Chapitre 26

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Deux semaines se sont écoulées depuis le départ de Viktor et beaucoup de choses ont changé depuis.

En premier lieu, cette horrible journée m'a complètement détruite. Bien que je m'étais préparé mentalement à devoir céder au désir de Viktor, il en a été tout autre. Après le départ de celui-ci, Igor a dû détruire la porte de la salle de bain pour me sortir de la pièce. J'étais sous la douche, je me lavais avec frénésie, à m'en brûler la peau. Je me sentais sale, impure, je voulais retirer son odeur, ses fluides. De retour dans ma chambre, je me suis enfermée sur moi-même, je refusais de boire et de manger. J'étais prostrée sur mon lit, amorphe à toutes les paroles et colères d'Igor. Il m'a pourtant menacé à plusieurs reprises de moult sévices pour me sortir de ma torpeur, aucunes de ses menaces n'ont fonctionné. J'étais déjà brisée de l'intérieur, il ne pouvait me faire plus de mal. Pourtant, mon âme n'était que colère. Colère contre moi-même pour avoir joui à plusieurs reprises pendant mon viole, en colère contre ce fils de chien qui m'avait détruite et en colère contre ce foutu travail qu'on m'avait imposé.

Au bout du troisième jour d'apathie, le jeune docteur de la dernière fois était venu m'ausculter, il était très soucieux de mon état. Par sa gentillesse, il réussit à me faire boire et il me mit sous perfusion afin d'alimenter mon corps. Nous avons fait plus ample connaissance, j'ai appris qu'il s'appelait Richard, qu'il était au service de Viktor depuis plus de dix ans et que c'était même lui qui avait financé ses études de médecine en Angleterre.

Au début de la deuxième semaine, de nouveau changement s'opère. La plus importante, c'est que je n'ai plus affaire à Igor ; Richard l'a remplacé. On me changea de chambre aussi. Je dispose dorénavant de celle-ci situé à côté des appartements privés de Viktor. Nous partageons la même salle de bains à vrai dire. Le pied, je ne suis plus obligé de demander et d'attendre afin d'aller aux toilettes. Richard m'informe aussi que si je le souhaite, je peux aller où je le désir dans la demeure, à l'exception de la chambre de Viktor, le temps de son absence, mais surtout de son bureau. Sinon je peux me rendre où je le souhaite, même dehors, sous bonne garde et seulement à l'intérieur de la propriété. Pour l'instant, je préfère rester dans mes nouveaux appartements.

Et le top du top, hier Richard m'a offert, de la part de Viktor un cadeau inespéré et inestimable, une tablette Android, sans connexion à Internet bien sûr, mais là ça n'a pas été vraiment un problème. Le soir même de son acquisition, j'ai détourné le logiciel espion implanté à l'intérieur, pirater la connexion de la résidence et j'ai pu envoyer un mail sur la plateforme sécurisé de Lee.

Et là, ce matin, je suis complètement surprise et abasourdi de la réponse que j'ai reçu cette nuit, vers les deux heures du matin, suite à mon message : "Extraction dans cinq jours, prise de contact avec agent ce matin".

Ils sont fous ou quoi, ils ont une personne en place, qui a maintenant un accès aux données personnelles de Viktor par le biais d'une tablette, et ils veulent que je rentre?

Je sais que pour l'instant, il va me falloir pas mal de temps pour cracker les données de Viktor car, d’une le seul outil en ma disposition est une tablette, pas l'idéal pour ce genre de mission et de deux il faut que j'attende qu'il soit présent afin qu'il se connecte à son ordinateur pour pouvoir l'infiltrer via le net.

Furieuse, je rédige à Lee ma réponse : " Négatif, besoin de plus de temps."

Merde alors, il ne m'avait pas séquestrée et violée pour s'en sortir sans dommage. Je voulais qu'il paye, je voulais me venger et un long séjour dans une prison sécurisé au fin fond du désert de l'Arizona m'irait très bien.

N'attendant pas la réponse de mon supérieur, je coupe la connexion Wi-Fi de la tablette puis l'éteint. Je la rallumerai plus tard afin de voir son retour.

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