé du tout. Ta sœur m'a raconté ce que tu as fait. Tu aurais pu y laisser la vie et pourtant tu as pris les Nazguls dans ton sillage pour sauver ta sœur et le hobbit.

-J'ai agis ainsi car je n'aurais supporté qu'ils soient blessés ou pires.

Mon père soupire et me force à me tourner vers lui. Ses yeux sont maintenant dus quand il me parle.

-Arrête de toujours vouloir sacrifier ta vie pour celle des autres. Ton rôle n'est pas de mourir pour tout être que tu croise.

Je hausse à nouveau les épaules mais mon père m'en empêche en me secouant légèrement.

-Je ne dis pas cela dans le vent Elwing ! Beaucoup compte encore sur ta survie !

Il se détourne de moi pour regarder la vallée évoluer sous nos pieds.

-Je le sens, j'ai vu que ton rôle dans la chute de Sauron serait capital. Si tu meurs tout pourrait être bouleversé.

-Père de quoi...

Il me coupe d'un geste de la main.

-Pour le moment préoccupe toi de te remettre. Un conseil est prévu dans deux jours. Les représentants des différents peuples ne devraient plus tarder.

-Nous allons décider quoi faire de l'anneau ?

-Oui il ne peut rester à Imladris. Le conseil décidera de son sort.

-Il doit brûler dans la lave de la montagne du destin. C'est le seul moyen de le détruire. J'irais s'il le faut et...

-Elwing ! N'a tu donc rien compris à ce que j'ai dit ?

Je le force à mon tour à me regarder.

-Au contraire j'ai parfaitement compris. Je suis une amies de presque tous les peuples de la terre du milieu. Et comme vous l'avez dit si mon rôle est de contribuer à la destruction de l'anneau alors je le jetterais moi-même dans cette montagne maudite !

Doucement mon père me sert dans ses bras aussi fort qu'il le peut et tout en me caressant les cheveux me murmure.

-Tu est la digne héritière de notre famille... Je me vois en toi, je me serais jeté dans la montagne avec l'anneau si je l'avais pu et aujourd'hui je me maudis de ne pas l'avoir arraché des mains d'Isildur. Je ne le savais pas encore mais la petite fille qui m'attendais avec impatience a la maison se retrouverai un jour avec le fardeau de ma lâcheté à porter.

Je me détache de mon père pour le regarder dans les yeux mais il m'évite. Je le force à me regarder d'une main douce sur la joue et je lui souris.

-Je suis toujours cette petite fille impatiente qui aime son père et qui souffre d'être loin de lui... Et jamais je n'utiliserais le mot lâche pour vous désigner père. Vous êtes mon pilier, mon exemple et je vous suis reconnaissante pour tout ce qui vous m'avez appris.

Je vois mon père se dérider et il m'attire dans ses bras avant de nous tourner vers la vallée que nous admirons. Notre citée est ce que nous possédons de plus cher car elle est nos racines et notre futur. Mais plus je vieillis et plus je me rend compte que mon rôle de rôdeurs m'implante dans toute la terre du milieu et en fait mon foyer.

La louve d'ImladrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant