président

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Skull

Je scanne de mon regard acéré le salon pour y trouver mes frères. Ils sont pour la plupart détendus, un verre à la main ou une brebis sur les genoux. Certains discutent, d'autres rigolent. Je soupire. Ma famille! Pas celle du sang mais celle du coeur. Celle que je me suis créée au fil des années. En cet instant , je repense à mon père et a ce qu'il m' a toujours dit : l'important n'est pas les liens du sang mais ceux du coeur que nous construisons. Ceux là te seront beaucoup plus fidèles et loyaux qu'aucuns autres si tu sais les respecter et les entretenir au fil des années. Et il avait raison ce vieux con! Il était peut être dur et impitoyable, mais il était aussi très avisé et juste. Il ne prenait jamais une décision à la légère. Il est parti trop tôt, emporté par une balle perdue lors d'un braquage de la banque du centre ville alors qu'il passait devant par pur hasard. Une mort con ! Il avait survécu aux balles de nos ennemis pour s'en prendre une qui ne lui était pas déstinée. Sa mort m'a mise en poste trop tôt. J'avais seulement 21 ans, j'étais jeune et inexpérimenté mais il m'avait formé pour. Ce club était toute sa vie. Il en avait hérité de son père qui avec le grand père d'Indiana en étaient les fondateurs. Revenus de la guerre, amis comme les deux doigts d'une main, la société n'avait pas pu leur apporter ce à quoi ils aspiraient. Trop de normes, de règles désuètes pour ceux qui rentraient du conflict et qui avaient côtoyer la mort de trop près! Alors, fan tous deux de deux roues, ils avaient eu l'idée de se mettre au banc d'une société qui ne voulait pas d'eux afin de créer ce club et d'y accueillir ceux qui comme eux ne trouvaient leurs places nul part. Attention, ils n'acceptaient pas non plus n'importe qui. Psychopates, tueurs et violeurs pouvaient passer leurs chemins. Mais si vous aimiez rouler les cheveux au vent, aviez soif de liberté et étiez honnête et loyal dans votre façon d'être, alors vous aviez toutes vos chances au moment de postuler.

Nous avions grandi ici avec Indiana. De la même année, nous avions passé notre enfance non pas dans les jupes de nos mères mais dans le camboui du garage à remonter des engins de malheur comme les appelait ma mère, à écouter aux portes lors des messes au lieu de faire nos devoirs et à jouer à apprendre à tirer avec un revolver. Ce qui était tout sauf banal pour des mômes à peine sortis de l'enfance. Mais cette vie nous plaisait à lui comme moi et on ne savait rien faire d'autre.

Mes yeux se posent enfin sur ce dernier. Mon ami, mon frère, mon binôme. Celui a qui j'ai donné ma soeur car il l'aimait trop. Qui est devenu au fil du temps comme un jumeau. Je le connais tellement bien que je souffre pour lui. Mon coeur saigne. Je peux lire la détresse qui l'habite en ce moment d'avoir laissé partir de nouveau Charleen. Cette gosse je l'aime comme la mienne. Je l'ai accueilli au sein de notre famille à ses dix ans et nous avons tout fait pour l'aider à guérir. Elle a créé un lien indéfectible avec mon fils et a été sa lumière alors qu'il était coincé dans ses ténèbres. C'est le rayon de soleil de tout le Club. Elle arrive à tirer un sourire parmi les frères les plus renfrognés. Elle est solaire. Il est hors de question que ce fils de chien nous l'arrache une nouvelle fois. Il va falloir que je me renseigne afin de savoir ce qu'il en est réellement de ce mariage qui ne pourra de toute manière avoir lieu si divorce il n' y a . Pas sur que Ash signe et leur facilite la tâche.

Ca s'annonce mal. Quand il y a cinq ans, il a fallu prendre une décision pour la gosse, je n'étais pas serein. J'étais encore perdu dans mes souvenirs. Ma régulière et son ventre rond portant fièrement notre fille puis quelques minutes plus tard en sang sur le gravier, son corps allongé au sol, se vidant de son fluide vital. Doc avait assuré comme toujours mais il s'avère qu'elle avait perdu notre fille. Je l'avais vu sombrer comme Charleen jour après jour sans pouvoir lui prêter mains forte. Je n'étais pas équipé pour aspirer sa détresse. J'aurai tant voulu ne la porter que moi et laisser à mon fils la chance de grandir avec sa mère. Seulement voilà, la vie est faite ainsi, on a pas toujours ce à quoi on aspire. Elle avait basculé dans la folie, voulant se donner la mort avec notre fils. Un jour que je rentrais plus tôt de run, le jour des cinq ans de Ashton, je l'avais trouvé un cutter à la main prête à entailler son enfant et elle par la même occasion. J'étais arrivé à temps pour lui éviter de commettre l'impensable. J'avais alors confié Ash aux régulières et l'avait amené dans une clinique spécialisée parce que je ne savais plus quoi faire. J'étais totalement démuni. Je ne souhaitais pas cela pour mon fils ni pour Charleen. J'avais alors accepté de suite quand j'avais compris ce que souhaitais Indiana. Il voulait la sauver coûte que coûte. J'espérais juste que l'on ne l'avait pas poussé dans la gueule d'un plus gros prédateur!

Samanta me regarde et me sourit. Son regard bienveillant sur les gens m'apaise. Elle a une philosophie de vie que peu de gens possède. Il faut avoir connu la mort et la douleur pour cela. Cette jolie blonde malheureusement n'a pas été épargnée. Elle avait perdu son unique enfant et ses parents quand elle est venue frapper à ma porte. Son mari la battait . Je l'ai accueilli et lui ai expliqué les règles du Club. Elle n'a pas cillé quand je lui ai parlé de ce que l'on attendait d'elle. Je lui ai par contre bien indiqué que personne jamais ne la forcerait ou ne lèverait une main sur elle. Et depuis qu'elle est rentrée, je suis le seul à partager sa couche. L'inverse n'était pas le cas jusqu'à quelque mois de cela. Je me suis aperçu , je crois, qu'elle m'attirait réellement et je ne m'étais même pas rendu compte que de moi-même je lui avais laissé l'exclusivité. Je n'en touchais plus aucunes autres. 

THE HOUNDS OF HELL :  CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant