Chapitre 17

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La route devant mes yeux défile à toute allure. Je suis attachée au siège passager du 4x4. Celui-ci roule à une vitesse impressionnante, pratiquement à m'en faire vomir. Je bascule ma tête vers le conducteur afin de lui sommer de ralentir, mais je suis effrayée en constatant qu'il n'y à aucun chauffeur. Je tente de défaire les liens afin de prendre le volant, mais c'est impossible. Alors une main glaciale vient se poser sur mon épaule, je tourne la tête et pousse un hurlement en voyant derrière moi le cadavre en décomposition avancé de mon Grayson.

- Virginia, mon amour, viens avec moi.

J'ouvre subitement les yeux, la lumière du jour m'aveugle un peu, je suis en sueur et le rythme cardiaque de mon cœur pulse à m'en crever les tympans. En parlant de ceux-ci, une douleur à la tête s'invite dans tous se meli mélo de sensations. J'essaie de passer ma main sur mon visage mais tout mon corps est courbaturé comme si j'avais réalisé plusieurs fois le parcours du combattant et dieu sait de quoi je parle puisque ça a déjà été le cas.
Reprenant un peu contenance, je regarde un peu plus mon environnement. Je suis actuellement allongée dans un lit extrêmement douillet et je ne suis pas dans ma chambre. Mais qu'est ce que je fou là ? Et puis tel un wagon qui vient percuté le mur de la gare, tous mes derniers souvenirs me reviennent. L'altercation dans la salle de pause, l'invitation de Malcolm, le départ de Viktor, le trajet en voiture, le 4x4 qui nous fonce dessus, l'accident, à croire que j'y suis abonnée, les deux ombres inconnu se dirigeant vers moi  la seringue s'enfonçant dans mon cou puis plus rien, jusqu'à ce cauchemar, jusqu'à maintenant.
J'essaie tant bien que mal de me redresser et après un effort démesuré je peux enfin scruter la pièce. C'est une immense chambre, de la taille de mon appartement, en face de moi il y a une coiffeuse et à côté un grand secrétaire. A ma droite il y a une porte, je suppose la porte d'entrée et une grande armoire enfin, à ma gauche une immense baie vitrée de la longueur de la pièce. Et là je bloque sur le paysage qui s'offre à moi. Je peux y voir une grande prairie et au fond il y a le commencement d'une grande forêt, mais ce qui me perturbe profondément ce sont les flocons de neige qui virevolte et se dépose au sol afin de le recouvrir.
Il est en train de neiger, à Los Angeles, non impossible. Une angoisse monte en moi, bordel ! Mais où suis je ?

Cette montée d'adrénaline réactive les fonctions de mon corps et d'un geste brusque, je retire la tonne de couverture qui recouvre mon corps. Et là encore, nouveau choc, c'est quoi cette tenue ?
Je regarde effarée la chemise de nuit en dentelle et satin d'un blanc immaculé dont on m'a revêtu. C'est quoi ce bordel, où sont mes vêtements et mes affaires personnelles, mon sac à main avec mes papiers, mon smartphone, ma montre à mon poignée et ma...  A ce moment je pose frénétiquement ma main en dessous du cou. Ouf! Mon alliance suspendu à ma chaîne, est toujours là.
Rassurée au moins sur ce point, je m'assois au bord du lit. Mon dieu ce qu'il fait froid dans cette chambre, je dois bouger sinon je risque l'hypothermie. Mes jambes ont du mal à me soutenir mais j'arrive tant bien que mal à me poster devant l'armoire et à l'ouvrir. Celle ci est remplie de vêtements chauds, pull-over, pantalon, des jupes longues, ainsi que des collants, des sous vêtements beaucoup trop osés et des chaussures.

En me dévêtant pour des vêtements plus adéquate et plus fonctionnelle, je constate un long hématome partant de mon épaule droite descendant jusque sous mon sein gauche, c'est la marque de la ceinture de sécurité causé par l'accident. A  part cette marque, apparemment, mon corps n'a pas d'autres traumatismes . Je me dirige doucement vers la coiffeuse pour constater si mon visage a lui aussi des séquelles. Je suis soulagée de constater que les dégâts sont aussi mineur, j'ai une bosse au niveau de la tempe gauche, l'œil de se côté est marqué d'un beau cocard, j'ai quelques coupures mineurs sur le visage, ma lèvre inférieure est fendue et j'ai un autre hématome autour de mon cou. Celui-ci doit résulte de mon altercation avec Viktor. Après ce brave check up de l'ensemble de mon corps, je me reconcentre suis ma situation actuelle, à savoir où je suis et qui m'a enlevé. Je me dirige vers la porte de la chambre, je suis pratiquement sur que celle-ci est verrouillé mais je dois quand même vérifier. J'abaisse la poignée et comme prévu la porte ne s'ouvre pas. Je me dirige vers la baie vitrée pour constater qu'elle aussi est fermée.

C'est la première fois depuis que je travaille en tant qu'agent que je me retrouve dans cette situation, mais je sais quoi faire. Premièrement s'assurer que je ne suis pas épiée, je regarde minutieusement le plafond aucune caméra de surveillance visible, c'est déjà ça. Deuxièmement trouver un moyen de s'échapper ou de trouver un moyen de communication pour prévenir d'éventuels secours. Il n'y a aucun téléphone dans cette pièce et on ne m'a pas laissé mon sac donc mon portable. Aussi il ne me reste plus qu'à crocheter la serrure de la porte. Je fouille dans les tiroirs de la coiffeuse afin de trouver quelques accessoires utilent pour mon évasion. Mon butin est maigre et peu efficace, une lime à ongles, une pince à épiler et deux trois barrettes.
Après une bonne heure de prise de tête afin d'ouvrir cette maudite porte, j'explose de frustration et de colère.

- Putain de serrure de mer.., dis-je en balançant mes ustensiles à travers la porte.

Je suis dans un état second, le stress de l'accident, de mon kidnapping, toute cette situation, je ne réfléchie plus et de rage tambourine brutalement la porte en exhortant n'importe qui de venir m'ouvrir. Mais personne ne vint, alors n'en pouvant plus j'agrippe la chaise de la coiffeuse et la balance à travers la baie vitrée. Mais là encore rien ne se passe, la chaise rebondie sur la vitre pour atterrir sur le lit, sûrement du verre blindé.
J'hurle, totalement hystérique et je m'effondre en pleurs le dos contre la baie vitrée. Ah! Quelle belle espionne je fais. Mon cul ouais ! Sortie de mon périmètre de confort, la panique totale, je me serais moi-même foutue des claques si je pouvais.

C'est à cette instant que la porte d'entrée s'ouvre sur une frêle jeune femme à peine sorti de l'adolescence. Elle a la tête baissée et tiens un plateau repas. Il me serai facile de forcer le passage en la bousculant afin de sortir de cette pièce mais elle est suivi d'un homme d'une trentaine d'années, à la mine patibulaire et surtout armé d'une kalachnikov.
Elle pose son fardeau sur le secrétaire et sans même un regard pour moi, commence à sortir de la pièce.

- Hey! Attendez! Où suis-je ? Pourquoi on m'a enfermée ici? ... Je vous en prie, répondez au moins à mes questions.

Mais la jeune femme ne se retourne même pas et le colosse pointe sur moi sa mitraillette m'interdisant de faire un pas dans leur direction.
Sauf que, là maintenant, je suis à bout et mitraillette ou pas je veux des réponses à mes questions. De toute façon si on voulait me tuer, on l'aurait fait depuis longtemps.
J'agrippe le bras de la jeune fille la forçant à me faire face.

- S'il vous plaît, où je suis ?

Elle me dévisage, ses traits déformés par la terreur, elle ouvre la bouche afin de me répondre mais l'homme à la kalachnikov la tire en arrière la fesant sortir de la chambre. Puis se retournant prestement sur moi , il lève son arme et m'assène un violent coup de crosse à la tête. Avant qu'un voile obscure n'envahissent ma conscience je l'entends dire en Russe

- Tu vas obéir sale chienne. Tu vas voir ici les petites putes comme toi on les ....

InfiltréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant