noeud coulant

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Charleen

Assise dans l'avion, je ressasse le scénario que je vais pouvoir servir à ce cher Massimo. Je soupire. Ca me fatigue d'avance. Je déteste ca. Ne pas être libre de mes mouvements et devoir en référer à qui de droit! Devoir vivre comme cela jusqu'à la fin de ma vie? plutôt mourir. Je ne peux même pas me l'imaginer. Mon mariage avec A n'avait rien à voir. J'étais libre de mes faits et gestes et même s'il était possessif, je menais ma vie comme je l'entendais! Merde, ça m'a clairement chamboulé de le revoir! J'avais encore les papillons dans le ventre et le coeur qui bat la chamade. Et cette pouffiasse qui pense me ressembler! non mais quelle horreur! puis il y a eu la phrase que je rêvais d'entendre des années auparavant : je n'ai pas couché avec elle. Ivy a osé venir me trouver également. Ils s'étaient clairement mis d'accord avant, ça n'est pas possible autrement! et si c'était la vérité? me susurre ma conscience. Je secoue la tête et m'inflige une claque mentale. Non! je ne veux pas y penser. De plus j'ai d'autres  chats à fouetter actuellement comme savoir comment je vais pouvoir me dépêtrer de cette situation! Bon sang, ma vie est vraiment devenue d'un compliqué avec le retour de ma garce de génitrice! Elle ne pouvait pas finir sur un trottoir comme toutes ses congénères. Non! il a fallut qu'elle devienne une prostituée de luxe! c'est horrible ce que je dis, je m'en rends bien compte, mais je n'ai aucune considération pour elle ni respect après tout ce qu'elle m'a fait subir étant enfant.

L'avion se pose sur le tarmac et un noeud prend possession de mon estomac. Je défait ma ceinture et me lève. En piste! allons jouer le rôle de la petite amie qui retrouve son amoureux! Pouah! si cela ca pouvait être vrai ! Massimo n'a même pas pris la peine de se déplacer et c'est cet horrible Max la menace qui m'attend patiemment face aux portes coulissantes. Je n'ai pas le temps de mettre un pied dans le hall de l'aéroport que je suis happée par une poigne brutale qui me force à le suivre comme une marionnette désarticulée. Quel rustre! Je suis presque sûre que j'en garderai la marque tellement ses doigts s'incrustent dans ma chair. Je peine à le suivre. Je souris et fais bonne figure face aux photographes qui sont agglutinés à la sortie comme des vautours attendant qu'on leur lance un reste de carcasse afin de pouvoir s'en sustenter! Le cérbère a mes côtés grince des dents et s'exhorte à placer un sourire pincé sur sa face patibulaire. Il me jette littéralement dans l'habitacle et verrouille derrière moi comme si je pouvais encore m'enfuir. Ce  n'est pas que l'envie m'en manque à cet instant mais j'ai bien trop peur de ce qui pourrait en résulter pour ma famille de coeur. La berline prend le chemin de la sortie et se faufile par les rues étroites du Centre Ville pour se garer finalement face à un hôtel résidentiel de l'Upper Side. Ca ne ressemble guère à mon immeuble. Qu'est ce qu'on peut foutre là? Alfonso se retourne.

-le patron m'a incendié suite à ta fuite, alors je te conseille de ne pas broncher si tu ne veux pas que je m'occupe de ton cas. Il m'a ordonné de te mener ici, alors t'es gentille, tu souris en traversant le hall et ne crée pas d'émeute sinon je serais obligé d'employer la manière forte et crois moi t'as pas envie de voir ça!

Je hoche la tête tout en lui adressant le regard le plus noir que j'ai en stock. Cela ne semble nullement l'impressionner puisqu'il descend nonchalamment de la voiture, tend ses clé à qui de droit et vient m'ouvrir la portière afin de me faire sortir. Il me tient toujours aussi fermement de peur que je ne m'envole peut être? on ne sait jamais, un coup de vent et hop, plus de Charleen. Disparue. Putain si ça pouvait être aussi simple. Je m'imagine déjà sa tronche s'il me voyait tournoyer dans les airs sans ne pouvoir rien y faire. Ca serait hilarant, ça c'est sur! Le ding de l'ascenseur me ramène à la réalité et la porte de la suite s'ouvre sur un Massimo rouge de colère.

-Tu étais passée où? rugit-il.

Je hausse un sourcil face à sa démonstration de testostérone. Un regain de courage. Peut être le fait d'être retournée chez moi m'a ravivé la combativité que j'avais perdu ces derniers mois.

THE HOUNDS OF HELL :  CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant