retour au bercail

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Charleen, de nos jours

A peine mes fesses posées sur le fauteuil, que la fatigue me gagne, l'adrénaline étant redescendue. Je jette un oeil par le hublot et me laisse envahir par mes souvenirs. Mes pensées dérivent.  La nostalgie me gagne. Les larmes me montent aux yeux. Je soupire et secoue la tête. Non! Je ne veux pas emprunter ce chemin! Je ne suis plus cette jeune fille brisée et dépressive qui a pris ce même avion en sens inverse il y a de ça cinq années!  Je suis à présent une jeune femme forte et indépendante! Quoique  j'ai à présent une laisse autours du cou dont je dois me débarrasser coûte que coûte! 

Il y a de cela un an, quand Marco Mancini est entré dans ma vie avec son petit fils, je les ai laissé mener ma vie et petit à petit m'enfermer dans une cage dorée. Cela a tout d'abord commencé par le choix d'un nouvel appartement, bien plus luxueux et qui ne me correspond nullement. Puis, ils se sont attaqués à mon style vestimentaire et à faire le ménage dans ma garde robe pour me manipuler telle une poupée. Pour finir, ils ont fait le vide autours de moi pour me priver peu à peu de liberté. N'ayant pas vraiment le choix au tout début, je me suis laissée faire. Massimo est, on ne va pas se le cacher, un homme plutôt canon et devoir l'embrasser  et jouer le rôle de sa petite amie en public n'était pas en soi désagréable. Mais il s'est révélé au fur à mesure que je le côtoyais comme un homme mauvais, possessif et perfide en privé. Il a bien tenté plusieurs rapprochements mais il n'en était pas question de mon côté. Il a alors tissé sa toile tout autours de moi jusqu'à en resserrer les pans et me faire prisonnière les weekend où il partait hors de la ville pour s'adonner à ses nuits de débauche. Il ne fallait surtout pas qu'il puisse  être pris en flagrant délit d'adultère, ça l'aurait foutu mal sur la toile. Il croyait à tort que je l'ignorais et me prenait pour une petite chose fragile sans défense. Qu'il continue à le penser, ça m'arrangeait. La cerise sur le gâteau avait été la demande en mariage qui m'avait laissé coït. Ils m'avaient bien assurés que cela n'irait pas aussi loin, aussi j'en étais restée comme deux ronds de flanc. Ils ignoraient que j'étais déjà mariée et je préférais garder cela sous silence. Il me fallait tout d'abord régler cette histoire dans un premier temps et en finir avec ce mariage bidon puis m'occuper du cas Massimo pour pouvoir enfin vivre ma vie. Et pour cela, une seule personne pourrait m'aider : mon père! Je n'avais plus le choix et je savais qu'il ne me laisserait pas tomber! Ce départ improvisé était en soi une bénédiction car sans Killer, je ne sais pas si j'aurai eu le courage de partir.

L'avion annonce la descente . Je ne me suis pas aperçu de la durée du trajet trop occupée à ordonner mes idées. Il y a cependant un paramètre que je n'ai pas pris en compte. A. Je ne sais encore comment je vais réagir en le croisant. Cela me terrifie car même si j'ai réussi à avancer sans lui, il n'en reste pas moins que mon coeur se serre et fait des loopings rien qu'à l'idée de le revoir. Je le hais autant que je l'aime encore. Mais pour mon bien, je me dois de tirer définitivement un trait sur cette histoire. Je descends et me tends quand je vois une carrure impressionnante sur laquelle repose un blouson de cuir aux couleurs du MC. Des années que je n'en ai pas vu! Deux yeux en amande me fixent et c'est comme si ces années n'avaient pas existé. J'en lâche ma valise et lui cours dans les bras.

-Chayton! je hurle à travers l'aéroport.

Tout d'abord étonné de mon apparence, il reconnait de suite ma voix et m'attrape à la volée pour me serrer contre lui. Je pleure et ris en même temps, mon émotion de le revoir étant à son apogée. Me tenant ainsi dans ses bras forts et rassurants, j'en oublie presque pourquoi je suis partie et à quel point il m'a manqué.

-tu m'as manqué petite soeur!

Un sanglot me déchire et je tourne la tête en entendant un raclement de gorge. Mon pilier est là. Droit et fier comme le guerrier qu'il est, quelques cheveux blanc viennent clairsemer sa longue chevelure ébène. Il n'a cependant pas changé! Je me détache de Chayton et avance dans sa direction.

-papa! je sanglote.

Il tend sa  main pour enserrer ma nuque et me plaque contre son large torse. Jusqu'à cet instant je n'avais pas conscience que son étreinte paternelle avait pu me manquer à ce point. Mes larmes coulent sans discontinuer. J'ai retrouvé le premier homme de ma vie!!Et pour la première fois depuis un an, je me sens enfin en sécurité.

-mon bébé! me souffle-t-il. Comme tu as pu me manquer!

Une larme roule sur sa pommette, signe de son émotion intense. Je n'aurai pu imaginer que ses retrouvailles seraient aussi fortes. Je me tends à l'entente de mon nom d'artiste. Personne ne doit me reconnaitre! personne ne doit savoir que je suis là!

-on peut y aller s'il te plaît? je n'ai pas envie d'être reconnue!

Il fronce ses sourcils et me fixe.

-un problème?

-non aucun, m'empressé-je de le rassurer. Disons que je préfère rester incognito pour avoir plus de liberté!

Je ne sais pas s'il gobe mon mensonge mais il acquiesce et nous sortons immédiatement. Je souffle. J'ai pour mon plus grand soulagement la joie de constater qu'ils ne sont venus qu'à deux. Je n'aurai pas supporté de le revoir aussi tôt. J'ai encore quelques minutes pour me préparer. Quoique le revoir dans les bras d'Ivy ne m'enchante guère mais me facilitera la tâche, pensé-je . Il sera plus facile et lui enclin à mettre un terme à notre mariage. Il ne me restera alors qu'à passer à la partie deux de mon plan même si je n'ai encore aucune idée de comment je vais m'y prendre. Car il est hors de question que j'épouse ce mafieux de pacotille. Et s'il croit dur comme fer que je finirais dans son lit, il peut s'assoir sur mon majeur et faire l'avion,! Une fois rassurée sur ma première partie de plan, je lève les yeux et me retrouve face au Houseclub. J'arrête de respirer littéralement. Je ne m'y attendais pas. Je reste droite sur mon siège, je ne bouge pas d'un pouce, même quand mon père vient m'ouvrir la portière.

-je.....je...balbutié-je. Je ne peux pas Papa!

-tout le monde est impatient de te voir ma puce. Tu n'as pas manqué qu'à moi ou ton frère mais à ta famille. Viens, je ne te lâche pas. Tu te souviens? j'assure tes arrières, toujours!

Prenant une profonde inspiration, je descend du 4x4 et mes yeux scannent l'horizon. La lune est pleine ce soir et on y voit très nettement. Rien n'a changé. Tout est resté en l'état duquel je l'ai quitté. Comme si tous les éléments s'étaient figés. Un vent de panique accompagne mes pas jusqu'à l'entrée. Que vais-je découvrir derrière cette porte? Forte de mes résolutions, je m'exhorte au calme et me répète comme un mantra : tu es forte, tu es indépendante, tu n'es plus cette fille brisée. Tu es forte, tu es...quand deux prunelles bleus océan se retrouvent dans mon champ de vision. Mon coeur me lâche. Je manque d'air. Mon dieu! Il est encore plus beau que dans mes souvenirs si c'est possible! Une aura bien plus dangereuse émane de lui mais ce qui me frappe le plus est la douleur que je peux lire au fond de son regard! Je me force à détourner les yeux et à les poser partout où il n'est pas mais c'est trop tard. Une douce chaleur a envahi mon corps et des paillons palpitent dans mon ventre. Mon traître de corps n'a apparemment reçu la consigne et n'en fait qu'à sa tête. Qu'à cela ne tienne, c'est encore mon esprit qui est aux commandes . Et lui se souvient bien du mal infligé et du goût de la trahison!

-Charleen! murmure un Skull que je ne pensais pas aussi ému de me retrouver. C'est bon de te revoir!

Il vient m'étreindre et c'est au tour de mes oncles et tantes, cousins et frères et régulières. Samanta me rejoint un grand sourire aux lèvres. Elle m'étreint sous le ricanement de certaines brebis dont Bélinda et une brune aux yeux verts, qui suce vulgairement une sucette. Elle me fixe et souris.

-un problème? je demande en haussant un sourcil.

-non aucun! je me demandais si c'était toi la princesse et si t'existais vraiment!

- en chair et en os et toi tu es?

-Tiffany, je remplace Savannah!

-Putain t'as fini par la virer Papa? je demande en m'adressant à Indiana. Mais bon pas de quoi s'en vanter non plus! je me retourne face à la brebis.

-pardon? tu te crois mieux que moi peut être? alors pendant que...

-j'ai aucune envie de savoir avec qui t'as déjà baisé même si je peux dire sans me tromper que tous le club a du y passer. Je n'ai rien contre toi si tu ne me cherches pas! sinon je donne pas cher de ton sort! je ne suis plus cette petite fille et même jeune fille que vous les pouffiasses pouviez piétiner! c'est du passé tout ça!


THE HOUNDS OF HELL :  CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant