Chapitre 23

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Attends là, il me traite de chienne, et il croit que je vais gentiment m'asseoir à côté de lui pour boire un verre.

- Je pensais que vous étiez un gentleman mais en réalité vous n'êtes qu'un goujat.

- N'inversons pas les rôles. C'est toi qui viens de me repousser. Mes intentions n'ont rien de pervers, je voulais juste te réchauffer.

- C'est vrai, dis-je un peu penaude, puis dans un regain de colère je contre-attaque. Mais vous oubliez que vous me séquestrez depuis des jours, que vous m'avez touché sans mon consentement et que vous étiez à deux doigts de me violer.

- Tu es à moi, dit-il d'un ton bas en se levant, un regard noir fixé sur moi.

Je crois que je viens de réveiller la bête. Il s'avance tel un prédateur, l'atmosphère vient de changer et tout mon être ressent le danger qui émane de sa personne.
A cette instant, toute ma combativité s'évapore et telle une biche apeurée, je regarde tout autour de moi une issue de secours. La porte donnant vers l'extérieur du jardin d'hiver est ma seule possibilité, je me précipite vers elle, enclenche la poignée de la porte, pousse le battant à plusieurs reprises mais, rien ne bouge. Cette foutue porte est verrouillée.
Brusquement, le bras droit de Viktor s'abat sur la porte à côté de mon visage me faisant sursauter. Je sens son corps athlétique collé contre mon dos puis, avançant sa bouche près de mon oreille.

- Ah ... Virginia. Mais que vais je faire de toi. Je vois que tu n'as pas encore appris la leçon. Et comme tout bon professeur je vais m'y employer. Il n'y a pas que le teaser pour t'éduquer, si tu m'y oblige j'utiliserai d'autres moyens, beaucoup, beaucoup plus trash. Igor est un maître dans l'art de la soumission. Cela me peinerait de te laisser entre ses mains, il a tendance à me rendre mes " invitées" plus dociles mais disons ... brisées de l'intérieur. Et forcément elles perdent en attraits.

- Alors pourquoi vous le faite.

- Car je n'ai pas de temps à perdre.  Aussi tu vas poser ton cul sur cette fichue chaise, maintenant, me dit-il en me hurlant ce dernier mot.

Je lâche un petit cri d'effroi et me laissant assez d'espace pour me faufiler, je file m'asseoir sur cette fameuse chaise sans attendre mon reste. J'avale d'une traite le verre de vodka que Viktor m'a servi tout à l'heure, l'alcool coule le long de ma gorge me brûlant au passage mon œsophage. Mais cette douce douleur me fait du bien et elle remet en place les rouages de mon cerveau quelque peu défaillants à cet instant. En relevant les yeux de mon verre, je vois que Viktor s'est assis en face de moi, un sourire radieux aux lèvres et me tendant la bouteille de vodka me dit :

- Un autre pour te donner du courage.

- Non, merci. Je souhaite avoir les idées claires. Je déteste perdre le contrôle.

- Je m'en étais aperçu. Bon! Voyons ce que nous avons à dîner ce soir.

Il prend le panier repas sur ses jambes et commence à sortir tout un tas de victuailles. A mon grand étonnement il s'agit d'un plateau de fromages accompagné d'une belle miche de pain et d'un saladier remplis de grappes de raisin. Avec un sourire à faire fondre ma petite culotte, et oui je dois bien l'avouer, il s'exclame.

- J'adore la France et ses petits trésors culinaires. Le fromage est mon péché mignon. Goûte, tu verras. Ces merveilles ont du caractère mais elles fondent en bouche.

- Et où est la bouteille de vin, n'est ce pas la boisson typique pour accompagner ce met ?

- Oui, dit-il. Mais je suis Russe, et pour moi rien ne vaut un verre de vodka. Allez je vais te servir, voyons voir, hum!  Un morceau de Brie bien crémeux pour commencer, tu vas adorer.

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant