MONSIEUR GÓMEZ (TOME 3)

CHAPITRE 23

ELIA

Deux jours étaient passés depuis l'attaque dans l'épicerie. J'avais essayé de me renseigner sur Internet pour voir si le nom Gómez apparaissait, mais je n'avais rien trouvé. Je ne savais pas si Enrique achetait le silence de tout le monde, mais en tout cas, il semblerait que leur nom n'apparaisse nulle part. Je n'avais pas eu plus d'informations sur ce qu'il s'était passé, mais ça ne semblait pas avoir affecté Gus ou les autres. Ils continuaient d'aller en ville comme si de rien n'était, et je m'inquiétais pour lui. Les personnes qu'ils avaient tuées avaient sûrement des complices et j'avais peur que quelqu'un essaye de se venger.

- Eh, tu m'entends ?

Je levais les yeux de mon téléphone. Gus sortait de la salle de bain en boxer et je souriais en le voyant coiffer ses cheveux mouillés en arrière. Je n'avais rien écouté de ce qu'il disait.

- Quoi ?

- Je disais, on n'a jamais parlé de Noël.

Je n'avais pas oublié que Noël était vendredi soir. Pour moi, ce n'était pas un jour exceptionnel. Je ne le fêtais que rapidement avec ma mère. Même si j'avais toujours rêvé d'avoir une grande famille pour le fêter, j'ai toujours dû me contenter d'un repas plus élaboré que d'habitude, plutôt qu'un repas de fête avec des plats de saison. Cette année, ça allait être différent, c'était certain.

- Vous faites quoi, d'habitude ?

- D'habitude, un repas ici. On accueille de la famille ici pour plusieurs jours.

- Vous le fêter le vendredi soir ou le samedi midi ?

- Le vendredi soir. Et toi, qu'est-ce que tu fais d'habitude ?

Il s'approchait du lit et je me redressais un peu. Je sentais mon bébé me donner deux coups au niveau du nombril.

- Rien de spécial. Un repas avec ma mère.

- Tu n'aimes pas Noël ?

- Non. Ce n'est pas un jour que j'aime particulièrement, mais ce jour ne me dérange pas.

Il souriait avant de s'allonger dans le lit à côté de moi.

- Je suis sûr que cette année, tu vas aimer. Le lendemain, on a un repas de prévu dans l'un de mes hôtels. Il y aura beaucoup de monde.

Je fronçais les sourcils. Beaucoup de monde ? Depuis tout ce qui s'était passé dernièrement, je n'avais pas envie de me retrouver au milieu de beaucoup de monde.

- Ne t'inquiète pas, c'est un lieu très sécurisé, comme d'habitude. Il y aura presque toute ma famille et des associés. Je vais connaître absolument tout le monde.

- D'accord. Et pour Noël ?

Il haussait les épaules avant de s'allonger sur le dos. Je basculais sur le côté pour pouvoir le regarder dans les yeux. Il n'avait pas retouché sa barbe et elle était légèrement plus longue que d'habitude. Ses cheveux avaient aussi un peu poussé.

- Comme d'habitude, repas ici. Toutes nos chambres d'amis seront prises. Certains ont déjà une résidence dans la ville et pourront héberger ceux qui ne pourront pas s'installer chez nous. D'habitude, on finit le repas très tard, ou... très tôt. Je pense que tu iras te coucher beaucoup plus tôt que moi.