Death
C'est totalement à l'ouest que je sors de réunion. Mon esprit a bien assimilé tout ce qu'il a pu entendre dans cette salle mais mon coeur n'y arrive pas. Il a du mal à pomper pour obtenir son essence vitale afin de maintenir mon corps en vie. Il est redevenu mort et froid, comme avant son arrivée. Il va falloir que tu t'endurcisses à nouveau mon gars, ricane ma conscience, sinon je donne pas cher de ta peau. Le moindre faux pas est impardonnable, surtout dans le monde dans lequel t'as choisi de vivre! Cette dernière a raison. Je dois redevenir cet être froid et impitoyable que j'étais auparavant, avant qu'elle ne chamboule tout mon univers. Je ne dois plus rien laisser m'atteindre sinon je ne ferais pas long feu. Elle est partie bon sang! Elle ne reviendra pas! Je ne dois penser qu' à mes frères à présent! je suis leur futur président, je me dois de montrer l'exemple! Ce n'est pas en réagissant de la sorte que j'y arriverai bordel! Je trace ma route et me laisse tomber sur une chaise haute. Je m'accoude au bar et commande un Whisky. Bélinda derrière le bar me tend un verre que je vais pour saisir quand elle le retient et l'attire à elle, me forçant à me pencher au dessus du bar et me rapprocher.
-elle est partie alors? souffle-t-elle, ses yeux scannant la pièce aux cas où des oreilles puissent entendre ce qu'elle a dire. Il faut dire que les brebis ont été échaudées par le départ en fanfare de Savannah. Elle passe sa langue lentement sur ses lèvres botoxées. Je vais enfin pouvoir me rappeler à ton bon souvenir! Je t'aurai Death! bientôt...
Elle me relâche enfin. A quoi bon nier? Il y a un temps où mes vieux démons vont ressurgir et je retrouverais le chemin qui mène à leurs chattes. Je ne me fais aucunes illusions là dessus. Je lui tourne le dos et bois mon breuvage lentement sous le regard noir de mon frère. Je soupire. Killer n'est pas prêt à me pardonner. Je ne suis pas certain de pouvoir me pardonner moi-même alors je ne lui en veux pas. J'aurai pu déguster plus sévère hier. Il m'a tout de même épargné un passage à tabac mais je sens qu'il ne va pas en rester là et qu'il risque de me faire payer un bon moment. Je me lève et décide de partir au garage pour y passer la journée quand une scène attire mon attention. Je vois Ivy acculée contre le mur, en larmes, faisant face à une Samanta qui m'a l'air vraiment remontée. Cette dernière lui fait face, droite comme un i, les mains placées sur les hanches. Je m'approche et décide d'intervenir.
-qu'est ce qui se passe ici?
-rien, j'étais jute en train de dire ma façon de penser à ta copine! me dit Samanta d'un air mauvais.
-fais attention Samanta, même si mon père t'as à la bonne, ici tu n'es...
-qu'une pute? ne t'inquiète pas pour cela, moi au moins je sais ce qu'il en est et je ne m'en cache pas contrairement à d'autres! Cela ne m'empêche pas de penser que vous êtes une belle brochette de fumiers tous les deux et que lui avoir fait ça après la perte de son enfant est la chose la plus cruelle que vous auriez pu lui faire. Elle a bien fait de partir, vous ne la méritez ni l'un ni l'autre. Vous n'êtes que des hypocrites! crache-t-elle avant de partir en trombe.
Je m'approche d'Ivy et la prend dans mes bras.
-Ivy calme toi ma belle. Ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière.
-je l'ai perdu à cause de toi me crache-t-elle à son tour. Je n'aurai jamais du te laisser m'entrainer dans cette histoire. J'aurai du être plus forte et refuser!
-je ne t'ai obligé à rien que je sache, je gronde. Tu as agis en parfaite connaissance de cause et étais pleinement consentante!
Je tourne les talons saoulé par ce que je viens d'entendre. Je ne lui ai pas mis un couteau sous la gorge non plus bordel! Elle savait dans quoi elle s'engageait! Moi aussi je l'ai perdu! Moi aussi j'ai mal à en crever! Mais je ne lui rejette pas la faute dessus. On était deux dans l'histoire! Alors maintenant, il va falloir vivre avec son départ, vivre avec le fait qu'elle ne reviendra jamais! Bordel je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie! Même le départ de ma mère ne m'a pas fait aussi mal! et je ne peux même pas lui faire le reproche de m'avoir abandonné puisque c'est moi qui l'ai poussé à cette extrémité! J'enrage! je vais devenir fou! Je monte en moto et décide de partir en direction des cascades. J'ai besoin de me retrouver seul dans ce lieu qui abrite tant de souvenirs heureux. Je n'ai plus que ça à quoi me raccrocher! Il ne me reste plus que mes yeux pour pleurer!
Le lendemain, le trajet jusqu'à Phoenix est plus crevant que nos autres runs. Une certaine tension s'est installée entre frères. Arrivés à destination, les Mexicains nous attendent déjà. Chez eux aussi, la tension est palpable. Mon instinct me crie qu'il y a anguille sous roche et que nous devons nous méfier. Passée la porte, les mêmes mexicains habituels nous accueillent, seul un petit nouveau change de d'habitude. Le deal se passe sans problème et les caisses sont chargées quand je vois le nouveau porter la main à son dos et sortir son arme pour la pointer sur Eagle.
-ATF, levez les mains, vous êtes cernés crie-t-il.
Oh putain! Les flics? Qu'est ce qu'ils foutent là chez les mexicains? Ni une ni deux, foutu pour foutu ,je lève mon arme et vise. Le coup a le temps de partir et je me retrouve avec une balle qui m'érafle le bras. En proie à l'adrénaline, je ne sens pas la douleur. Des coups de feu tirés hors de l'entrepôt nous annonce l'arrivée de la cavalerie. Seulement, au lieu d'y découvrir la flicaille, c'est un groupe de motards postés en face du bâtiment qui nous canarde. Les Mexicains se joignent à nous pour riposter et après une demi heure d'affrontement, le dernier gus tombe enfin! Les Mexicains ont perdu un homme et deux blessés légers tandis que nous n'avons subi aucune perte. Juste moi légèrement touché. Tout le monde se dépêche de sortir et chacun reprend sa route comme si de rien n'était.
-tu m'as sauvé dans l'entrepôt, affirme Eagle en me soignant.
-tu es mon frère, c'est normal de se serrer les coudes! je lui réponds.
Il hoche la tête et part s'allonger sur un lit. La piaule a deux lit double. Le prospect, lui, va passer sa nuit dehors afin d'endiguer toute menace de se faire braquer la marchandise. On a trop à perdre! des milliers de dollars sont en jeu! Bandit s'allonge près d'Eagle et je me pose dans le second, Nitro ayant déjà pris ses quartiers. Le lendemain, l'adrénaline étant redescendu, je suis obligé de gober deux comprimés pour enrayer la douleur et pouvoir arriver à bon port sans me casser la gueule de ma bécane. J'aurai pu rentrer en van mais il aurait fallu que je laisse pour cela ma moto et il en était hors de question. C'est le seul vestige qu'il me reste de Charleen. J'y tiens comme la prunelle de mes yeux. Autant me casser une jambe que de la laisser en plan pour la rapatrier plus tard! Le retour se fait en soirée et mon père exige une réunion pour connaître tous les détails de l'opération.
-La marchandise a bien été rapatriée mais pas sans encombres apparemment. Peut-on savoir ce qu'il s'est passé exactement?
C'est Eagle qui expose les faits à son président sous l'oreille attentive de chaque membre présent. Tous se tendent quand il évoque la partie avec le faux mec de l'AFT et les autres motards nous attendant à la sortie pour nous canarder et voler la marchandise. Comment d'ailleurs ont-ils pu être au courant? A moins d'avoir été rencardé , je ne vois pas? a moins qu'on ait été suivis sur le trajet.
-ce sont des membres de nouveau Club qui vient juste de s'implanter nous informe Scareface après qu'on lui ai remis des photos des macchabés.
-vous avez été suivis? nous demande Skull un sourcil en l'air.
-non fait Nitro, impossible .On les aurai forcément repéré. Il n'y avait aucunes bécanes ni voitures suspectes qui nous collaient au cul ou plus en arrière.
-à moins qu'ils aient utilisés un drone nouvelle génération pour vous suivre à distance lance Scareface. Ces nouveautés sont super efficaces et ne se repèrent pas.
-putain lâche Indiana. Il ne manquait plus que ça!
-on s'en tient au plan initial rebondit Skull. On livre les Ukrainiens. Mais on va faire plusieurs convois pour faire diversion et tenter de les semer. Après la livraison, on s'attaquera à régler le problème et ce définitivement si besoin!
Tous le monde se lève pour se rendre au bar histoire de se détendre. Je ne suis toujours pas d'humeur. J'avise Killer avec Cindy sur un canapé et Bélinda plus loin qui s'occupe d'un de mes frères, à genoux, le regard ancré dans le mien. Je choppe une bouteille de Jack et pars m'enfermer dans sa chambre. Je m'affale et respire ses draps. Un foulard traine sur le lit puis je sens quelque chose de dur que je n'arrive pas à distinguer dans l'obscurité. J'allume et me fige. Je suffoque. Je n'arrive plus à respirer. Je tends la main et récupère son cuir qui trône fièrement sur le lit. Je le porte à mon nez et hume son odeur de cuir et de noix de coco mélangés. Bordel! Je me souviens encore de la première fois où je lui ai offert et la nuit qui a passé. Comment je l'avais prise à même ce lit avec ce cuir comme seul rempart face à ma faim insatiable que j'avais d'elle! Je le garde contre moi et m'endors dans ces draps, tout habillé, l'esprit embrumé de tous ces souvenirs!
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THE HOUNDS OF HELL : CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 2
RomanceAlors qu'elle mène de front une carrière artistique à New York et s'est affranchie de sa vie passée, un évènement inattendu va ramener Charleen auprès de ceux qui furent sa famille cinq ans auparavant. Death quand à lui , terrassé par la perte de s...