Chapitre 34

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Le regard toujours fixé sur le message qu'affiche ma tablette, mon esprit est en pleine ébullition. Mais pourquoi le gouvernement des États- Unis me considère comme dissidente? C'est un comble, c'est moi qui a été enlevée, séquestrée et violée par ce bâtard, putain de merde.

Les larmes me montent aux yeux en repensant à tout ce que j'ai subi, à tous ces sacrifices que j'ai endurés pour ma patrie et voilà que maintenant on me laisse, seule à me débrouiller dans ce milieu plus qu'hostile. Et Lee, son mentor et ami, en faisait de même.

Et pourquoi dois-je demander de l'aide à ce Sacha, le bras droit d'Ivan Isaak, et non à Caitlyn ?

C'est ce point qui me déroute le plus.

Rageuse, j'essuie mes larmes du revers de ma main et vérifie le téléchargement sur ma tablette, il n'en est qu'à la moitié malheureusement. Je dois tout faire pour que celui-ci se termine correctement. C'est mon sauf-conduit pour reprendre ma vie, enfin je l'espère.

Je pose celle-ci, toujours en recharge, sur ma table de chevet et fais les cent pas dans cette maudite chambre en attendant qu'il se termine. Au bout d'une heure, c'est bon, les documents que j'ai sélectionnés ont tous été copiés vers mon cloud. J'efface par précaution mon historique des données et pendant l'heure suivante, je remets cette tablette avec tous les paramètres d'origine qu'elle avait quand on me l'a donné. Cela me paraît approprié puisque je sais que dorénavant je dois me sortir toute seule de ce pétrin.

Comment ?

C'est la question à un million.

Lee peut toujours courir pour que je fasse appel à ce Sacha, je ne sais pas s'il connaît ses antécédents mais je suis trop dans la merde pour faire confiance à quelqu'un d'autre maintenant. Surtout pas à un psychopathe comme le décrivent tous ici.

En attendant le retour de Viktor, je prends un des livres que Richard avait déposé dans ma chambre en même temps que ma tablette. Celui-ci est d'un tel ennui que je commence à piquer du nez. Au bout d'un moment, mes yeux se ferment et je sombre dans le sommeil. Quand je me réveille enfin, je me rends compte que la nuit est tombée depuis un petit moment. Viktor n'est pas revenu et personne ne m'a appelé pour le repas du soir. Il est vrai que je n'ai pas été présente durant une semaine suite à mon enfermement dans les sous sols de la maison mais quand même, connaissance Viktor il a dû prévenir son personnel que j'étais de retour.

En entendant mon ventre grondé, je prends la décision d'aller au cuisine me préparer un en-cas pour calmer ma faim. Un potage de préférence, puisque je ne dois pas surcharger mon estomac fragile.

A peine ai-je franchi la porte de ma chambre qu'un frisson d'appréhension me parcourt le corps et qu'une alarme dans ma tête résonne intensément. Le couloir d'habitude éclairé est plongé dans le noir, seul la luminosité de ma chambre l'éclair. C'est vraiment très bizarre, de plus la demeure est trop calme, j'ai beau tendre l'oreille mais pas un son ne me parvient. Munie du flash de ma tablette que j'ai récupéré dans ma chambre, j'éclaire celui-ci le temps que je trouve l'interrupteur.

Arrivée devant, je l'actionne mais rien ne se passe. Ouvrant la porte à ma droite, j'appuie sur le bouton mais toujours rien. Je fronce mes sourcils d'interrogation.

Pourquoi l'éclairage de ma chambre fonctionne et pas le reste?

Me retournant pour repartir dans celle-ci, seule pièce encore éclairée, je me stoppe à mis chemin lorsqu'elle s'éteint. Seul dans le couloir sombre avec la luminosité de mon appareil, un nouveau frisson d'appréhension parcourt mon corps. La petite voix dans ma tête me hurle : Danger.

Déboussolé, je ne sais que faire. Mon instinct me pousse à aller au rez -de -chaussée afin de voir s'il n'y a pas du personnels ou bien même des gardes dans le domaine. C'est impensable que Viktor me laisse seule, sans surveillance ni protection ici.

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant