Infiltrée

Chapitre 10

Deux ans et demi sont passés depuis ce fameux jour où j'ai tout perdu. Je survis tant bien que mal, dans cette nouvelle vie.

Professionnellement parlant, tout va pour le mieux. Autant dans mon métier d'agent du contre espionnage que dans celui de réceptionniste.

Et oui je suis devenue, d'après mes supérieurs, un agent efficace avec un taux de réussite de 100%. A chaque mission que l'on m'a donné, j'ai put voler des informations essentielles pour, soit faire arrêter de dangereux individus, soit pour aider d'autres collègues pour de futurs actions. Bref, rien ne m'arrête, je suis devenue une vraie tête brûlée.

Côté réceptionniste, que dire, c'est un travail plutôt intense. Entre les appels téléphoniques pour les réservations, l'accueil des clients, le règlement des factures, la gestion du room service, les demandes farfelues des clients, à n'importe quelles heures et le tout, avec le sourire et sans s'énerver même devant les clients les plus irascibles et les plus hautains. La aussi j'excelle, d'après le directeur de l'hôtel, si je continue dans cette lancée, je devrais prendre la place du chef réceptionniste d'ici quatre ans, quand il prendra sa retraite.

Du côté vie sociale, que dire, il faut se fondre dans la masse. Je dois être une personne normale, avec un minimum de sociabilité, même si ce n'est toujours pas mon truc, je suis une solitaire dans l'âme, mais bon je dois faire avec. Aussi j'ai deux amis, ce qui pour moi est un record.

La première c'est ma voisine Eva, Eva Collins. C'est une très belle jeune femme, grande, taille mannequin, un peu plus âgé que moi, elle a les cheveux noirs corbeau et de beaux yeux bleus. Pour ne rien gâcher, elle a un cerveau, elle travaille en tant qu'avocate avec le procureur de Los Angeles. On s'entend bien, on se fait pas mal de soirée entre filles mais elle a une fâcheuse tendance, c'est de vouloir me caser avec un mec. Elle a tout essayée, ses cousins, ses collègues, des inconnus dans des boîtes de nuit. Bref, elle est pire qu'un pitbull, elle ne lâche jamais l'affaire.

Mon deuxième ami et collègue c'est Adam Sharp, il travaille avec moi à l'hôtel, c'est mon binôme à la réception. Nous nous sommes tout de suite apprécié, il est gentil, calme, très diplomate. C'est l'homme de la situation en cas de litiges avec les clients les plus chiants et mon dieu, dans ce milieu, il y en n'a de trop. Il est en couple avec Sophia, une fille plutôt gentille et très timide. Ils ont l'air d'être très amoureux l'un de l'autre.

En parlant d'amour, sans parler des innombrables mec qu'Eva essaie de me fourguer, j'ai depuis peu un soupirant, très envahissant mais qu'y, hélas pour moi m'est impossible de me débarrasser puisqu'il s'agit de mon patron. Ce n'est pas le directeur de l'hôtel, non s'aurait été trop simple mais bien Monsieur Malcom Travis le milliardaire, propriétaire de l'établissement. Oui, voilà une semaine que je subis de sa part une cour effrénée. On s'est rencontré lors d'une convention qu'il avait organisé pour tous les employés de son vaste empire. Et bien sûr, c'est durant cette événement qu'il a fallu que je le bouscule, sans le faire exprès. Depuis, je reçois tous les jours à mon domicile d'énormes bouquets de fleurs. Et le pire, lui qu'on ne voyait pratiquement jamais à l'hôtel, à élu domicile dans la suite penthouse depuis notre rencontre, ce qui m'oblige à subir continuellement ses assauts toute la journée. J'en est même référée à mes supérieurs, car son petit manège, m'empêche fortement d'effectuer mon travail d'agent correctement.

Et là ce matin, devant le message que je viens juste de décrypter sur mon ordinateur, je suis stupéfaite par la solution qu'ils m'apportent : " Débrouillez vous pour qu'il n'interfère en rien dans votre mission. "

Ah! ah! ah! bien gentil, mais comment, hein! Elle est où votre aide. Démerde toi, c'est ça en gros leur conseil.

De rage, je ferme un peu brusquement le capot de mon ordinateur portable, de toute façon je dois y aller, sinon je vais être en retard au travail. Quand j'ouvre la porte de mon appartement, je tombe nez à nez sur un immense bouquet de roses rouges.