MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)

CHAPITRE 29

 ELIA

- Tu es prête ? 

Je passais mes mains dans mes ondulations avant de m’approcher du miroir pour vérifier mon maquillage. Je n’en avais pas trop mis, juste ce qu’il fallait. 

- Oui, je suis prête. Dis-je en me tournant vers lui. 

Je sortais de la salle de bain alors qu’il levait les yeux de son portable. Un sourire éclairait son visage. Qu’il était beau dans son costume trois pièces. Il avait taillé sa barbe et coiffé ses cheveux en arrière. A chaque fois que je le regardais un peu trop longtemps, je me rappelais que j’avais failli le perdre. 

- Tu es magnifique. 

- C’est ce que j’allais te dire. 

Il s’approchait de moi et mes jambes s’activaient. Je touchais son costume doux qui devait coûter les yeux de la tête avant de baisser les yeux sur ma robe. Il me l’avait offerte deux heures plus tôt. Il l’avait fait faire sur mesure exprès pour l’occasion. Comme elle était légère et pas trop longue, je pouvais bouger à mon aise. Maintenant que j’étais enceinte de six mois, je ne pouvais plus camoufler mon ventre avec mes vêtements. 

- Tu mets quelles chaussures ? 

- Attends. 

Il me lâchait en souriant et je marchais rapidement jusqu’au dressing, abandonnant mes Birkenstock au passage. Je prenais mes talons rouges qui n’étaient pas très haut avant de m’asseoir sur la petite banquette pour les mettre. Je me levais ensuite, marchant jusqu’au grand miroir pour admirer ma silhouette. Effectivement, mon ventre était bien visible, et cette robe me faisait un joli décolleté. Apparemment, les couleurs qui allaient ressortir ce soir étaient le rouge et le noir. Ce n’était pas surprenant. Gus m’avait choisi une robe bordeaux, assortie à sa cravate. 

Je prenais une pochette rouge dans la penderie avant de sortir du dressing. Gus était toujours sur son téléphone, appuyé contre le mur du couloir. Je mettais mon rouge à lèvre, un paquet de mouchoirs et mon portable dans mon petit sac avant de le fermer. 

- Allons-y, mon père nous attend. 

Je grimaçais avant de me dépêcher de marcher jusqu’à la porte pour sortir. Quand j’atteignais la poignée, Gus me mettait une fessée. Je ne disais rien car ça ne me dérangeait pas, au contraire. Je sortais avant de descendre les escaliers. Le bébé devait être réveiller, car je le sentais bouger dans mon ventre depuis au moins dix minutes. 

- Ah, vous êtes là ! 

Adriana se levait de son tabouret, suivi de Verónica et de Karla, une autre cousine à Gus, qui s’était couchée tôt hier soir. On retrouvait les trois frères devant les voitures. Je ne savais pas si toute la famille de Gus était déjà partie, mais la maison était plutôt calme. 

Le trajet jusqu’à l’hôtel me rendait anxieuse. Il y allait avoir beaucoup de monde, et savoir que j’allais passer ma soirée dans un lieu public – même sécurisé – me rendait parano. A chaque fois que je sortais de la maison, j’avais peur qu’il m’arrive quelque chose. Même si je n’avais jamais vraiment aimé Noël, je comptais sur ce jour pour me porter chance. En étant avec Gus, je ne pouvais que passer une bonne soirée. 

La voiture s’arrêtait en plein centre-ville, devant un bel hôtel moderne à plusieurs étages. Il était moins grand que le Dalena, mais tout de même imposant. La famille de Gus était vraiment riche. 

On entrait par l’entrée principale, qui était gardée par quatre agents que je ne connaissais pas. Je ne faisais que voir de nouvelles têtes depuis hier, car chaque famille devait avoir ses propres agents attitrés.