CHAPITRE 4

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ELIA

- Waouh !

Je me regardais dans la glace, n'en revenant pas d'aimer autant ma nouvelle coiffure. Le carré était encore mieux que je ne l'avais imaginé. Il n'était pas trop court et m'allait jusqu'aux épaules. Les ondulations me donnaient du volume et j'avais l'impression de faire plus femme. Comment une simple coiffure pouvait autant changer une tête ? Je me trouvais belle pour la première fois depuis longtemps.

- Je te l'avais dit, me disait Adriana de sa chaise, tu es vraiment magnifique !

Je souriais en me tournant vers elle, me surprenant à me demander ce que Gus en penserait. Malheureusement, il était possible que je ne le sache jamais. Cette pensée faisait remonter une boule de tristesse dans ma gorge.

Je baissais les yeux sur le carrelage, voyant mes cheveux éparpillés sur le sol. La femme de l'institut était en train de balayer le sol. Adriana se levait d'un bond et je relevais les yeux, priant pour qu'elle ne voie pas la détresse sur mon visage. Je me retenais de fondre en larmes, encore.

- Ah, mes cheveux sont tous doux, ils en avaient vraiment besoin.

Elle s'approchait du miroir en touchant le bout de ses cheveux. Elle avait bien coupé aussi et ça lui allait vraiment bien. De toute façon, elle n'avait besoin de rien faire pour être belle.

- Merci Adriana, j'en avais vraiment besoin aussi.

- Je t'en prie, c'est normal.

Elle me faisait un sourire sincère avant de poser sa main chaude sur mon épaule.

- Ça me fait plaisir Elia, tu fais partie de la famille. Tu veux qu'elle te maquille, maintenant ?

- Oh, non, merci. Je vais plutôt aller manger.

- Vraiment ? Bon, je te rejoins.

Je la remerciais une nouvelle fois avant de remercier également les deux femmes de l'institut. J'étais gênée de les laisser tout ranger, mais je savais qu'Adriana allait m'inciter à aller manger, alors je sortais sans un mot de plus.

La cuisine était déserte, quand je rentrais, et la porte d'entrée était même fermée. C'était la première fois qu'elle n'était pas ouverte, et je trouvais ça bizarre. Je m'approchais de la fenêtre pour tenter de regarder sur la terrasse. Je ne voyais personne. Je m'approchais davantage pour essayer de regarder du côté de l'abri, mais il était trop loin. Je me livrais maintenant à un combat intérieur. Est-ce que j'ouvrais la porte pour vérifier s'il y avait un problème, bien que je ne puisse rien faire, ou est-ce que j'ignorais ce mauvais pressentiment ?

- Madame Gómez, est-ce que je peux vous aider ?

Je sursautais avant de m'éloigner de la fenêtre, surprise de voir Geovanni à l'intérieur. Je ne savais pas d'où il sortait et pourquoi il n'avait pas accompagné la famille Gómez en ville, mais je ne posais pas de questions. Depuis que je savais qu'il sortait avec Adriana, je le voyais beaucoup moins et je savais qu'il n'était maintenant pas cent pourcents à l'aise quand j'étais en face de lui. J'avais pourtant promis à Adriana que je ne révélerais jamais leur relation.

- J'aimerais manger quelque chose, si c'est possible.

- Oui, bien sûr, vous désirez ?

- Des pâtes...

Il souriait, sûrement parce qu'il savait que je ne voulais manger que ça depuis au moins un mois. Il n'y avait que les pâtes qui me faisaient envie, et j'avais vraiment faim.

- Je vous emmène le plateau dans votre chambre ?

- Oui, je redescendrais ensuite pour aller voir Gus, merci.

MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant