Chapitre 40.2 : À l'oeil II

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TW : scène sanglante /!\ Une réplique de Cameron vous préviendra du passage 

— Ok, Alex et Maya, vous mettez Lyanna en sureté, décide Cameron rapidement. Lana et Caleb, on avance. À moins que tu ne puisses nous éclairer sur le sort des Doubles disparaissant, ajoute-t-il en regardant Caleb.

Le visage de ce dernier se rembrunit.

— Non, seule Clara avait accès à ce bâtiment. Pas faute d'avoir essayé pourtant.

— Très bien, tu viens donc avec nous. Mais sache qu'au moindre geste suspect, je me ferai une joie de te coller une balle dans le crâne.

— J'en doute pas, marmonne le membre du Comité.

Il se tourne vers Maya qui secoue la tête en reculant.

— On ne se sépare pas ! proteste-t-elle vivement. Je n'ai pas confiance en eux et encore moins en lui. On n'a pas à écouter tout ce qu'il dit !

— Il faut qu'on y mette du nôtre, Maya... Tant que nous ne donnerons pas une raison à Cameron de nous descendre, il n'en fera rien.

— Qu'est-ce que tu en sais ? Ce type est un sadique.

Cameron laisse échapper un souffle amusé. Je l'entends déjà dire : sadique, tout de suite les grands mots. Heureusement il s'abstient. Le bâtiment tangue de nouveau. Le cœur battant, je tourne la tête à la recherche d'une fenêtre mais le lieu est entièrement clos. Une migraine commence à poindre le bout de son nez. Je ne sais pas ce qu'il se passe dehors, cela dit, je doute que ça soit un feu d'artifice.

— Mets Lyanna à l'abri avec Alex, répète Caleb à sa sœur avant de se détourner.

Un cri résonne à l'extérieur. Cameron se redresse et me tend un révolver que je saisis avec hésitation. Ce n'est pas que je ne sois pas à l'aise avec les armes à feu mais je les trouve moins discrètes et précises qu'un bon poignard. Maya et Alex saisissent chacun Lyanna par un bras et détalent dans le méandre des couloirs. Nous nous enfonçons dans le sens opposé, nous dirigeant vers les hauteurs du bâtiment.

Nous empruntons une nouvelle cage d'escaliers presque désaffectée dont le carrelage des marches éclaté et fissuré témoigne d'un évènement passé d'une violence extrême. Je plisse les yeux tandis que Cameron ouvre la marche. D'un accord silencieux, il s'est placé en tête et je me suis mise à la fin. De manière à encadrer l'Alementa de l'Apparence et à pouvoir le maitriser en cas de soucis. Notre ascension semble durer une éternité enveloppée d'un silence, brisé de temps en temps par une explosion ou un hurlement. La sueur dégouline dans mon dos. Le sang pulse dans mes tempes et je sens que les maux de tête ne sont guère loin. J'ignore si c'est le stress ou si la température augmente vraiment mais j'ai si chaud...

— Il y avait un mur ici avant, déclare soudain Caleb en s'arrêtant.

J'arque un sourcil et observe l'intersection. Elle donne sur un long couloir. Je me penche pour inspecter le sol. Il n'y a aucune trace d'un mur ou même d'une quelconque cloison. Et je doute que ça soit le genre de chose capable de plier bagage sans laisser de vestige. Or il n'y a rien. Pas même un gravât. Seulement les restes d'un bâtiment qui semble en ruine. Mais, attends une minute... Je me relève brusquement pour regarder Caleb.

— Comment le sais-tu si tu n'es jamais venu ici ?

Du bout des doigts, il désigne quelque chose par terre. Au début, je ne vois rien. Puis en cherchant attentivement, je remarque les deux billes incrustées dans le sol.

— C'est l'énergie de ma sœur, avoue-t-il. Ce sont ses arpazos. Et comme elle est sous azalée, ils sont désactivés.

Mon radar personnel me le confirme. Je fais mine d'avancer quand Cameron me retient par le bras. De l'autre, il pousse violemment Caleb au milieu du chemin, à découvert. Ce dernier pousse un cri de surprise en se rattrapant du mieux qu'il peut pour ne pas tomber. Constatant que rien n'explose ou ne le transperce de part et d'autre, l'Alementa de l'Ombre s'aventure dans le couloir. Caleb ne fait aucune remarque et se contente d'un regard noir. Au bout de quelques mètres, nous nous retrouvons alors nez à nez avec une porte unique. Grande, blindée, puant la technologie au milieu d'un couloir complètement dépravé. Autant dire qu'elle fait légèrement tâche.

Alementa I - Braise [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant