Prologue

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Je salue le portier en poste et traverse le hall luxueux  de l'immeuble. Max la menace comme j'aime à l'appeler,  ce surnom étant le seul moyen que j'ai trouvé pour le supporter un tant soit peu au quotidien, suit mes faits et gestes à la lettre. Comme s'il possédait un scanner rétinien qui envoyait des images de mes actes en temps et en heure à son patron. Je souffle. Je hais ce sale type. Il me fait froid dans le dos mais pas assez toutefois pour ne pas le remettre à sa place quand l'envie m'en prend. Je sais je dois être devenue suicidaire avec le temps ou tout simplement je ne me suis pas assagis comme le dit le dicton. Vous savez, celui qui dit que comme le bon vin on se bonifie avec l'âge. Enerver un gus qui doit faire quatre fois mon poids  et qui ne sort jamais à découvert, entendez là sans être armé n'est pas des plus conseillé. Mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est inscrit dans mes gênes. Etre épiée en permanence à de quoi rendre dingo même le plus zen des moines boudistes c est peu dire. Le ding de l'ascenseur me ramène à de meilleures considérations. Douzième étage. Je suis arrivée. Je tourne la clé et entre dans mon appartement. Il est vingt heures. Je dois faire vite. Le cerbère qui me sert de garde va venir faire sa ronde hebdomadaire pour vérifier si tout est en ordre d'ici une demi heure. J'aurai ensuite trois heures tranquilles. Je le sais car c'est chaque jour le même scénario à la minute près. Il est réglé comme une horloge suisse. C'est d'un pathétique!

Je passe par le salon ouvert sur la cuisine dont les baies vitrées laissent accès à un New York scintillant sous les lumières de la ville, comme de minuscules lucioles qui clignotent dans le noir. Il n'y a bien que la vue que j'apprécie dans cet appartement. Je ne l'ai même pas choisi, il m'a été imposé. Il est à des années lumières de mes goûts : trop luxueux, trop tape à l'oeil, trop moderne, pas assez moi en somme. Je file en direction de ma chambre. J'aurai bien le temps d'y penser quand j'aurai pu filer d'ici en toute discrétion. Je tire une valise cabine de mon armoire et fixe ma garde robe en soupirant, me demandant ce que je vais bien pouvoir emporter. Décidément, ça aussi , ça ne me ressemble pas. Je passe en revue l'ensemble des pièces que contient mon dressing :  des tailleurs de luxe, des pulls en cachemire, des chemisiers en soie, des robes de soirées , toutes plus rutilantes les unes que les autres. J'avise une série de tshirt dans un coin qui à échappé à la tornade qu'est Bryan, mon collaborateur et deux jeans à l'opposé. Ca devrait faire l'affaire. Puis je sors de sous un meuble une boite poussiéreuse et y retrouve mes vieilles boots que je n'ai pas reportées depuis cinq ans. J'attends que ce cher Max ne monte à l'étage pour me changer. Je glisse mon bagage sous le lit et vais me faire un café pour patienter.20h30 n'ont pas le temps de s'afficher sur la console du micro onde que j'entends déjà un coup porté sur ma porte. Je zieute par l'oeuilleton même si je sais d'avance qui je vais y trouver. J'ouvre la porte tout en laissant la chaîne ma boisson chaude en main afin de ne pas éveiller ses soupçons.

-rien à signaler Mademoiselle Brown? me demande ce suppôt de Satan en personne. 

-rien comme d'habitude Alfonso ! dis-je dans un soupir.

-bien! me répond-il en hochant la tête. des visites de prévues?

Il me pose sa stupide question tout en sachant pertinemment que personne ne viendra. Quel con!

-Monsieur Mancini souhaiterait que vous ne sortiez pas du week end vu qu'il a du s'absenter et ne sera pas à même de vous protéger! Il tient énormément à pouvoir garantir au mieux votre sécurité.

Connard! traduction: il ne sera pas là pour te surveiller donc tu squattes l'appartement et tu ne bouges pas une oreille! Mais bien sur! Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu aussi?

-oui c'est sur. Je ne comptais pas sortir de toute façon.

-bien! à tout à l'heure alors! et si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à appeler!

Il fait demi tour et je claque la porte. Je m'empresse de regagner ma chambre au pas de course. Je n'ai plus une minute à perdre. J'enfile jean, Tshirt manche longue et un perfecto en cuir griffé Karl Lagerfield, le seul que je possède mais ca fera tout de même l'affaire, et plaque une perruque blonde sur ma tête à laquelle je rajoute une paire de lunettes de soleil. Un rouge à lèvres bordeaux appliqué rapidement et me voilà parée. Je jette un rapide coup d'oeil à la glace. Je n'ai plus rien à voir avec la jeune femme bon chic bon genre qui vient d'entrer il y a à peine une demi heure dans cet appartement. La mission est remplie. Je quitte ma bague que je pose sur ma table de chevet à côté de mon cellulaire que j'ai au préalable éteint.. Je transfère mes papiers de mon sac Louis Vitton à un petit sac à dos en toile et sors de l'appartement. Je souffle. Le plus dur reste à venir, rien n'est encore gagné. Je passe par le fond du couloir et appelle l'ascenseur arrière. Il mène à un panthouse au vingtième et dernier étage de l'immeuble et a un accès  direct au garage. J'ai sympathisé avec le propriétaire qui m' a offert l'opportunité de pouvoir m'en servir à ma guise et ce gracieusement suite à un souci avec quelques paparazzi trop entreprenants. Je pense surtout qu'il y voyait l'opportunité lui, de me mettre dans son lit sans trop d'efforts en guise de remerciements, ce qui n'arrivera pas de sitôt. Les sexagénaires, non merci, je ne suis pas aussi désespérée. Je tape le code qui m'a été cédé et que je connais par coeur et descend ensuite au garage. Je me fige quand je repère soudain un homme en costume muni d'une oreillette faire le tour des véhicules présents à l'aide d'une lampe torche puis s'éloigner et monter dans le second ascenseur. Ouf! je l'ai échappé belle! Je me faufile en direction de la porte de garage et offre un sourire charmeur à l'agent de sécurité dans sa cabine, qui contrôle les accès .

-je suis sincèrement navrée mais je descend à l'instant de chez Monsieur Blackbird, l'occupant du dernier étage , et je viens de m'apercevoir que j'avais oublié mes clés de voiture et mon portable dans son appartement. Auriez-vous la gentillesse de m'ouvrir afin que je puisse accéder au hall ?

-je vais l'appeler de ce pas et il vous renverra l'ascenseur.

-non, je l'ai laissé dans son bain, je souffle. Il ne vous répondra pas. Je vais plutôt faire le tour si vous voulez bien, je lui réponds d'un grand sourire.

-oui bien sur mademoiselle, je vous ouvre de suite. N'hésitez pas à repasser si vous avez un quelconque problème! me dit-il tout en jouant des sourcils.

Mais bien sur! un petit cinq à sept dans ta boîte à sardine m'enchante au plus haut point ducon! Je lui rend néanmoins un sourire taquin.

-bien sur je murmure. Je m'en souviendrais euh...

-James, mon nom est James.

-bien James. Merci

Il m'ouvre enfin mon précieux césamee et je m'engouffre dans l'obscurité de la nuit. Je m'enfonce dans l'avenue et en profite pour héler un taxi.

-où est ce que je vous amène ma p'tite dame?

-à l'aéroport.

C'est parti! Gateway me revoilà après cinq ans d'absence. Je m'étais pourtant jurée de ne plus jamais y remettre les pieds! seulement, mon coeur a tranché! Je ne peux ignorer l'appel de détresse que mon frère m'a lancé. Grand Ma' est mourante et sa dernière volonté est de me revoir avant de partir! alors allons y!

THE HOUNDS OF HELL :  CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant