Chapitre 35

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Je suis brutalement sortie de ma léthargie par un violent coup de poing au niveau de mon abdomen. Déjà fragilisé par les précédents coups reçus, la douleur envahit mes sens, un faible gémissement s'échappe de ma gorge. Mes yeux s'entrouvrent et se bloquent sur mon tortionnaire, arborant toujours un sourire malsain aux lèvres.

-Alors Sliucha (Salope en russe), c'est pas gentil de ta part de me laisser seul. Tu crois vraiment pouvoir échapper à ta punition en t'évanouissant, hein? Détrompes toi, on va maintenant attaquer les choses sérieuses.

Il approche de nouveau sa lame effilée près de mon visage.

- Voyons, voyons, vais-je entailler d'abord la joue droite ou bien celle de gauche, dit-il sardonniquement, un sourire mesquin au lèvre tout en mimant son geste. Oh! Et puis, peu importe de toute façon, le résultat sera le même.

C'est alors que, de ma vision périphérique, je vois sa lame s'approcher du côté droit de mon visage. Je dois absolument l'arrêter, aussi je me prépare, comme tout à l'heure, à le repousser grâce à mes jambes. Mais je suis bloquée dans mon mouvement. Horrifiée, je baisse mon regard vers le sol, le seau d'eau à disparue, à la place, je vois mes pieds liés et solidement attachés à un crochet.

- Tu croyais vraiment que j'allais me faire avoir une deuxième fois, fanfaronne mon tortionnaire. Allez, assez joué comme ça, tu vas maintenant...

C'est alors que la porte s'ouvre en grand et que la silhouette d'un homme apparaît, sa voix menaçante s'élèvant dans la pièce :

- Kakogo khrena ty delayesh', Nikolay? (Nicolas, qu'est-ce que tu fous?)

Mon tortionnaire se retourne précipitamment, sa lame frôlant de quelques millimètres mon œil.

- Nachal'stvo ! (Patron) j'interrogeai la prisonnière.

- Slaboumnyy. (Imbécile). Mais qu'est-ce que tu as foutu, bordel. Je n'ai jamais demandé qu'on l'interroge.

Et là, je vois apparaître un Ivan Isaak, furieux, déboulant dans la pièce. Il se précipite vers moi, scrutant attentivement mon corps.

- Pourquoi elle est nue, putain. Et c'est quoi toute ses ecchymoses sur son corps. Mais putain de merde, je n'ai jamais demandé qu'elle soit traitée ainsi. J'espère pour toi que tu ne l'as pas touché.

- Euh! Et bien, juste... juste quelques attouchements, sans plus. Et c'est Igor qui m'a dit qu'il fallait la préparer pour un interrogatoire, si j'aurais su, jamais je ne me serais perm...

Mon tortionnaire n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'il s'affale au sol, une balle logée entre les deux yeux. Ivan Isaak range son arme encore fumante dans son holster, caché par sa veste de costume. Celui-ci claque des doigts et deux colosses font leur entrée dans la pièce.

- Messieurs, détachez- la délicatement et installez là ici, dit-il en se retournant et en désignant la table du fond. Qu'on lui amène aussi une couverture et viré moi, cette étui de merde,gronde t il tout en s'emparant de l'étui rempli d'armes blanches se trouvant sur la table.

Un des deux gorilles actionne une manivelle afin de me descendre, ce faisant, son acolyte me réceptionne puis il détache mes mains liées par un couteau sorti de nul part.

Lorsque mes bras retrouvent enfin une position normale, une vive douleur m'assaille au niveau des épaules. Et que dire de mes jambes, elles ne me soutiennent plus. Mon corps et mon esprit n'en peuvent plus aussi, je me laisse choir contre cette homme massif, indifférente au fait de ma nudité devant ces deux inconnus et le frère de Viktor.

Manipulée, telle une poupée de chiffon, je me retrouve assis sur le rebord de la table, Ivan Isaak, le regard méprisant, me tendant la veste de son costume que j'enfile difficilement.

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant