Chapitre 28

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Et elle laisse sa phrase en suspens en m’adressant un joli clin d’œil. Puis en me tournant le dos, elle s'exclame

- Bon je te laisse, je crois que les deux frères vont avoir besoin de mes services sinon ils risquent de s'entretuer vu l'état de ton homme.

A ces mots, une vague de colère et de dégoût me soulève le cœur. Comment peut-elle croire que Viktor soit mon homme? Cet homme  m’a forcé, violé, je ne ressens que de la haine envers lui. Je lui attrape le bras pour qu'elle me fasse face.

- Eh! d'une, ce n'est pas mon homme, ils peuvent bien s’étriper, je n’en ai rien à foutre. Et de deux, c'est quoi cette allusion de tout à l'heure.

- Je t'aime bien, tu sais. Je demanderai à Ivan pour venir te voir avant la fin de cette semaine. J'aurais sûrement d'autres magazines à te montrer.

Stupéfaite par sa déclaration, elle arrive à se dégager de mon emprise et se dirige vers la terrasse où des bribes d'une conversation houleuse commencent à se faire entendre.

- Attends, je viens avec toi.

Elle se retourne précipitamment et de son doigt parfaitement manucuré me montre la pièce que nous venons de quitter.

- Stop, retourne dans cette pièce et attends le retour de Viktor. Ne mets pas plus d'huile sur le feu, imagine que Sasha te voit et pète son plomb. On sera dans de beaux draps là. Allez! Ouste. Je dois me dépêcher.

Affichant une grimace de contrariété, je franchis la porte du grand salon et je m'assis sur le canapé, le dos droit et les bras croisés.

- Putain fait chier, si elle croit que je vais attendre comme une gentille fille le retour de son maître, elle se fourre le doigt dans l'œil. Dans 5 minutes, je me lève et je vais voir ce qui se passe. Rien n’a foutre de ces putains de consignes et de ce Sasha.

Tapant du pied sur la moquette à plusieurs reprises, je me lève de ce maudit canapé tout en maugréant dans ma barbe. Après avoir fait au moins vingt fois le tour de la pièce, je sors de celle-ci sur la pointe des pieds afin de me diriger vers l’extérieur de la maison là où les voix de Victor et celle de son frère sont de plus en plus fortes.

Pour plus de sécurité, j’ouvre la porte de la bibliothèque dont la pastille en haut de la porte m’indique que c’est une pièce autorisé. est de couleur b la fenêtre donne sur la terrasse. Cette pièce est parfaite comme poste d’observation, les rideaux empêchent les personnes extérieur de voir ma présence et il me suffit juste d’entrouvrir silencieusement le fenêtre afin d’entendre la conversation. 

Aussi, le plus délicatement possible j'abaisse la poignée afin d’entrebâiller légèrement le battant pour mieux profiter de la conversation ou plutôt du déferlement de fureur des deux frères. 

- La discussion est close. Ne te mêles pas de mes affaires, dit Victor en pointant un doigt menaçant sur la poitrine d’Ivan. Jamais, je ne me suis initié dans tes affaires personnelles. Tu gères ton business et ta vie privée comme tu le souhaite, alors ai la décence de faire pareille avec moi.

 - Comment cette petite pute Américaine peut te faire tourner la tête? Elle n'est bonne qu’à faire des passes dans une de nos maisons closes de Mexico.  Dans deux semaines tu n’en voudras plus. 

- Dans deux semaines, elle deviendra officiellement Madame Ourbanovsky.

- Quoi???? s’exclama Ivan

- Nom de dieu, renchérit Caitlyn en anglais.

Quant à moi, le sang quitte mon visage et je me sens défaillir. J’attrape désespérément la poignée de la fenêtre et la ferme, je ne veux plus rien entendre. Quoique vu la scène, il n’y a plus rien à écouter, Victor empoigne à deux mains le col de son frère et commence à le secouer avec force. Ma main toujours posée sur la poignée se resserre sur celle-ci à en faire blanchir mes jointures. Mon rythme cardiaque s’emballe, ma tête bourdonne, mes poumons se compriment, j’hyperventile. Ma vision se trouble, non pas parce que mon corps est en train de me lâcher mais de grosses larmes incontrôlable s'échappent de mes yeux.

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant